par Charles Demoulin
16 février 2025
Cette semaine, pas de thrillers, pas de polars, pas de récits d’actualité, mais bien des ouvrages où les rôles principaux sont tenus par des enfants, des ados, des mères, des parents ou encore des personnages semblables à vous et moi. Tout cela agrémenté d’une balade empreinte de violence et de passion dans l’immensité des Hautes Fagnes. Promenade que nous propose la plume fluide, conteuse et joliment descriptive de Christiana Moreau.
François, fils d’ouvrier agricole au service des Vogelhof et Maria, la fille des fermiers, se connaissent depuis leur plus tendre enfance. Ils ont exploré ensemble tous les chemins du plateau des Hautes Fagnes, ce territoire sauvage et isolé situé en Wallonie, à l’est de la Belgique et aux confins de l’Allemagne. Leur amitié a grandi librement entre landes désertes et tourbières, forêts denses et collines ondoyantes, rivières impétueuses et lacs profonds. Lorsque la douce Lucie arrive à la ferme pour un séjour chez sa cousine Maria, de sombres nuages commencent à s’insinuer dans la belle entente insouciante des amis.
Pourtant, des menaces bien plus graves vont s’abattre sur les jeunes gens. La guerre est déclarée et ce territoire est annexé par Hitler. François s’enfuit à Liège pour échapper à son enrôlement dans la Wehrmacht et entre dans la Résistance pendant que Maria est incorporée au Service du travail du Reich qu’elle doit effectuer en Allemagne avec les ‘Malgré elles’. Les deux adolescents séparés vont suivre des chemins différents et devenir adultes.
Pourront-ils retrouver leur amour intact lorsque la paix sera revenue et quel sera le rôle de Lucie qui a aidé François dans la lutte contre l’occupant allemand ? Un roman de passion, de violence et de jalousie implacable dans un paysage d’une beauté cruelle aux prises avec l’Histoire.
Comme elle l’explique, et alors que le Covid-19 avait tout mis à l’arrêt, interdisant même aux gens de franchir les frontières, l’auteure est allée se promener dans la réserve naturelle des Hautes Fagnes, sur le toit de la Belgique. Cette parenthèse lui a donné l’envie de rendre hommage à cette incroyable nature, mais également à ses habitants qui ont vécu des heures douloureuses dans le passé. Résultat : cet ouvrage qu’on n’a guère envie de quitter, qui ravira d’aise les amoureux de la Fagne, mais qui, surtout, invitera tous ceux et celles qui ne la connaissent pas, d’aller s’y promener… en restant toutefois sur les chemins balisés.
Les passagers du vol Hobart-Sydney patientent à bord de l’avion dans l’attente du décollage. Parmi eux, une mère dépassée par ses deux enfants. Des jeunes mariés en lune de miel. Un père de famille qui rentre chez lui. Un homme en deuil. Une infirmière proche de la retraite. Une hôtesse de l’air qui fête son anniversaire. Bref, des étrangers destinés à ne jamais se revoir.
Mais voici que soudain, une petite femme discrète aux cheveux gris se lève de son siège et s’adresse à chacun d’eux pour leur annoncer la date et les circonstances exactes de leur mort. Qui est-elle ? Une véritable voyante ou une folle ? Pour nos voyageurs, une chose est sûre : la vie ne sera plus jamais comme avant.
Avec son esprit corrosif et son regard empreint de bienveillance, Liane Moriarty, telle une Jane Austen des temps modernes, nous renvoie à nos interrogations les plus intimes. Une lecture jubilatoire et pleine d’émotion. Un récit brillant, aussi touchant que drôle, mais de plus, à l’approche pour le moins originale. « Si vous connaissiez la date de votre mort, que feriez-vous ? »
En 1945, la guerre est terminée et Auschwitz est enfin libéré. À 16 ans, Tasha franchit les grilles du camp en route vers la liberté. Elle se retourne pour regarder une dernière fois ce lieu qui lui a volé son enfance en se demandant comment elle a pu survivre à cet enfer alors que tant d’autres n’y sont pas parvenus. Mais la joie d’être enfin libre est ternie par l’absence de sa mère.
Quelques semaines plus tôt, elle lui a été arrachée des bras par un officier nazi… Où a-t-il emmené sa mère ? Est-elle encore en vie ? Avec une mèche de cheveux pour seul souvenir, Tasha demande à tous ceux qu’elle croise s’ils ont vu une femme rousse. Dans le chaos d’une Europe en cendres, la retrouver semble impossible, pourtant Tasha a une certitude : il faut toujours garder l’espoir. Cet espoir qui a fait d’elle une survivante plus forte que toute l’horreur du monde.
