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BD DE VACANCES POUR VOS JANETONS

par Charles Demoulin

30 juillet 2024

Les vacances sont là ! Malheureusement, le soleil n’est pas toujours du rendez-vous. Alors, pour que vos Janetons restent bien sages à la maison, pourquoi pas une bonne BD ? BD que vous pourrez également emporter dans la voiture lors du départ en vacances, manière d’avoir un peu de calme durant le trajet. L’occasion aussi d’affiner leur lecture par un moyen plus amusant qu’un livre scolaire.

CHEZ CASABD

‘Rossi Addict’, de Yann Marian et Alexandre Huez

C’est qui Rossi ? Ce n’est déjà pas le chanteur de ‘Petit papa Noël’, cette chanson qui te fout le cafard. Évite aussi à un fan de Rossi de parler de Marquez, ça t’évitera un conflit musclé. Tape le numéro 46 sur Google et tu comprendras l’ampleur du délire.

Rossi, c’est le seul docteur qui n’a jamais étudié la médecine. Dis à un pizzaiolo italien que tu connais Rossi, et t’auras une pizza gratuite. On ne va pas tourner autour du pot : Rossi c’est une légende, point barre. Avec son accent italien, c’est le seul gars que tu comprends quand il parle anglais.

On parle quand même d’un retraité avec des millions de fans, même Brad Pitt lui demande un selfie quand il le croise. Ah oui, au fait, c’est un pilote moto et une série de gags que les Janetons, amoureux de Grands Prix Motos, apprécieront gaz à fond.

‘La Fine Équipe – Opération Grande Saucisse’, de Jean-Christian Fraiscinet et Fred Coicault

Sous ce titre se cache le premier opus d’une fresque humoristique sur la Résistance née en France, et consécutive à l’appel du 18 juin 1940 lancé depuis Londres par le Général de Gaulle. Joyeusement intitulé ‘Opération Grande Saucisse’, ce premier volet vous narre la genèse de la Fine Équipe. 

C’est ainsi que vous allez tout d’abord découvrir Maurice, fermier dans les environs de Bricourt-sur-Patte, et son fiston, P’tit Paul. Deux gars qui ont décidé de se retrousser les manches pour réunir toutes les forces vives – et même les moins vives – du village afin de harceler et d’entraver chacun des mouvements de l’occupant.

Viendront prendre place dans ce décor hautement comique malgré la noirceur de l’époque : Fonce-Bouchure, braconnier à l’occasion, et ivrogne plein temps, la Boulette, qui porte bien son nom, Carpillon, muet, mais pas sourd, Sœur Mairie Sainte-Lucie, Babette, ou encore la marquise de Bricourt et sa fille… Des personnages à mourir de rire, croqués de manière irrésistible par le crayon truffé d’humour de Fred Coicault.

CHEZ CASTERMAN

‘Les Royaumes de Tiketone T1’, Mélissa Morin 

Qui est donc ce mystérieux garçon casqué, récemment placé dans un foyer ? Chaque jour, il arpente le parc comme s’il cherchait quelque chose, mais quoi ? Il se prénomme Thomas, il est sorti miraculeusement indemne d’un dramatique accident et a été placé.

C’est là qu’il va faire la connaissance d’Eliott, Florian, Robin, Virgile et cette plaie de Marianne avec qui il passe le plus clair de son temps. Mais devenus tous proches de lui, Thomas, qui a hérité d’un mystérieux savoir de sa sœur disparue, va les entraîner dans sa quête des cinq reliques censées leur ouvrir les portes d’un mode invisible.

Premier titre de ce qui devrait être un triptyque intitulé ‘Les Royaumes de Tiketone’, ‘Les reliques des morts-vivants’ propulsent le lecteur dans un monde imaginaire que le crayon semi-réaliste de Mélissa Morin va plus ou moins lui faire découvrir à la fin de ce premier opus aux coloris tout en fraîcheur.

