#La bibliothèque de Janette | #Culture & Évasion

« Marilyn Monroe, Fragments »

par Charles Demoulin

22 mai 2022

Entrer dans ce livre, c’est entrer dans la tête d’une femme née dans la pauvreté, avec une mère bien souvent absente pour raisons médicales, sans père reconnu, ballottée de familles d’accueil en orphelinat, et qui a su s’arracher à un destin médiocre par une quête incessante de la perfection et de l’absolu dans son art comme dans sa vie.

Après le succès mondial de Fragments, paru en français chez Seuil en 2010, un ouvrage qui a largement contribué à enrichir l’image de Marilyn Monroe et faire enfin apparaître la star dans sa vraie dimension, voici que sort aujourd’hui chez ‘Points’, la version poche simplifiée de cet opus qui reprend des poèmes, des lettres et des écrits intimes issus de la main de cet astre insaisissable, doté d’une force magnétique qui déréglait toutes les boussoles dont elle s’approchait.

C’est vrai que de son vivant Marilyn était un mythe. Reste que sa mort pour le moins prématurée a nourri plus encore son mystère. Manifestement, Fragments n’a rien d’un volume de mémoires ni d’un journal intime. En fait, dans ce recueil, le lecteur va découvrir des textes de l’actrice, des notes, de la correspondance, des poèmes et même, ça et là, quelques recettes de cuisine. Une multitude d’instants issus de sa vie au quotidien, et qui démontrent, finalement, que cette femme à l’aura fascinante était loin cette image simple et unaire, que les médias, sous la pression des studios, donnaient d’elle. Cela au prix de la faire passer pour une blonde un peu gourde.

Tout et n’importe quoi a été écrit sur Norma Jean Mortenson, alias Marilyn Monroe, alias MM née le 1er juin 1926 à Los Angeles, où elle mourut mystérieusement le 5 août 1962. Ici, tout est de sa propre main. Une façon peut-être de découvrir qu’il y avait deux Marilyn. Une Marilyn qui a fait, qui fait et qui fera toujours les délices de ceux qui ont pensé, qui pensent, et penseront découvrir quelque chose de neuf  à propos de cette blonde décrite comme superficielle et quelque peu fofolle, et une Marilyn passionnée de littérature, de poésie, de psychanalyse et même de cuisine. Bref une Marilyn two in one : Jekyll and Hyde.