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Romans pour tous les goûts

par Charles Demoulin

23 février 2025

Comme d’habitude, ce dimanche, Janette vous propose six nouveautés venues du domaine de la littérature. Des nouveautés où vous découvrirez du rire, de l’amour de la nature et du monde sauvage, des polars, mais aussi la dure réalité de terrain quand on est une femme vivant à Marseille, à Paris ou malheureusement partout ailleurs. Un livre toutefois réservé à un lectorat averti.

‘Neige rouge’, de Jacques Leleu chez Guérin

Dans la station huppée de Val d’Arel, la neige blanchit tout… sauf le sang. C’est vrai que rien ne va plus à Val d’Arel où les capitaux deviennent blancs comme neige.

L’oligarque Oleg Aksakov tient dans sa main tous les élus et règne sur l’avenir de la station depuis son chalet aux sept sous-sols. Mais son empire résistera-t-il à l’arrivée d’un artiste fantasque et d’un enquêteur tenace ?

Il faut savoir qu’une nuit, aux commandes de sa dameuse, Francis Jay, employé de la station, voit une robe rouge tituber dans ses phares. C’est le début d’un engrenage infernal où un garde du corps patibulaire opère en peaux de phoque et un artiste russe provocateur met son grain de sel… mais rien ne se passe comme prévu.

Pour ce qui est son premier roman, Jacques Leleu, ancien journaliste au Dauphiné libéré et amoureux de la montagne et de la glisse, nous livre un polar aussi haletant que réaliste nourri par ses trente années de reportage dans la majorité des stations alpestres. Une belle découverte avec une écriture savamment maîtrisée et superbement documentée.

‘Minuit à l’ombre’, de Ian Rankin chez Le Masque

Après des années à tenter d’envoyer les malfrats d’Édimbourg derrière les barreaux, l’inspecteur John Rebus n’avait guère prévu de s’y retrouver lui-même. Une position plutôt hasardeuse pour une tête brûlée comme lui. 

Surtout que, lorsqu’on découvre un prisonnier assassiné dans sa cellule alors que la caméra était étrangement hors de service, l’atmosphère déjà tendue de la prison devient électrique. La méfiance entre détenus et gardiens ne cesse de croître, Rebus est écartelé entre son ancienne vie et sa situation actuelle, et c’est précisément lui qu’on accoste de toutes parts pour tenter de glaner des informations.

Son flair de fin limier et ses réflexes acquis à la dure lui permettront-ils de survivre dans cette zone à l’ordre précaire ? Car sans badge de police et sans filet de sécurité, Rebus marche sur la corde raide. Et c’est sa vie qui est en jeu.

Comme à sa bonne habitude, Ian Rankin nous tisse un polar subtilement construit autour de son enquêteur fétiche John Rebus. D’autant plus habile, qu’au moment même où son inspecteur écossais aux méthodes peu orthodoxes tente d’élucider ce crime, Siobhan Clarke, une ancienne collègue, enquête sur la disparition d’une jeune fille. Y aurait-il un lien ? 

Une nouvelle fois, l’auteur va réellement s’acharner à torturer vos méninges pour vous inviter à résoudre toutes les questions que se posent à la fois John Rebus et Siobhan Clarke. Bon amusement !

‘Carnes’, d’Esther Teillard chez Pauvert

Acceptée aux Beaux-Arts de Cergy, la narratrice de ‘Carnes’ quitte son Marseille natal pour le Nord-Est parisien. Un nouveau monde lui tend les bras, plus sororal, moins volcanique, où les débats sur l’inclusivité ont remplacé les sifflets misogynes. Mais où va se nicher la violence quand elle craint de dire son nom ?

Cagoles, prostituées chinoises, étudiantes vénéneuses, etc… : Carnes dresse un état des lieux brûlant de la vulgate féministe bourgeoise et de la manière dont la violence patriarcale subsiste derrière les postures de vertu.

D’emblée, et je tiens grandement à le souligner, ce premier roman d’Esther Teillard, mélange parfait et plus qu’explosif d’un Charles Baudelaire quand il signe ses ‘Fleurs du mal’, et d’un Marquis de Sade pour l’ensemble de son œuvre, est uniquement destiné à un public plus qu’averti. 

D’une part, suite au vocabulaire peu châtié qu’utilise sans retenue Esther Teillard, mais également par cette violence décrite sous toutes ses formes, et qui est faite aux femmes. Des femmes qui ne sont considérées ici que comme de simples ‘objets’.