‘L’envol’, de Jean-Sébastien Bordas 

Sous ce titre se cache le deuxième volet ‘Des enfants perchés de la Révolution’, une aventure où l’on retrouve de jeunes héros vachement sympas dans une aventure qui parvient à mixer histoire, modernité et humour.

Depuis leur planque sur les toits de Paris, Michel et ses nouveaux amis préparent minutieusement leur plan afin de faire évader le père de Michel emprisonné à la Bastille depuis les récentes émeutes. Toutes les pistes, surtout les plus farfelues sont étudiées puis rejetées tour à tour. C’est désormais certain, pour prendre d’assaut la terrible place forte, il n’y a qu’u moyen : la voie des airs.

Un deuxième opus toujours des plus agréables à suivre et toujours suivi d’un excellent dossier pédagogique. Un opus où le dessin au style simple, mais plein de dynamisme de Bordas, est en harmonie totale avec le récit. Vivement le tome trois qui, malheureusement, devrait être celui de la fin.

CHEZ DARGAUD

‘La Petite Reine’, de Joann Sfar

Premier volet d’une série dont le titre générique est ‘Reines et Dragons’, cet album, que les parents subtiliseront discrètement à leur progéniture tant sa résonance avec notre monde contemporain n’est absolument pas fortuite, démontre à quel point Sfar est un auteur aussi inclassable que prolifique.

De l’action, de l’humour, des orques, des forêts, des mages et même une… bicyclette qui quand on actionne sa sonnette fait apparaître un énorme dragon rouge. Et puis, au milieu de tout cela, une jeune princesse badass aux cheveux bleus, bien décidée à s’inventer un destin.

Grand amateur d’heroic fantasy et de jeux de rôles, Sfar a mis tout ce qu’il aimait dans les 54 pages survitaminées et éclatantes de couleurs que comporte cet album. Et comme il a la jubilation généreuse, il invite petits (et grands) à le suivre pour un festival de massacres sanguinolents et de punchlines assassines. Style loufoque, humour déjanté et traits tremblotants typiques à l’auteur sont bien évidemment de la partie.

‘À la vie, à la mer’, de Julie Ricossé

Ici aussi il s’agit du premier volet d’un diptyque qui va nous narrer les péripéties d’une famille qui a décidé de vivre au grand large. C’est ainsi qu’en 1970, Rudi et Sol, accompagnés de leurs enfants Tao, 14 ans, et Ximi, 8 ans, parcourent les mers à bord de leur voilier, faisant escale quand bon leur semble.

Mais derrière ce tableau idyllique se cache une histoire familiale douloureuse, qui a poussé Rudi à voler ce bateau pour s’enfuir avec Sol. Combien de temps encore ce couple en cavale va-t-il devoir fuir toute civilisation ? D’autant que Ximi en a marre de vivre cette vie de nomade et grandit avec le désir d’aller à l’école pour se faire des amis…

Une aventure hors norme et très prometteuse, qui sera adaptée sous forme de diptyque et que livre, entre autobiographie et fiction, Julie Ricossé. Un récit fort, poétique et vivant, sur un périple familial hors du commun. Une aventure mise en exergue par un dessin semi-réaliste où les couleurs éclatantes, faites à l’aquarelle, dominent. Sauf qu’elles passent au noir et au gris lorsqu’on replonge dans le passé de Rudi et Sol. À quand la suite ?

CHEZ GALLIMARD BD

‘Hey Djo !’, de  Marzena Sowa et Geoffrey Delinte

C’est l’été. Les grandes vacances sont là. Djo, 13 ans, serait bien resté dans sa chambre à jouer à des jeux vidéo sur sa tablette. Mais voilà, il est contraint de suivre son camionneur de père sur les routes de France à bord du 44 tonnes de ce dernier. Pas vraiment l’été rêvé pour Djo !

