par Claudine Boulanger-Pic
23 octobre 2021
Le « syndrome de l’enfant unique » est-il un mythe? L’enfant unique reçoit souvent divers commentaires sur le fait qu’il ait toujours été dorloté, chouchouté voire trop gâté. Cet enfant, fille unique ou fils unique, est solitaire, égoïste, précoce, excentrique…. Mais, comme chaque enfant, ils ont leurs qualités propres et particularités.
1- Ils ne sont pas forcément « pourris et gâtés »
Bien sûr, il y a des enfants uniques ultra-chouchoutés. Mais croire que tous les enfants grandissant sans frère et sœur croulent sous les cadeaux est un leurre. Une grande quantité de recherches montre que les enfants uniques ne sont pas plus choyés que la population globale. Le fait de « gâter » est un comportement existant chez des parents qui compensent leurs carences affectives et projettent leur grande peur du manque sur leurs enfants quel qu’en soit le nombre. Il se peut alors qu’ils n’en aient qu’un seul pour mieux réaliser ce besoin.
2- Ils se mettent beaucoup la pression
Les enfants n’ayant pas de fratrie ont davantage tendance à se mettre la pression en fixant la barre très haut. Ils peuvent être très critiques à leur égard et souffrir quand leurs résultats ne sont pas ceux qu’ils souhaitent. Mais cette pression comporte aussi quelques avantages comme par exemple d’avoir un QI plus élevé. Selon les recherches, ils sont nettement meilleurs à l’école que les enfants avec des frères et sœurs, et la différence de réussite devient plus évidente à mesure qu’ils vieillissent.
3- Ils aiment faire les choses à leur manière
Ils n’ont peut-être pas appris à partager leurs bonbons et leurs jouets avec des frères et sœurs, mais ils ne sont pas égoïstes pour autant. Ce sont des valeurs que les parents inculquent. En revanche, ils ont pris l’habitude d’organiser leur espace comme bon leur semble et doivent parfois prendre beaucoup sur eux pour le partager.
4- De façon générale, sont-ils imbus d’eux-mêmes ?
Lorsque les parents invitent leurs amis à dîner, à moins de dialoguer avec un ami virtuel, l’enfant unique n’a pas d’autres choix que de participer à la discussion des adultes. Et cette sociabilisation précoce avec des gens plus âgés les rend plus à l’aise ensuite dans leurs rapports avec leurs professeurs à l’école, puis plus tard, lorsqu’ils entreront dans le monde du travail. Ils s’entendent très bien et très jeunes avec les adultes et ont tendance à être très confiants parce qu’ils ont toujours grandi avec eux. Ils sont à l’aise avec l’autorité des adultes et savent la remettre en question.
5- Ils ont des amis…
Ils ont tendance à ne pas être très sociables. Ils ne sont pas souvent avec de grands groupes d’enfants. Ils préférèrent plutôt les comités restreints. Cela résulte de l’intimité qu’ils avaient avec leurs parents. Mais, à la fois, ils essaient de créer un lien plus ou moins fraternel avec leurs amis. Grandir « seul » n’empêche pas un enfant unique d’avoir des amis, beaucoup même parfois, et de partager plein de choses avec eux. Selon des études, les enfants uniques ont d’ailleurs plus d’amis que la moyenne.
6- …mais ont besoin de moments de solitude
On peut très bien aimer passer du temps avec ses amis et se préserver des plages de solitude pour soi, tout seul. Une caractéristique commune aux enfants uniques qui ont passé pas mal de temps dans leur chambre à bouquiner, dessiné, jouer. Ils aiment rester seuls de temps en temps, ce qui est un atout pour développer sa créativité et se recentrer sur soi.
Quelques inconvénients majeurs inhérents au fait d’être enfant uniqueL’inconvénient de tout ça, c’est qu’ils peuvent être assez durs avec eux-mêmes. Ils se disent : « Je suis dans cette famille. Je peux avoir mon mot à dire et être égal aux autres. » Ils peuvent penser pouvoir faire aussi bien que leurs parents. Si vous n’avez qu’un enfant, vous ne devez pas trop l’oppresser car, en général, les enfants uniques se mettent eux-mêmes la pression.
Ils sont très (trop) autonomes. Très souvent, ils peuvent être possessifs. Ils sont plutôt sûrs de leurs valeurs. Ils peuvent ne pas être à l’aise dans des conflits – sans fratrie ils n’ont jamais vraiment eu d’expérience dans ce domaine.
À l’école, le leader des bandes d’enfants est souvent l’enfant unique – la raison étant que l’enfant ne sait pas donc ne peut pas suivre les autres. Il ne peut pas concevoir que ses actions soient déterminées par quelqu’un d’autre que lui.
Reste une question importante : il y a de plus en plus d’enfants uniques, quelles seront les changements et incidences ?
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