par Charles Demoulin
6 mars 2020
Cette semaine, Janette vous fait découvrir le livre sélectionné par notre journaliste littérature Charles Demoulin : « La deuxième femme », écrit par Louise Mey aux Éditions du Masque
La violence faite aux femmes, qui a notamment débouché sur le phénomène #Metoo, devient de moins en moins un sujet tabou. Nombreuses sont les femmes qui aujourd’hui osent briser le silence. De plus en plus nombreux aussi, sortent des ouvrages s’attachant à aider celles qui, confrontées à des sévices aussi divers que variés, craignent d’en parler.
Aujourd’hui, loin d’être éradiqué, ce sujet se voit même abordé sous forme de thriller. Témoin ce récit implacable que nous livre Louise Mey. Imaginez une femme, prénommée Sandrine, et qui se trouve mal dans sa peau. Son corps est trop gros. Son visage trop fade. Timide, elle se met à bafouiller lorsque quelqu’un élève la voix. Lors des déjeuners entre collègues, elle écoute, mais n’ose jamais prendre la parole. Or, tout cela va changer le jour où elle fait la rencontre de ‘l’homme qui pleure’, et dont elle va très vite s’éprendre.
Pourquoi pleure-t-il ? Parce que sa femme a disparu. Présumée morte, elle l’a laissé seul avec leur fils Mathias. Pourquoi la vie de Sandrine va-t-elle changer ? Parce que cet homme lui parle gentiment et lui fait une place dans sa maison auprès de Mathias. Une maison où il manque toutefois… la première femme. Car Sandrine n’est que la deuxième femme. Une femme aimante, discrète, attentionnée, reconnaissante, qui se glisse dans cette absence en faisant de son mieux pour rendre le sourire à ‘l’homme qui pleure’ et à Mathias. Cela jusqu’au jour où la première femme refait surface et revient à la maison, près de son mari et de son fils. Et le monde de Sandrine de s’écrouler. Les rebondissements foisonnent. Tournant autour de la première femme, ils se conjuguent toutefois, de façon insidieuse, avec la vie de Sandrine.
Mais je n’en dis pas plus sur ce thriller psychologique. Si ce n’est que sa lecture s’inscrit sous forme de coup de poing, et que l’écriture de Louise Mey fait en sorte que le lecteur pénètre intégralement dans la tête de Sandrine. Au point qu’à certains moments, il ait l’envie de la dissuader d’agir comme elle le fait. C’est du lourd ! Un véritable électrochoc !
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