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Les évasions littéraires de la semaine

par Charles Demoulin

4 mai 2025

Avec le soleil qui est de retour, avec les journées qui s’allongent, l’occasion est belle de s’isoler sur la terrasse ou au jardin afin de s’offrir de nouvelles évasions littéraires. Voici pour vous quelques idées de lectures en tout genre.

‘Le Fil de nos Vies’, d’Alexandre Marcel chez Michel Lafon

Désireux de quitter son Sud natal où il mène une vie peinarde, Léo, vingt ans, n’a qu’un rêve en tête : devenir styliste à Paris. Sauf que papa tient un magasin de sport, qu’il entend bien évidemment léguer à son fils. Sauf que ce n’est vraiment pas dans la boutique paternelle que Léo entend se réaliser. Du reste, il a, et sans trop y croire, déjà envoyé sa candidature chez plusieurs couturiers parisiens.  

Contre toute attente, lui arrive un jour une réponse positive. On lui propose un stage de six mois dans une plus ancienne maison de la capitale. Dans ses bagages, il va emporter l’amour absolu de sa mère et son carnet de croquis dont il ne se sépare jamais.

Repéré par un célèbre couturier, il est propulsé sur le devant de la scène. Un rêve éveillé, jusqu’au jour où il assiste à l’impensable. Un énorme scandale s’en vient mettre à mal le monde de la haute couture. Léo doit alors faire face à un choix déchirant : sacrifier ses principes pour sauver la réputation de la maison de couture, ou rester fidèle à lui-même au risque de tout perdre.

Un ouvrage qui au-delà des mots sensibilité, émotion et humanité, démontre qu’il est absolument nécessaire de croire à ses rêves.

‘Dernière soirée’, de Lisa Gardner chez Albin Michel

Timothy O’Day était un pro de la randonnée en forêt. Pourtant, il y a disparu sans laisser de traces lors de son week-end d’enterrement de vie de garçon, laissant derrière lui deux parents inconsolables, une fiancée désespérée et quatre garçons d’honneur rongés par la culpabilité.

Frankie Elkin ne connaît rien à la forêt. Elle a en revanche un flair unique pour retrouver les disparus. Lorsqu’elle apprend qu’une ultime opération de recherches est organisée cinq ans après la disparition de Timothy, elle prend la route pour les montagnes du Wyoming et se joint à l’équipe.

Mais à mesure que l’expédition s’enfonce dans ce territoire sauvage, il devient évident que quelqu’un est prêt à tout pour faire échouer les investigations…

Avec le retour de sa passionnante héroïne Frankie Elkin, Lisa Gardner nous offre une incroyable immersion dans les méandres de l’âme humaine. Une plongée quasi en apnée, pleine de rebondissements en tous genres, et que vous n’oublierez jamais.

‘Dernière soirée’, de Lisa Gardner chez Albin Michel

‘Les femmes à Versailles XVIIe – XVIIIe siècles’, d’Aude Péraud-Rousselet chez ellipses

À Versailles, les femmes sont omniprésentes et les véritables souveraines. Elles jouent un rôle essentiel dans la construction de l’identité du palais, véritable ‘Cour des Dames’. Qui sont-elles ?

Leur histoire est celle de la diversité des statuts et des conditions de vie, où les reines, les dauphines et les princesses, gravitant au sommet du pouvoir, sont détentrices d’une partie de la légitimité royale. Alors que ces dernières sont cantonnées à leur rôle de génitrice et de représentation, les favorites quant à elles, loin d’être des victimes du système de la Cour, sont souvent des femmes puissantes et détestées. 

Partager le lit du roi leur confère une influence à la fois politique, financière, artistique, voire religieuse.  Ces femmes ‘de lumière’ côtoient quotidiennement les ‘invisibles’, celles ‘de l’ombre’, les petites maîtresses, les bâtardes royales ou encore celles qui servent, qui éduquent, sans qui la mécanique de Cour ne peut fonctionner.

Toutes sont intégrées dans le cérémonial et les festivités du palais, véritable écrin d’une société de spectacle. Si les femmes de l’époque moderne se définissent avant tout par leur rôle d’épouse et de mère, leur participation de près ou de loin au pouvoir est une évidence. Nombre d’entre elles sont au cœur des intrigues et rumeurs qui font les choux gras des courtisans. Elles n’ont aucun scrupule à faire ou défaire les réputations.