C’est vrai que ce livre dérange fortement. C’est vrai qu’il déroute. C’est vrai qu’il est décapant. C’est vrai aussi que nombre de ses phrases sont plus que choquantes et vous donnent envie de le refermer. C’est vrai encore que le mot violence est omniprésent. Mais c’est vrai aussi qu’il parle du combat réaliste que nombre de femmes doivent livrer chaque jour pour tout simplement exister dans une certaine sérénité. De quoi comprendre qu’à sa sortie, ‘Carnes’ a été plus que largement encensé par la presse.

‘Cabinet médical, bonjour !’, de Fanny Geraldes chez L’Opportun

Des hémorroïdes en photo, une demande de maraboutage de côlon, un frère imaginaire décédé… Les patients sont parfois sans limites quand ils appellent chez le médecin ! Et Fanny Geraldes peut le confirmer, elle qui a travaillé comme télésecrétaire médicale a noté soigneusement les meilleures (et les pires) anecdotes de ses patients. 

Animée par son amour des relations humaines et un goût prononcé pour l’écoute bienveillante, ses pépites rassemblées dans ce livre sont drôles, loufoques et touchantes.

Un livre qu’on ne tente pas de résumer, mais qui se… rit. Parfois à gorge déployée.

‘Répondre à la nuit’, d’Agnès Ledig chez Albin Michel

Installée dans une ferme en lisière de la forêt vosgienne, Agnès Ledig puise son inspiration auprès des animaux et des plantes qui l’entourent.

C’est là qu’est née l’histoire de Témis, archère amoureuse des cerfs, Rémy, bûcheron sensible et protecteur, Maxence, audionaturaliste discret et passionné, ou encore Victoire, soigneuse aux doigts de fée. Tous ces personnages n’ont qu’un seul objectif en tête : préserver la nature, sa faune, sa flore. Ce faisant, ils sont contre le monde de la chasse. D’autant plus, lorsqu’il s’agit de traquer des espèces protégées.

Chose inhabituelle chez Agnès Ledig, cette amoureuse de la nature, c’est la première fois qu’elle inclut dans l’ un de ces romans, une histoire de meurtre. Cela fait, elle a le don de nous replonger et de nous connecter au cœur de cette forêt vosgienne où elle passe des nuits à écouter le brame du cerf. 

En nous immergeant au sein même d’une nature sauvage menacée, ‘Répondre à la nuit’ nous pousse dans nos retranchements : jusqu’où devrons-nous aller pour défendre le vivant ?

Petite nouveauté : en fin de ce roman, on découvre un QR Code qui va vous permettre d’écouter tous les bruits de la forêt. Fermez les yeux, éteignez les lumières, et écoutez ce que le monde sauvage vous murmure bien loin de tous les conflits actuels et des bruits d’un monde qui ne cesse de nous interroger sur sa manière de ne pas tourner rond.

‘Floraison funèbre’, de H.Y. Hanna chez City

Jeune Londonienne, Poppy a des rêves plein la tête. Elle aimerait ne pas finir chaque mois avec un découvert à la banque, adorerait quitter son insupportable patronne et son travail sans avenir. Mais ce sont des rêves sans espoir… aucune chance qu’ils se réalisent. Jusqu’au jour où, providentiellement, elle hérite d’un cottage près d’Oxford. 

Le lieu est romantique à souhait avec ses rosiers grimpants et, en prime, un chat un peu trop autoritaire. Mais, dès le lendemain de son arrivée, elle découvre le jardinier mort au beau milieu du parc ! Pour préserver sa tranquillité, Poppy a la ferme intention de démasquer le meurtrier. 

Certes, elle ne sait pas faire la différence entre des pétunias et une glycine, mais très vite elle réalise qu’elle est une enquêtrice hors pair. Pas question de faire chou blanc ! Le problème, c’est qu’en cherchant des réponses, elle pourrait bien creuser sa propre tombe…

Sous ce titre se cache le premier opus d’une nouvelle série intitulée ‘Petits crimes et jardin secret’. Et comme Poppy, vous vous poserez tout d’abord cette question : « C’est vrai que les gens s’entretuent. Mais cela dans les quartiers dangereux des grandes villes. Pas dans un petit village anglais paisible comme tout ? » Cela dit, et tout comme elle aussi, vous pointerez comme responsable, et ce, l’un après l’autre, tous les personnages qui hantent ce récit.

Un récit léger, divertissant, agréable à lire, vachement sympa, et à la fin duquel on se dit : « Vivement le tome deux. »


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