Selon Amanda Ramos, psychologue clinicienne, les personnes toxiques sont des personnes pessimistes, négatives, qui questionnent tout et à qui rien ne convient. Elles ont en général une image très négative d’elles-mêmes et sont très critiques. 

Nous passons tous par des moments difficiles où nous voyons la vie en noir, et nous le transmettons aux autres. Les émotions que nous vivons ont une influence sur ceux qui nous entourent, de la même manière que les émotions de ces personnes ont une influence sur nous. 

Il n’y a pas lieu de s’inquiéter si c’est juste un mauvais moment, mais mieux vaut éviter que cette négativité domine toute notre vie. Une personne toxique crée souvent des conflits, faisant naître du stress et de l’anxiété chez les autres. En général, c’est une attitude que l’on perçoit très bien chez les autres, mais que nous avons du mal à voir lorsqu’il s’agit de nous-mêmes. Nous évitons de prendre la responsabilité de notre comportement car, d’une certaine façon, il justifie que nous ne fassions rien pour changer la situation : nous nions ainsi le problème. 

Je suis toxique : puis-je changer ? Oui, il est tout à fait possible de changer. 

« Il convient de réaliser un examen intérieur, s’analyser et apprendre à prendre soin de nos relations personnelles. Pour cela, il est important de travailler l’affirmation de soi et les aptitudes sociales », affirme Amanda Ramos. 

La psychologue précise qu’il existe un exercice très simple pour prendre conscience de nos comportements et attitudes toxiques : en fin de journée, voyez si les disputes que vous avez eues ont été provoquées ou recherchées par vous, ce qu’elles vous ont fait ressentir, avec qui elles ont eu lieu et, évidemment, ce que vous n’avez pas fait pour les résoudre ou qu’elles ne se reproduisent pas. 

Une fois que vous avez compris que vous êtes effectivement une personne toxique pour les autres, vous vous l’affirmez très fort et vous pouvez vous féliciter. Vous avez réussi l’étape la plus importante pour initier le changement : reconnaître que vous avez un problème et que vous souhaitez changer. Cela ne semble peut-être pas grand chose, mais sachez que la majorité des personnes préfèrent fermer les yeux et continuer comme elles l’ont toujours fait. Ne pas voir le problème est un mécanisme de défense naturel, qui plus est, bloque le changement : changer est une tâche qui demande beaucoup d’efforts, de conscience et de patience. 

Apprenez à vous connaître

Pour changer, la première chose à faire est un travail de connaissance de soi. Rappelez-vous d’abord que vous faites mieux que la plupart des personnes, car vous avez reconnu votre problème : maintenant, il vous suffit d’analyser correctement vos comportements et pensées. 

Isolez les comportements toxiques en pensant aux comportements que vous n’aimez pas chez vous. Prenez un papier, un crayon, et notez tout ce que vous voulez changer. Soyez précis et décrivez au mieux chaque comportement en vous focalisant sur trois concepts : quoi, avec qui et à quel moment apparaît ce comportement. Voici des exemples de définitions claires et précises qui aident à isoler le problème : 

• Je change de sujet quand mes proches me disent ce qui les gêne chez moi.
• Je me mets en colère contre mon ou ma partenaire lorsqu’il ou elle reste avec ses ami(e)s.
• Je me plains auprès de mes amis lorsqu’on ne fait pas ce que j’aime. 
• …

Une fois le problème précisément décrit, vous observerez au quotidien qu’un voyant mental se déclenche de plus en plus souvent quand vous avez recours à ce comportement. 

Extériorisez vos croyances

C’est une étape difficile mais nécessaire pour avancer et atteindre un changement véritable et durable : comprendre pourquoi vous avez gardé ce comportement jusque là.

Derrière chaque comportement que vous avez listé vous trouverez des pensées, des croyances et des émotions qui le justifient : traumatismes infantiles, besoins non couverts, étiquettes ou croyances apprises des parents… Tous les comportements toxiques se répètent car quelque chose les justifie. Changer ces croyances et pensées est le plus important pour ne plus être toxique. 