Entre mythe et réalité, les femmes sont les actrices de l’histoire du château de Versailles dont elles détiennent le premier rôle. Un ouvrage surprenant qui vous en apprend davantage sur ce qu’était… la Cour du roi.

‘Les femmes à Versailles XVIIe – XVIIIe siècles’, d’Aude Péraud-Rousselet chez ellipses

‘Rouge comme la mer’, de Rita Chang-Eppig chez Eyrolles

Chine méridionale, début du XIXe siècle. Après un brutal affrontement entre son équipage de pirates et un navire portugais, Shek Yeung se retrouve veuve, et en position de prendre le contrôle de sa flotte. Au lieu de se lamenter, Shek Yeung lance un nouveau plan : elle épouse immédiatement le second de son mari afin de conserver son pouvoir sur l’équipage, tuer dans l’œuf tout potentiel conflit de succession, et stabiliser leur alliance avec les autres pirates de la région.

Mais alors que Shek Yeung se bat pour contrôler l’armée qu’elle sait être née pour diriger, de plus grandes menaces se profilent à l’horizon. L’empereur de Chine a chargé un noble brutal et rusé de débarrasser les mers de Chine méridionale des pirates, et les Européens, lassés de perdre des navires, des hommes et de l’argent au profit de l’alliance de Shek Yeung, ont de nouveaux projets pour la région.

Pire encore, les méthodes féroces de Shek Yeung lui valent d’être remise en cause dans sa légitimité. Alors qu’elle navigue entre sa condition de femme et les crises d`autorité, elle doit décider combien de temps elle est prête à se battre, et à quel prix, sous peine de perdre sa flotte, sa nouvelle famille, et même sa vie.

Aussi saisissant que les remous de l’océan, aussi marquant que la plus brutale des batailles, ‘Rouge comme la mer’ est le portrait vibrant d’une femme tiraillée entre besoin de liberté, soif de pouvoir et menaces politiques. Une femme aussi brillante que troublante, aussi géniale que cruelle, aussi fascinante que courageuse. En un mot, inoubliable.

‘Rouge comme la mer’, de Rita Chang-Eppig chez Eyrolles

‘Recherche Lily désespérément’, de Carène Ponte chez Fleuve

Tout le monde vante les mérites de la retraite spirituelle. Enfin, toutes les influenceuses que suit Lily, 40 ans, directrice marketing dans une agence d’évènementiel, sur les réseaux sociaux. Après les cures de jus, c’est ‘LE’ truc tendance.

Au retour d’une énième journée de travail éprouvante où on lui a collé dans les pattes une adjointe incompétente à peine sortie de l’adolescence, Lily entend y aller d’une pose deux mois de vacances. Elle tape ‘location maison calme nature’ dans un moteur de recherche. En quelques clics, c’est l’évidence : Val-Flore-les-Bains. Ancienne maison de berger en pierre entièrement rénovée, vues exceptionnelles, dans une vallée sauvage et préservée.

L’endroit idéal pour une retraite spirituelle. Lily réserve sans hésiter. À elle les longues heures de lecture, les séances de yoga et le temps, enfin, de s’occuper d’elle. Mais quand la photo est trop belle… méfiance !

Une comédie pleine d’humanité avec, qui sait, un peu d’amour aussi. Bon séjour à Val-Flore-les-Bains. Un grand moment de détente, de sérénité, avec surtout beaucoup d’humour et de sensibilité. Je vous conseille grandement de faire connaissance avec Lily.

‘Recherche Lily désespérément’, de Carène Ponte chez Fleuve

‘Flagrant déni’, d’Hélène Machelon chez J’ai lu

Un soir d’été, Juliette accouche, sidérée, d’un enfant qu’elle n’attendait pas. L’adolescente n’est pas une menteuse, jamais elle n’a consciemment caché quoi que ce soit aux yeux du monde. D’ailleurs, l’enfant n’apparaît pas, fruit lentement mûri, il fait irruption, s’impose dans l’instant, tapi qu’il était, insoupçonné, quelque part dans l’ombre des vertèbres, à l’affût dans un repli du ventre.

