par Charles Demoulin
23 janvier 2022
Ce nouveau roman que signe Valérie Péronnet aux éditions La Belle Étoile est en fait l’histoire de deux voix qui vont alterner tout au long du récit. D’un côté, il y a cette Maison Poussière qui nous raconte son vécu. De l’autre, on découvre cette jeune Française qui est venue y habiter, ou mieux, s’y terrer. Un ouvrage superbe, sensible et délicat, qui fait grand bien par les temps qui courent.
À l’époque, cette Maison Poussière vivait plus que paisiblement dans sa verte campagne située sur l’île de Montréal. Mais au fil du temps, à mesure que la voiture devenait le moyen de transport adulé de tout un chacun, elle s’est retrouvée posée au bord d’une autoroute à huit bandes. La circulation devenant chaque jour de plus en plus dense sous ses fenêtres qui tremblaient de plus en plus fort, obligea les derniers occupants à lui dire adieu. Elle resta seule durant des années. De quoi comprendre toute cette poussière qui s’y est accumulée. Mais aujourd’hui la vieille bâtisse tout de bleu vêtue, qui a même été taguée, s’interroge. Qui, après tant d’années d’abandon et de solitude, a bien pu lui envoyer cette jeune Française qui, bien qu’elle gratte, ponce, repeint, nettoie sans cesse, ne lui parle pas ? Pourquoi demeure-t-elle à ce point calfeutrée à l’intérieur ? Pourquoi lui semble-t-elle si triste ? Pourquoi lui donne-t-elle l’impression, lorsqu’elle nettoie, de vouloir effacer les souvenirs d’autres vies que la sienne ? Que fuit-elle ? Et la Maison Poussière tente de comprendre le pourquoi de cette agitation qui s’est emparée de la nouvelle venue. Ce sera avec l’arrivée d’un hiver plus que rude qui va contraindre les bruits de l’autoroute à se taire, que seuls résonneront les murmures de la jeune femme auxquels feront écho ceux de la Maison Poussière. Toutes deux vont se parler, se découvrir, se comprendre. D’autant plus que Maison Poussière, qui avait très longtemps vécu avec les sœurs Dumontine et Émerencienne avec qui une incroyable complicité s’était développée, n’avait guère compris pourquoi, à la mort de Dumontine, Émerencienne l’avait quittée à jamais sans la moindre explication. Mais aujourd’hui, suite à cet hiver glacial qui les oblige à un réel face à face, Maison Poussière et sa nouvelle occupante vont devoir vraiment se rencontrer et peut-être enfin pouvoir se libérer de tout ce qui les hante depuis si longtemps.
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