par Vanessa Marchiori
29 octobre 2021
Un changement se profile à l’horizon ; une promotion, une opportunité, une proposition, une reconversion professionnelle, une transition de vie… c’est génial ! Seulement votre saboteur interne fait la fête dans votre tête, il est plein de bonnes intentions pour vous mais se montre cette fois très encombrant!
«Tu n’as pas assez de compétences pour ce poste… Il y a dû y avoir une erreur quelque part. D’autres sont surement plus qualifié(e)s que toi. Ils vont le découvrir!»… Près de 70% d’entre nous douteraient, à un moment ou à un autre de leur carrière, de la réalité ou de la légitimité de leurs succès. Pour d’autres, le complexe de l’imposteur est lié à la peur de réussir, ce qui les empêchent de développer pleinement leur potentiel.
Durant notre développement, si nous avons remarqué une différence d’opinion entre l’école et l’environnement familial, nous avons pu penser que l’opinion positive était un mensonge pour nous faire plaisir.
Si l’on a reçu l’étiquette «intelligente, douée, brillante…» étant enfant on peut se sentir obligée toute notre vie de coller à cette image en permanence pour ne pas décevoir.
A l’âge adulte, nous avons pris l’habitude d’attribuer nos succès à des facteurs autres que nos compétences propres : la bienveillance de la hiérarchie à notre égard, la chance, une erreur, un don naturel, etc.
Dans une société où l’esprit de compétition est exacerbé, on peut avoir la mauvaise habitude de se comparer aux autres, et de penser que pour exister, pour être heureux, pour être reconnu, pour avoir droit à une place, il faut être le meilleur, le plus intelligent, riche, admiré… Ce diktat social nous pousse à penser que nous devons absolument avoir toutes les compétences pour prétendre être qui nous sommes et faire ce que nous faisons.
Ainsi, structurelles ou conjoncturelles, les causes du syndrome de l’imposteur sont multiples et elles se traduisent par :
Dans la vie comment se manifeste ce syndrome ?
Ce sentiment d’illégitimité et une mise en doute constante de nos compétences, nous poussent, face à un objectif, à nous auto-saboter en adoptant de façon chronique certains comportements pernicieux :
• La stratégie «underdoing», quant à elle, prépare à l’échec, pour lequel on aura une excuse toute faite. Et, si c’est la réussite qui arrive, alors on l’attribuera à la chance ou à un contexte particulier. La procrastination est ainsi utilisée comme mécanisme d’adaptation au sentiment d’insuffisance. Découragée, on se sous-investit. On fuit les situations où l’on est mise en avant ou on s’auto-sabote par des actes manqués. On évite, on abandonne.
Ces stratégies ne peuvent perdurer car elles engendrent du doute, de l’anxiété, voire de la honte. Ce qui provoque des ruminations qui, à leur tour, vont nourrir notre saboteur.
Tout d’abord il convient d’insister sur un point : si le syndrome de l’imposteur est une incapacité à intérioriser le succès, il n’est définitivement pas une incapacité à l’atteindre !
Il semble important, dans un premier temps, de comprendre son utilité et de l’apprivoiser. Ce mécanisme est là pour nous protéger en nous évitant de prendre des risques inconsidérés, il nous pousse à prendre le temps d’appréhender la situation dans son ensemble. Posez-vous les questions suivantes :
– Ce changement est-il aligné avec mes valeurs profondes ?
– Va-t-il contribuer à satisfaire mes besoins ?
– Si une personne que j’aime était dans cette situation que lui conseillerais-je ?
– Est-ce le bon changement pour moi ?
Une fois sûre que ce changement est positif pour vous, il est intéressant de s’intéresser aux émotions récurrentes, elles ont un message utile pour nous, les refouler ne fait que les renforcer, alors pour les apaiser :
– Listez vos peurs récurrentes;
– Trouvez ce qu’elles ont à vous dire, la peur dit généralement : «Voilà ce qui pourrait arriver si tu ne réagis pas.»;
– Alors justement comment allez-vous contrer ces risques? Listez les stratégies pour chaque peur.
Passer à l’action est certainement la partie la plus exigeante mais aussi la plus satisfaisante. A ce stade, vos saboteurs devraient être moins actifs car vos choix sont congruents et vos peurs apaisées. Mais pour mettre toutes les chances de votre côté et signaler clairement à votre syndrome de l’imposteur que vous allez agir sans lui, vous pouvez :
– Lister les bénéfices que vous tirerez de ce passage à l’action;
– Lister le coût de l’inaction: si vous ne saisissez pas cette opportunité comment vous sentirez-vous dans 6 mois, 1 ans ?;
– Si cela est nécessaire, utilisez la règle des 5 secondes de Mel Robbins: quand l’impulsion arrive, agissez dans les 5 secondes pour ne pas laisser le temps au saboteur d’entrer en action.
Pour aller plus loin, vous pouvez aussi vous rappeler que l’échec fait partie de l’apprentissage et que c’est ok, vous construire un tableau de chasse sur lequel accrocher vos réussites et vous les approprier. Faites-vous accompagner par un coach qui vous aidera à prendre conscience des mécanismes à l’œuvre et vous soutiendra dans la mise en action de vos objectifs congruents.
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