Bien que romancière britannique, Anna Stuart fait notamment un malheur en France avec plus d’un million de lecteurs qui la suivent. Il faut dire que ses romans s’inspirent d’histoires d’incroyables, d’histoires vraies qui se déroulent durant la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, outre ce récit, elle a notamment publié ‘La sage-femme d’Auschwitz ou encore ‘La sage-femme de Berlin’, des best-sellers traduits dans une dizaine de langues. Il faut ajouter que ses sujets, qui suscitent émotion et larmes sont toujours traités avec une sensibilité inouïe.
Zéro ! Benjamin a complètement raté sa dictée. Ses parents décident de s’y essayer pour lui donner l’exemple et démontrer, bien malgré eux et sous les rires de leur fils, qu’ils font aussi des fautes. Et pourquoi ne pas prolonger le jeu avec leurs amis lors d’un pique-nique au soleil ? Ils seront une dizaine à plancher sur la dictée la plus difficile de la langue française : celle de Prosper Mérimée. La légende prétend qu’il est impossible de ne pas y faire de fautes… Qui s’en sortira ?
Antoine Laurain porte un regard plein de justesse et d’humour sur notre époque et ses différentes générations, autour de l’emblématique devoir de notre enfance : la dictée, qui, replongeant chacun dans ses souvenirs, pourrait bien renouer les liens entre tous les personnages, petits et grands, de cette histoire.
Avec une immense finesse, mais également avec un plein de pages d’humour, l’auteur nous fait naviguer dans une histoire tout bonnement adorable et vachement récréative. Enfin, si vous le voulez, attaquez-vous à cette fameuse dictée de Mérimée, manière de faire le point sur votre orthographe.
Officiellement, la villa des Prunelliers est un foyer d’accueil d’urgence pour mineurs. En réalité, c’est là où l’on envoie les enfants placés dont le système ne veut plus, et où les éducateurs en sous-nombre finissent tous par craquer. Quand Till, l’un d’eux, finit par lever la main sur Audrey, quatorze ans, celle-ci fugue et se fait percuter par un chauffard.Rongé par la culpabilité, Till va la voir tous les jours à l’hôpital, délaissant le reste du monde. Mais lorsqu’il apprend que la mère disparue d’Audrey est peut-être encore en vie, il n’a plus qu’une idée en tête : la retrouver et la ramener à sa fille. Et tant pis s’il y laisse sa carrière, sa raison ou sa vie.
Si certains diront qu’une partie de ce roman bascule dans le polar vu la quête de Till pour retrouver la mère d’Audrey. Reste qu’il ne fait aucun doute que c’est avant tout l’aide sociale à l’enfance qui demeure le fil conducteur de ce récit haletant et savamment maîtrisé. Au-delà, Gabrielle Massat nous distille une galerie de personnages très typés que l’on peut certes retrouver dans les maisons d’accueil et dans cet organisme qu’est l’aide sociale ou l’aide à l’enfance.
De toute manière, un roman qui percute, où un certain suspense est de mise, et où la plume de l’auteure trempe parfois dans de l’encre ironique ou dans celle de l’humour noir. De toute manière, un roman que vous n’oublierez jamais.
Une ambulance toutes sirènes hurlantes rompt le calme habituel d’une banlieue chic de Sydney. Le match de football des moins de 14 ans a fini en pugilat généralisé mêlant enfants, parents et coachs. Que s’est-il passé ?
Quelques mois plus tôt, Audrey, 13 ans, est une joueuse prometteuse. Son rêve : intégrer l’équipe nationale d’Australie. Son rêve, ou celui de son père ? Jonica, sa mère, une femme au foyer effacée devant l’autorité de son mari, est entièrement dévouée à ses enfants. Fine observatrice, elle s’inquiète de l’attitude agressive de Katerina, la seule autre fille de l’équipe mixte d’Audrey. Mais Jonica peine à percevoir ce qu’il se passe sous son propre toit et ignore les troubles du comportement de sa fille…
Dans un roman sous haute tension, Karen Viggers aborde avec empathie et réalisme l’adolescence et ses zones obscures, la parentalité et ses écueils. Cela à travers l’histoire d’une communauté qui se fissure jusqu’à l’implosion.
Il y a un peu de tout dans ce roman où l’auteure met en exergue à travers le sport les mots ambition, compétition, jalousie, harcèlement, amourettes… Des mots et des comportements que l’on retrouve aussi bien chez les jeunes sportifs que chez leurs parents et ceux qui les encadrent. Un roman que je recommande aux parents qui suivent avec assiduité leur gamin ou leur fille qui pratique un sport. D’autant plus, un sport d’équipe.
Adresse email du destinataire
Votre nom / prénom
Votre adresse email
Comments
Partagez par email
Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Cette option doit être activée à tout moment afin que nous puissions enregistrer vos préférences pour les réglages de cookie.
Si vous désactivez ce cookie, nous ne pourrons pas enregistrer vos préférences. Cela signifie que chaque fois que vous visitez ce site, vous devrez activer ou désactiver à nouveau les cookies.