par Elodie Lambion
16 juin 2023
Avec subtilité et parfois une pointe d’ironie, Hisae Ikenaga révèle les significations nouvelles qu’elle décèle dans les objets du quotidien. En les modifiant, en leur attribuant un sens nouveau, elle interpelle, questionne la société d’aujourd’hui, mais aussi celle de demain. Native de Mexico, vivant et travaillant au Luxembourg, elle a récemment donné vie à la 29ème intervention CeCiL’s Box. L’occasion pour Janette de la rencontrer.
« Visceral rack » , quelle a été votre source d’inspiration lors de la conception de cette 29ème intervention CeCiL’s Box ?
Cette intervention s’inscrit dans la continuité d’une série d’œuvres qui font allusion au contraste entre l’industriel, d’où la présence d’étagères en acier inoxydable, d’objets en métal et en verre, et le viscéral, l’organique.
Est-ce que le fait que votre œuvre soit visible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 a modifié votre façon de la concevoir par rapport à votre processus habituel ?
En fait, j’ai déjà travaillé, exposé dans des vitrines. Ce qui est intéressant avec celles-ci, c’est le moment du montage, parce que je vois les expressions sur le visage des gens qui passent, qui se demandent ce qui est en train d’être monté et donc ce qui leur sera bientôt dévoilé. Outre ce côté intriguant, je remarque souvent des expressions de surprise. C’est plaisant.
Née à Mexico, vous voyagez énormément. Quelle spécificité créative trouvez-vous au Luxembourg que vous ne trouvez pas ailleurs ?
C’est un petit pays tellement tranquille, paisible et ressourçant. J’avoue que la proximité de la nature favorise considérablement la concentration. Malgré sa taille, l’offre et les institutions culturelles sont nombreuses et vraiment de grande qualité. J’ai rencontré des artistes dont j’admire le travail, avec lesquels je partage des centres d’intérêt commun. Je suis reconnaissante pour cela.
Quel est le pays qui vous a le plus influencée au niveau artistique ?
Je pense que ce sont les endroits où j’ai passé le plus de temps, c’est- à-dire le Mexique et l’Espagne. Ils m’ont incontestablement influencée, inspirée.
Vous avez été accueillie dans des résidences d’artistes. Quel est le moment le plus fort que vous ayez vécu lors de votre passage dans celles-ci ?
En général, j’essaie de me plonger dans la culture des différents pays que je visite et de me concentrer sur les thèmes qui m’intéressent tout particulièrement. Les résidences artistiques m’ont surtout marquée par les artistes que j’y ai rencontrés, l’intensité du temps partagé ensemble. Ces rencontres humaines et artistiques génèrent généralement des réflexions plus élaborées que dans un environnement habituel. Il y a un réel partage d’idées qui mènent à réfléchir.
Attribuer de nouvelles significations à des objets du quotidien, est-ce une évidence ou est-ce que cela apparait plutôt au fur et à mesure de votre création ?
Tout part d’idées sur lesquelles je travaille. C’est vrai que, dans certaines pièces, au cours du processus, des changements peuvent survenir au niveau du concept ou de la fabrication. Ce n’est donc pas figé.
Comment en êtes-vous arrivée à travailler avec des objets du quotidien ?
Comme il s’agit de choses qui nous entourent en permanence, cela me semble complètement logique. Pour moi, cela sonne comme une évidence. J’ai tendance à commencer à travailler avec ce que j’ai sous la main. Évidemment, parfois, cela se complique lorsque je reproduis des processus industriels qui ne sont pas facilement accessibles.
Expositions, prix, quelle est votre plus grande fierté ?
Le prix LEAP 2020 (le Luxembourg Ecouragement for Artists Prize décerné à l’artiste en novembre 2020 – ndlr) est l’un de mes préférés, car il m’a permis de faire connaître mon travail et ce, en très peu de temps. Surtout, que pendant la pandémie, il était extrêmement compliqué d’exposer ou de rencontrer des gens.
Quels sont vos prochains projets au Luxembourg ?
En juin, je commencerai une résidence d’artiste de deux mois au Bridderhaus à Esch-sur-Alzette, afin de planifier une exposition au Konschtal Esch en 2024.
AGENDA :
Au cœur de la capitale, plus précisément rue du Curé, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, et ce, jusqu’au 27 août 2023, admirez la pièce intitulée « Visceral rack », créée par Hisae Ikenaga spécialement pour la 29ème intervention CeCiL’s Box. Une œuvre que vous ne vous lasserez pas de contempler tellement elle semblera se dévoiler un peu plus lors de chacun de vos passages.
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