Pour y parvenir, vous devez vous questionner sur le pourquoi du comportement toxique. Par exemple :

• Pourquoi est-ce que je surprotège mon enfant ? 
• Pourquoi est-ce que j’essaye de culpabiliser les autres à propos de tout ce qu’il m’arrive ? 
• Pourquoi mon passé me déprime ? 

Répondez avec sincérité aux questions que vous vous posez sans chercher à vous justifier ou à vous excuser, et allez de plus en plus profondément jusqu’à la racine du problème. Quand vous trouvez une réponse qui vous convient, transformez-la en nouvelle question pour aller plus loin. Par exemple : 

• Pourquoi est-ce que je surprotège mon enfant ? Parce que je ne veux pas qu’il se fasse de mal.
• Pourquoi est-ce que je ne veux pas qu’il se fasse de mal ? Parce que j’ai peur qu’il lui arrive quelque chose de terrible. 
• Pourquoi ai-je peur qu’il lui arrive quelque chose de terrible ? 
• Etc.        

Ce faisant, vous parvenez à la justification inconsciente du comportement. 

Trouvez des alternatives

Une fois que vous avez trouvé les justifications de vos comportements, vous allez vous demander pour chacune : 

• Est-elle basée sur un fait réel ou est-elle uniquement provoquée par vos pensées et émotions ? 
• La maintenir est-il bénéfique pour vous ? 
• Quelles sont les alternatives à cette justification ? 

Ces questions vous permettront de comprendre à quel point vos croyances peuvent être irrationnelles ; vous verrez qu’elles ne bénéficient à personne et vous trouverez des alternatives de comportements plus adaptés à la réalité et surtout qui plaisent à la belle personne que vous êtes !

Faites un plan d’actions

Maintenant, vous pouvez passer à l’action : vous devez décider ce que vous allez mettre en place pour changer. Soyez à nouveau bien spécifique et précise, comme dans les exemples suivants : 

• Si vous êtes un parent surprotecteur, vous pouvez lancer un plan d’action comme : « Je vais autoriser mon enfant à sortir avec ses ami(e)s jusqu’à tard deux fois par semaine et je m’entraîne à rester zen et à lui faire confiance. »
• Si vous pensez que votre partenaire est responsable de votre tristesse, une action pourrait être : « Lorsque je voudrais culpabiliser mon/ma partenaire pour ma tristesse, je me rappellerais que je suis propriétaire de mes émotions. Je veux changer mon état d’esprit et devenir responsable de mes sentiments. »

Ainsi, vous pourrez élaborer une liste avec des comportements et pensées alternatifs par rapport aux habitudes et croyances toxiques. Vous devez être constante et patiente : vous retomberez souvent dans le comportement toxique, mais ne devez pas perdre l’espoir. Peu à peu, les nouveaux comportements feront leur chemin dans votre personnalité. 

Utilisez la visualisation

La visualisation est un outil précieux dans le changement. Chaque jour pendant quelques minutes, détendez vous, respirez ventralement, fermez les yeux et imaginez la personne que vous êtes devenue comme vous voulez être. Représentez-vous avec de nombreux détails, réalisant les actions que vous voulez voir dans votre personnalité saine. Imaginez la façon dont vous vous comporterez, votre langage non verbal, votre aspect, votre ressenti, etc. Cette technique vous aidera à vous approcher inconsciemment de la personne que vous voulez être. Vous utilisez ainsi le pouvoir du subconscient en votre faveur. 

Donnez-vous du temps

Vous avez besoin de temps pour pouvoir changer, car il vous faut penser à vous et être avec vous. Nous appelons cela « la pleine conscience » ou « la pleine présence ». Vous avez juste besoin de quelques minutes par jour pour adopter des changements et améliorer votre vie de façon permanente. Même si vous avez beaucoup à faire avec le travail ou la famille, donnez-vous 15 à 20 minutes par jour pour vous améliorer. C’est faisable. Ça marche !