Alors qu’assis sur le siège à côté de son père, Djo voit les paysages défiler, il fait également face aux aléas du voyage, entre rencontres incongrues, tensions familiales, découverte du premier amour, mais également le fait que père et fils vont apprendre à mieux se connaître. Et notre Djo de savourer peu à peu cette expérience inédite avec c e goût de l’aventure et de la liberté.

Un roadtrip intimiste, tendre et bourré d’humour, qui touche au cœur tant il explique fort justement le lien père-fils et ce grand basculement qu’est l’adolescence. Un album d’une sincérité désarmante, souligné par des dessins quelque peu stylisés et ourlés de coloris lumineux.

CHEZ GLÉNAT

‘Le Grand Large’, de Jean Cremers

Sac au dos, Léonie se retrouve au milieu de nulle part, ou plus exactement en plein milieu de l’océan. En lui apprêtant une embarcation, ses parents l’ont tout simplement forcée à prendre le large. Mais pour aller où ? Comment diable va-t-elle s’y prendre pour trouver la terre ferme à l’aide de ses simples rames en bois ?

Apeurée, elle va découvrir un univers sans foi ni loi où la nature, le hasard et la détermination vont guider sa barque. 

Bonne nouvelle, elle ne sera plus seule puisqu’elle va rencontrer Balthazar, un ado dont le canoë prend l’eau de toutes parts. Du coup, dans cette immensité, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Pour preuve, ces yachts et bateaux à moteur qui circulent à toute allure. Mais parmi ce faste, il y a aussi ceux qui semblent avoir abandonné tout espoir d’accoster un jour. À l’instar d’Agathe, qui depuis un bout de temps se laisse porter par le courant. Mais quand ces trois naufragés se rencontrent…

Il faut bien grandir un jour. Mais comment naviguer sur les flots de la vie ? C’est à travers ce roman graphique initiatique et plein de péripéties que Jean Cremers tente d’y répondre via un ouvrage de quelque 250 pages où les dialogues ne sont pas légion, mais où le dessin est pour le moins fort original.

‘Gaspard et la marmite magique’, de Katerina Cupová

Un jour, Gaspard croise le chemin d’un vieux magicien un peu désemparé. Le vieil homme lui fait don d’une marmite un peu spéciale. Une marmite… de compote magique. Cette vieille casserole transformée en arme aussi improbable que redoutable va donner une idée au petit garçon : devenir un super héros et sauver l’Humanité.

Entouré de sa bande de copains qui se sont inventé de sacrés déguisements pour l’occasion, Gaspard doit cependant se rendre à l’évidence : il n’y a aucun crime à combattre dans leur petit village de 328 habitants ; mais peut-être qu’à Nouillorque, il y aurait de quoi faire. Sauf que bientôt la terre va se mettre à trembler et  permettre de la sorte à notre joyeuse bande de découvrir un secret bien caché.

La jeune prodige tchèque Katerina Cupová revisite avec beaucoup de fantaisie un conte traditionnel fait de superhéros ruraux et loufoques. Avec son inventivité narrative et son style graphique coloré qui n’hésite pas à sortir des cases, elle nous offre un album drôle et décalé. Un petit régal. Et ce qu’on aime ou non la compote.

CHEZ NICOLE LAMBERT

‘Les Triplés – Nos mots d’enfants’, de Nicole Lambert

Depuis 1984, les Triplés ont vu passer bien des modes. Ils sont devenus des icônes parmi les héros de la bande dessinée enfantine. En 40 ans et sur trois générations, ils ont tissé des liens profonds avec leurs lecteurs. S’ils trouvent régulièrement place à la télévision avec de nouvelles séries en dessins animés, ils continuent toutefois leur saga débutée en albums. Pour leur quarantième anniversaire, ce sont deux albums et une nouvelle série TV qui voient le jour. Deux albums que Janette vous présente ici.