Dans le clan Conti, coupable de ne pas avoir vu, l’onde de choc se propage : le père, Rafael, la mère, Agnès et la cadette, Chloé, tentent de respirer sous la vague qui les noie et les emporte. Né par césarienne, l’intrus est aussitôt rejeté par la lycéenne. ‘L’Autre’, c’est ainsi que Juliette appelle son enfant. Malgré l’amour et la présence des siens, Juliette sombre, flirtant avec la folie. Jusqu’au jour où…

Bien loin des romans feel good suintant le sirop trop sucré des bons sentiments, le livre d’Hélène Machelon est un texte sauvage et tranchant qui explore l’intimité du corps et les violences de la maternité non désirée. Mais c’est également un récit empreint de sensibilité qui explique la manière dont on peut réapprendre à vivre malgré le fait d’avoir vécu d’énormes souffrances dans sa chair et de toujours en porter les cicatrices.

‘Flagrant déni’, d’Hélène Machelon chez J’ai lu

‘Le tour du Japon en (presque) 80 histoires’, de Régis Arnaud au Rocher

Les lecteurs du Figaro et de Challenges le savent, ainsi que ceux pour lesquels son roman Tokyo, c’est fini est un livre culte : il n’y a pas plus belle plume que Régis Arnaud pour nous raconter le Japon.

De son arrivée, en 1995, aux dernières aventures d’Hello Kitty, d’une fine analyse du blues des Japonaises à l’assassinat de l’ancien premier ministre Shinzo Abe, de ce jour funeste où la secte Aum a déclenché le chaos à une célébration des artisans de Kyoto, de la catastrophe de Fukushima, qu’il a vécue au plus près du drame, à l’abdication de l’empereur Akihito, il nous invite à un singulier voyage au pays du soleil levant.

S’il nous émeut en évoquant Tiphaine Véron, jeune Française disparue dans la forêt de Nikko, la mémoire vive d’Hiroshima, le sanctuaire de la mer Intérieure qu’est Naoshima, ou encore l’exil amoureux de la princesse Mako, Régis Arnaud n’est dupe de rien : le système carcéral, la politique eugéniste, la corruption, entre autres, ne sortent pas indemnes de ses pages. 

Entre ombres et lumière, ‘Le tour du Japon en (presque) 80 histoires’ se lit comme le roman vrai, feuilleton tantôt flâneur tantôt trépidant d’un pays qui fascine, et dont sa société est décrite par l’auteur comme fermée et homogène comme un œuf. Une autre vision beaucoup plus réaliste du Japon que cet ouvrage de Régis Arnaud. Si vous êtes accros au ‘pays du soleil levant’, alors vous ne pouvez manquer cet ouvrage pour le moins édifiant.

‘Le tour du Japon en (presque) 80 histoires’, de Régis Arnaud au Rocher

‘Respire, c’est de l’iode !’, d’Anny Duperey chez Seuil

À sa manière, irrévérencieuse et unique, Anny Duperey revient sur les petites phrases qui l’ont marquée au long de sa vie pour en explorer les multiples facettes, personnelles ou artistiques. Elle nous entraîne à travers des anecdotes souvent hilarantes et parfois très émouvantes, dans les coulisses de tournages et sur les planches avec Blier, Luchini, Rochefort, Marielle…

On retrouve une femme dans sa vérité intime, évoquant son enfance, son rapport à la célébrité, ses rencontres amoureuses et son jardin secret de la Creuse, nous confiant aussi des échanges surprenants avec d’autres artistes comme Barbara, Varda… autour de l’amour et du passage du temps.

Pas question toutefois de lire ici un simple recueil de souvenirs. C’est vrai qu’avec Anny Duperey, c’est là chose impossible. Avec elle, c’est du vivant, de l’humain, de la sensibilité et surtout la liberté de raconter les choses avec des mots qui sonnent vrai, et ce, sans le moindre détour.

Un ouvrage qui vous fait découvrir Anny Duperey sous l’angle… Anny Duperey !

‘Respire, c’est de l’iode !’, d’Anny Duperey chez Seuil

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