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Le piège des « likes » : comment les réseaux sociaux impactent notre santé mentale

par Céline Molitor

22 novembre 2024

Plongées dans le flux sans fin de nos écrans, nous scrollons sans réfléchir à travers les réseaux sociaux. Ce qui semble être un moment de détente, une évasion inoffensive, pourrait en réalité saper notre bien-être de manière subtile, mais durable. Derrière le masque du divertissement, ces plateformes ont un impact profond sur notre équilibre psychologique.

Promettant connexion et partage, elles nous poussent souvent dans un tourbillon de comparaisons, exacerbant un sentiment de solitude. Dans un monde hyperconnecté, il est plus que jamais essentiel de questionner les effets de cette immersion numérique sur notre santé mentale.

L’illusion du bonheur

La plupart d’entre nous associent le fait de se détendre devant un écran avec un sentiment de plaisir. Après une longue journée de travail, il est tentant de se tourner vers les réseaux sociaux pour se divertir. Cependant, ce comportement masque une réalité paradoxale : ce qui semble être une activité agréable pourrait, en vérité, être nuisible à notre bien-être, et par conséquent affecter notre santé mentale.

Une étude réalisée en 2016 a révélé que passer ne serait-ce qu’une heure par jour sur les réseaux sociaux réduisait de 14 % la probabilité d’être pleinement satisfait de sa vie. Bien que cette étude ait été menée avant l’essor d’applications comme TikTok, ses conclusions restent pertinentes aujourd’hui. Les réseaux sociaux ne sont pas seulement une source de distraction inoffensive ; ils peuvent influencer négativement notre satisfaction générale.

Le piège de la comparaison

L’un des effets les plus pernicieux des réseaux sociaux est leur capacité à nourrir une comparaison sociale constante. Ces plateformes nous encouragent à nous mesurer aux autres. Nous faisons défiler des images de vies idéalisées, de corps parfaits, de sourires radieux, en croyant à tort que ce que nous voyons reflète la réalité. Or, cette réalité est très clairement déformée. Sur les réseaux, même les personnes que nous admirons se comparent à d’autres. Ce cycle perpétuel de comparaison alimente un sentiment d’insatisfaction profond. Nous finissons par croire que pour être heureux ou atteindre la perfection physique, il suffit de suivre les mêmes routines que celles que nous voyons à l’écran. Pourtant, cette comparaison incessante ne fait qu’aggraver notre mal-être.

La comparaison touche aussi à notre relation à l’argent et au succès

Un autre aspect de la comparaison sociale concerne l’argent. Nous avons souvent tendance à croire que la richesse est synonyme de bonheur, mais cette perception est en grande partie façonnée par des points de comparaison, notamment le salaire des autres.

Comme l’a souligné John Stuart Mill : « Les hommes ne désirent pas être riches, mais être plus riches que les autres hommes. » Cette comparaison inévitable finit par nous faire nous sentir mal, car il y aura toujours quelqu’un de plus riche que nous. Mais la comparaison ne se limite pas à l’aspect financier ; elle s’étend également au statut social, aux possessions matérielles, à l’apparence physique, aux relations amoureuses, et bien plus encore. Notre cerveau a tendance à se focaliser sur ceux qui semblent mieux réussir, ce qui peut nous pousser à prendre des décisions impulsives — des achats excessifs aux comportements à risques — dans l’espoir d’améliorer notre situation. Pourtant, ces actions finissent souvent par éroder notre satisfaction personnelle, sans pour autant accroître notre bonheur.

De plus, nous utilisons souvent des références inappropriées, comme se comparer aux célébrités que nous voyons à la télévision ou sur les réseaux sociaux. Ces images déformées deviennent des points de référence irréalistes, influençant notre perception de notre propre richesse et succès.

L’impact de l’utilisation passive des réseaux sociaux

Au-delà de la comparaison, l’utilisation passive des réseaux sociaux — c’est-à-dire scroller sans interagir — a également un effet négatif sur notre bien-être. Une étude a montré que ce comportement diminue le bien-être émotionnel, surtout en fin de journée, renforçant ainsi un sentiment d’isolement.

Comment mieux utiliser les réseaux sociaux ?

La clé pourrait résider dans la façon dont nous utilisons ces plateformes. Une utilisation active et sociale (commenter, poster, interagir, etc.) semble moins néfaste que le simple fait de regarder passivement ce que font les autres.

Comment retrouver un équilibre ?

Pour limiter l’impact négatif des réseaux sociaux, il est crucial de prendre du recul et d’adopter de nouvelles habitudes. Voici quelques stratégies pratiques :

  • Utiliser l’acronyme WWW (Why now ? What for ? What else ?)
  • Limiter le temps passé en ligne.
  • Fixez des limites à votre utilisation des réseaux sociaux et utilisez des applications pour contrôler votre temps d’écran.
  • Privilégier les interactions réelles. Passez davantage de temps avec vos amis et votre famille, et cultivez des relations authentiques hors ligne.
  • Déconnecter régulièrement.
  • Prendre des pauses loin de vos appareils permet de vous ressourcer et de prendre du recul.
  • Prendre conscience des filtres. Rappelez-vous que ce que vous voyez en ligne est souvent retouché et ne reflète pas la réalité.
  • Pratiquer la gratitude. Concentrez-vous sur les aspects positifs de votre propre vie, au lieu de vous focaliser sur ce que vous n’avez pas.

Les réseaux sociaux sont des outils puissants qui peuvent avoir un impact considérable sur notre santé mentale. En étant conscients des risques qu’ils présentent et en ajustant notre manière de les utiliser, nous pouvons en tirer parti sans compromettre notre bien-être.

Le choix est entre vos mains : souhaitez-vous rester un spectateur passif de vies idéalisées ou prendre le contrôle de votre expérience numérique pour vivre pleinement la vôtre ?

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