par Elodie Lambion
24 juin 2022
Hier, en fin de journée, la fresque créée par l’artiste Bruce Clarke et intitulée « Les limbes de Thil » a été inaugurée. Celle-ci, se voulant commémorative et permanente, est placée à l’entrée de la mine de Tiercelet. Un travail artistique hautement symbolique !
L’histoire meurtrie
Ce lieu n’a pas été choisi au hasard, car la ville de Thil a servi aux nazis lors de la Seconde Guerre mondiale. En effet, en 1944, étant desservie par la voie des chemins de fer, ils y ont installé une usine souterraine servant à la production de missiles V-1 et V-2. Une chance, aucun missile V-1 n’est sorti de Tiercelet grâce à la libération. Une rampe de lancement avait également été construite, mais n’a jamais été utilisée. La mine de Tiercelet était également exploitée pour le travail forcé. D’abord réalisé par des femmes soviétiques (certaines ayant eu un destin tragique tandis que d’autres ont été plus chanceuses), celui-ci était ensuite effectué par des prisonniers du camp de Thil (annexe du camp de concentration de Natzweiler-Struthof). La libération, du camp de Thil, par les Américains a lieu le 10 septembre 1944.
Avant la Seconde Guerre mondiale, des mineurs ont également perdu la vie dans ou à cause de la mine. Le nombre exact est inconnu tout comme celui des prisonniers et des prisonnières qui y ont travaillé lors de l’occupation allemande. C’est un hommage à toutes ces femmes, tous ces hommes que Bruce Clarke rend via son oeuvre. Elle se veut surtout libératrice.
L’artiste Bruce Clarke
Le Musée National de la Résistance et des Droits Humains, dans le cadre d’Esch2022, accueillant lors du deuxième semestre 2022, une exposition basée sur les oeuvres de Bruce Clarke, c’est donc tout naturellement que lui est revenu l’honneur de faire parler son talent et son art afin de ne pas oublier l’Histoire. Parce que rappeler la dureté des faits liés à la Seconde Guerre mondiale, c’est un devoir de mémoire.
Malheureusement, le passé familial de Bruce Clarke a été frappé par l’horreur de la Shoah. Dans les années 30, ses grands-parents, juifs, ont quitté la Lituanie et ont trouvé refuge en Afrique du Sud. Après la Shoah, en Lituanie, aucun autre membre de sa famille n’a été retrouvé. Né en Angleterre, l’artiste vit et travaille à Paris. Dans ses oeuvres, il veille à commémorer les faits du passé, à laisser transparaitre son engagement pour les droits humains et il nous invite à réfléchir sur le monde actuel et l’idée que nous nous en faisons. Cette gigantesque peinture murale, qui a requis un support métallique, a été conçue de fin mai à mi-juin.
Plus qu’une fresque, un projet !
Pour introduire un dialogue physique avec ses peintures et ses sculptures, dès la conception de l’exposition, Bruce Clarke a souhaité intégrer le danseur Tebby W. Ramasike à ce projet. Partageant des valeurs communes et transmettant des messages similaires tels que la souffrance, la résistance, la résilience, la dignité humaine, leur collaboration fait amplement sens.
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