par Sophie Pilcer
12 décembre 2016
Tout dans l’anatomie de ces cylindres de chair et de fantasmes appelle à la fessée. La forme creuse de la paume de la main s’adapte idéalement à la forme ronde et généreuse de notre région dite glutéale. Mais attention la fessée est un art.
Un art qui ne se pratique pas n’importe comment et qui surtout ne doit pas être confondu avec ces ridicules petites tapes sur le cul que pratiquent certains hommes testeronés à l’hormone du machisme imbécile. Cette pratique-là n’a rien à voir avec la fessée érotique qui demande une mise en scène subtile et créative loin du vulgaire.
UN PEU D’HISTOIRE. Cette pratique érotique remonte à l’Antiquité. Ovide (non pas Ovidie !) philosophe de l’amour et de l’érotisme du 1er siècle remarquait déjà : « La même posture ne convient pas à toutes. Que celle qui brille par les attraits du visage, s’étende sur le dos; que celle qui s’enorgueillit de sa croupe élégante, en offre à nos yeux toutes les richesses. » (Ovide, L’Art d’Aimer) Au XVIIIème siècle, on entre dans l’apogée du règne de la fessée érotique. Point de libertinage sans la sacro-sainte fessée et ce subtil jeu de douleur et de plaisir. Les fesses de Justine rougissent et l’emmènent dans une excitation et un plaisir interdit que le divin Marquis n’a cessé d’expérimenter.
POURQUOI TANT DE PLAISIR PAR CETTE PRATIQUE SI HUMILIANTE ? L’humiliation, la sensation d’être à la merci de l’autre permet de se perdre et d’accéder à l’excitation. Excitation qui peut aussi trouver une explication physiologique. La fessée accélère en effet la vasocongestion et donc l’excitation de l’intégralité de la zone dite sexuelle. Cette stimulation des fessiers rappelle aussi l’enfance et la douloureuse stimulation de la peau des fesses avec parfois à son insu, la découverte d’une sensation érotique. Alors pas d’accord chère Janette ? Oui, vous qui êtes descendue dans la rue pour manifester contre tout châtiment corporel ! Oublions Freud et l’enfance et rappelons que pour l’adulte coquin et consentant, la fessée n’est érotique et ne peut être érotisée que par celui qui la reçoit. Hors ce cadre, elle reste un pénible châtiment corporel. Bref, rendre la fessée érotique demande du doigté (si je puis dire). Le donneur doit être attentif aux réactions, à la couleur de la peau. Faire plaisir, c’est écouter l’autre, être attentif à ses limites, sa jouissance, ses paradoxes et fantasmes. On ne fesse pas avec brutalité, mais on fesse avec caresses ! On ne fesse pas parce que c’est à la mode mais parce qu’on en a envie, parce qu’on est libre et que rien n’entrave la liberté de l’étreinte de nos fougueux Jano et Janette !
«Les coups sont une sorte de mignardise», annonce le Kamasutra qui entraîne à aller dans l’inventivité. Finalement, la fessée érotique n’est qu’un prétexte de création et de jeu entre des amants avides de sensations, de plaisir et de découvertes. Alors jouez et inventez !
Sophie Pilcer, sexologue
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