« Qui c’est Anatole France ? » « Heu… C’est le père de Miss France’. » « Il paraît que c’est la même famille qui habite ce château depuis 400 ans. » « 400 ans ! Et y sont même pas morts !!! »

Les mots d’enfants sont irrésistibles, si drôles, si miraculeusement logiques ! Et ceux que Nicole Lambert nous restitue ici sont savoureux au possible. Quant au dessin de ces trois petites têtes blondes, il est toujours empreint de cette fraîcheur que le caractérise.

‘Les Triplés – Le bruit des bêtises’, de Nicole Lambert

C’est vrai que l’enfance demeure le paradis perdu de Nicole Lambert, du coup, elle s’y replonge avec ses Triplés toujours aussi blonds, aussi impeccables côté vestimentaire, aussi drôles et aussi bien coiffés. 

C’est vrai aussi qu’il y a du bruit dans ce nouvel épisode qui se veut un nouveau bain de fraîcheur. Le bruit de la paille de fer quand les Triplés aident maman à nettoyer l’argenterie. Le bruit de l’aquarium qu’un des Triplés a renversé à l’entrée du restaurant chinois. Le bruit du crapaud quand maman le découvre dans un de ses tiroirs…

Mais il y a aussi des bêtises qui ne font pas de bruit. Par exemple, quand on peint la table de nuit de maman avec du cirage ou quand on dépiaute tous les sandwichs du pain-surprise sans trouver la surprise. C’est là qu’on n’entend rien, si ce n’est maman qui commence à s’inquiéter : « Dix minutes que je n’ai rien entendu, c’est louche ! » 

LE LOMBARD

‘Le roi est mort, vive la République’, de Fourquemin & Hautière

Déjà le troisième opus de la série ‘Révolutionnaires’ où les principaux personnages se prénomment Célénie, Pince-Mitraille, Titor et Mélina. Et pour ceux qui auraient malheureusement manqué les deux premiers épisodes, ils trouveront en début d’album le résumé des opus 1 et 2, c’est-à-dire ‘Les Princes Misère’ et ‘Le grand désordre de l’an 1’.

Ce tome 3 nous plonge d’emblée dans les prémices de cette Révolution française qui gronde et gagne même du terrain. C’est dans ce climat à haute tension que notre petite bande d’amis tente de retrouver Célénie de Montencourt qui, alliée désormais à Mange-Doigts, roi des bas-fonds, essaie toujours d’échapper au Marquis de Valoire, cet oncle désireux de s’accaparer son héritage, et qui a déjà fait assassiner la mère de Célénie.

Nombreux sont les duels dans ce nouvel opus. On pourrait presque penser aux trois mousquetaires d’Alexandre Dumas. Sauf que, très souvent, se sont ici des filles qui manient l’épée avec grande dextérité. Au-delà d’un scénario bien ficelé, on mettra à nouveau en exergue le dessin de Fourquemin. Un dessin où il croque à merveille les ‘tronches’ de nombreux personnages qui animent ce récit complété, comme d’habitude, par un cahier pédagogique consécutif à cette période.

SOLEIL

‘Top 1’, de Dutto, Benj et Fuentes

C’est une nouvelle série humoristique qui parodie ‘Fortnite’, une ‘battle royale’ dans laquelle l’objectif de chaque joueur est d’éliminer ses adversaires et d’être le dernier survivant afin d’être sacré ‘Top 1’

Chef n’a qu’un seul et unique but dans sa vie d’aujourd’hui : faire Top 1. Aussi organise-t-il un énorme recrutement afin de trouver des partenaires idéals. En fait des guerriers féroces et puissants qui l’aideront à vaincre tous ses concurrents et réaliser son rêve de toujours.

Par un malheureux concours de circonstances, Chef se retrouve finalement largué en zone de combat avec seulement à ses côtés deux énergumènes, Big Gun et Marcel, deux gars aussi peureux que stupides. Une série qui reprend les codes d’un jeu vidéo très populaire, et ce de manière humoristique et satirique.