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L’éco-anxiété, une réalité !

par Elodie Lambion

12 avril 2022

Ce mot ne vous est peut-être pas familier et pourtant, il apparait de plus en plus dans des études menées sur l’influence des problèmes climatiques sur le bien-être, la santé mentale de l’humain quelle que soit sa génération.

Qu’est-ce que l’éco-anxiété ?

L’éco-anxiété est définie, selon l’American Psychological Association (APA), comme la peur chronique d’une catastrophe environnementale. Aux Etats-Unis, ce concept est davantage pris en compte par rapport à l’Europe où il est encore peu connu même si de plus en plus de chercheurs européens s’en soucient et l’étudient.

Cette anxiété n’est pas reconnue comme une maladie mentale, mais elle se manifeste bel et bien par des troubles anxieux. Les personnes qui en souffrent, généralement celles qui sont particulièrement sensibles à la nature et à son évolution future, adoptent une réaction normale, lucide face au climat, mais cette attitude rationnelle s’accompagne d’un profond sentiment d’angoisse.

Quelle est son origine ?

Ce terme n’est pas nouveau, car il est utilisé sous la dénomination « solastalgie » depuis son invention par le philosophe australien Glenn Albrecht dans les années 2000. Ce dernier a nommé ce concept en associant le mot latin « solar » désignant le « réconfort » et le suffixe « stalgie » signifiant la « douleur morale ». Pour Albrecht, la solastalgie, c’est « une émotion chronique, située et douloureuse, éprouvée face à un changement environnemental négativement perçu ». Selon son créateur, ce mal s’oppose à la nostalgie, car contrairement à elle, il ne s’agit pas d’un sentiment de mélancolie par rapport au passé, mais bien d’une peur envers l’avenir, un changement climatique face auquel l’homme se sent impuissant. Cette notion a vu le jour suite aux témoignages que le philosophe a recueillis dans une vallée viticole australienne qui a vu son paysage et son écosystème complètement bouleversés à cause d’une exploitation minière polluante. C’est l’impuissance ressentie par les habitants qui a incontestablement interpellé le spécialiste. D’ailleurs, ce sentiment ne lui était pas inconnu, car ayant fréquenté cette région durant son enfance, il se réjouissait de retrouver la nature qu’il avait côtoyée, mais en s’y rendant après ses études, il en fut tout autre. La nature verdoyante avait fait place à la pollution bruyante.

Lanxiété chez les jeunes

En septembre 2021, une étude financée par une ONG et réalisée par des chercheurs américains, anglais et finlandais, a relevé, à partir de sondages effectués auprès de 10 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans dans dix pays à travers le monde, que 75% d’entre eux qualifient l’avenir d’effrayant. 45% des interrogés révèlent que l’anxiété liée au climat a un impact sur leur quotidien. Ces résultats sont tombés en toute impartialité, car les jeunes n’étaient pas informés, à l’avance, de la thématique des sondages. Cependant, les adolescents ne sont pas les seules victimes. En effet, même s’il s’avère complexe d’interroger les jeunes enfants sur ce sujet, la pédopsychiatre et chercheuse Inserm, Laelia Benoit, a questionné 100 enfants américains, français et brésiliens à partir de 6 ans. Ses recherches ont démontré que ceux-ci s’inquiètent du changement climatique et qu’ils se sentent rassurés par les gestes écologiques effectués par leurs parents. Pour elle, il est essentiel que les parents expliquent les motifs de leurs gestes, parlent de l’écologie afin de favoriser la compréhension des enfants et de susciter leur enthousiasme à l’idée d’aider, à leur tour, la planète.

Et chez l’adulte ?

En novembre 2021, l’Université Catholique de Louvain, en Belgique, a également publié les résultats d’une étude soumise, en ligne, à 2080 francophones dans huit pays d’Europe et d’Afrique. Le constat est le suivant : environ 1 personne sur 10 ressent de l’éco-anxiété caractérisée par des inquiétudes, des pleurs, des difficultés de sommeil. Ce phénomène est davantage présent chez les femmes et les adultes ayant moins de 40 ans, il touche même ceux qui n’ont pas personnellement fait l’expérience d’un impact direct, sur leur vie, du changement climatique.

Une réaction positive ?

Heureusement, toutes ces récentes recherches ne mentionnent pas que des effets négatifs. Un chercheur de l’Université d’Helsinki, Panu Pikhala, a analysé les éco- émotions. Cette discipline basée sur le ressenti des humains face au changement climatique lui a permis de lister les émotions positives et négatives que l’homme appréhende. Contrairement à l’éco-anxiété, certaines notions telles que la détermination, le besoin d’agir, de se sentir utile, la fierté, la joie, l’amour, l’optimisme peuvent être perçues par certains individus qui ont foi en l’avenir et qui pensent que rien n’est perdu d’avance !

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