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L’addiction virtuelle, c’est quoi ? Un nouveau risque d’épuisement professionnel et personnel ?

par Claudine Boulanger-Pic

7 février 2023

L’usage d’Internet au bureau n’est pas toujours règlementé dans les entreprises. Si un usage raisonnable est en général admis, nombre de comportements nuisent. Avec l’arrivée de plus en plus fréquente de nouvelles technologies, d’applications séduisantes et interactives, nous constatons l’apparition de troubles psychologiques.

La cyberdépendance, la cyberaddiction ou encore la « nomophobie » (de l’anglais No Mobile Phobia) correspondent au fait de ne pas pouvoir s’empêcher de se connecter à Internet dans le but de ressentir du plaisir ou de palier à des soucis, stress ou tensions. C’est l’usage excessif des écrans de smartphones ou de tablettes, qui se traduit par l’incapacité à ne pas consulter sans cesse son Facebook ou pire, l’angoisse réelle à l’idée d’être séparé de son smartphone dont de nombreuses personnes reconnaissent souffrir. Ainsi, selon une enquête IFOP (2014), 78 % des moins de 25 ans se déclarent dépendants de leur mobile tout comme 62 % des cadres supérieurs. Les utilisateurs du smartphone sont les plus concernés par cette dépendance (58%). 

  • Il suffit de voir et d’entendre les réactions de nombreux utilisateurs lors d’une panne de réseau. L’angoisse les gagne, ainsi que l’impression d’être totalement coupé du monde ! 
  • Il suffit de voyager ou de se trouver dans n’importe quel lieu d’attente, pour voir la majorité des gens pianoter, le visage baissé vers l’écran, comme pour éviter de rentrer en contact avec le réel. Il est évident que le portable est très souvent un gadget pour tromper l’ennui tout en restant seul avec soi-même, dans sa bulle.

Les études les plus optimistes signalent qu’entre 6 et 8% des internautes sont dépendants, les plus pessimistes donnent une fourchette de 12 à 15%. Si ces derniers chiffres sont exacts, la cyberdépendance est en passe de devenir l’addiction la plus répandue (contre 4% pour la toxicomanie et 10% pour l’alcoolisme). 

Internet répond cependant à un besoin fondamental. Pour qui vit la solitude ou le vide, le réseau social apporte présence et sensation de plénitude. La connexion n’est qu’une échappatoire à des problèmes quotidiens, au stress ou à l’incapacité de surmonter un traumatisme ou un moment difficile de la vie.  Comme une drogue, la connexion Internet aux réseaux sociaux donne la sensation d’un mieux être, sensation qui n’existe qu’au moment de la connexion.

Je relève les phénomènes pathologiques de la cyberdépendance dans mon cabinet depuis plus d’une dizaine d’années. Il est intéressant de remarquer que les troubles associés à cette dépendance sont très semblables à ceux des personnes électro-hypersensibles (EHS), qui souffrent des ondes sans en être utilisateurs :

  • Manque de sommeil, difficulté à s’endormir ou stress-angoisse à l’endormissement. La personne ne s’endort que lorsqu’elle est épuisée.
  • Difficulté à s’arrêter : « c’est plus fort que moi ». Augmentation du sentiment de culpabilité et aggravation de l’addiction.
  • Amaigrissement ou prise de poids dus à des troubles du comportement alimentaire.
  • Assèchement des yeux.
  • Maux de dos dus à la posture prolongée.
  • Fatigue chronique, perte d’énergie vitale, dépression.
  • Perte des points de repères dans la vie courante, la notion du temps en particulier.
  • Aggravation d’autres addictions comme le tabac ou l’alcool souvent vécues de pair.
  • Déficit de la mémoire, de la concentration et de l’attention.

La cyberdépendance engendre de nombreuses conséquences néfastes pour la personne, pour son entourage :

  • Vie personnelle : moins de sport, moins de temps pour le travail de développement de soi, peur du vide accentuée, sentiment de solitude de plus en plus mal vécu, palliatif aux angoisses donc aggravation de celles-ci.
  • Vie conjugale : disputes conjugales, disparition des activités communes, baisse ou absence de libido, infidélité.
  • Vie familiale : cloisonnement des membres de la famille, perte de points de rencontre, perte de partage et communication, sans oublier les traumatismes fréquents des enfants seuls devant l’écran.
  • Vie professionnelle : diminution de la productivité et performance, mensonges (se cacher pour…), sentiment de culpabilité, retards, procrastination, confusion dans les relations.
  • Vie sociale : perte de relations d’amitié pour les enfants, confusion entre les sentiments d’amitié, d’amour, et les attirances physiques.

Par opposition à cela, la « déconnexion » devient une mode de moins en moins timide et fait de plus en plus parler d’elle. L’objectif et le défi qu’elle propose est juste de vivre quelques jours sans consulter les réseaux sociaux, de passer de bonnes vacances sans son smartphone ou sa tablette. C’est-à-dire d’abord sans stress lié au besoin d’immédiateté, notamment lors d’une activité de bureau, pour être totalement dans le présent, avec les gens réels qui nous entourent !
Mais aussi sans cette pollution électromagnétique, quoi qu’elle soit invisible, de nos équipements mobiles : les micro-ondes numérisées en hyperfréquences et hyper basses fréquences des données, qui auraient dû en faire des outils à utiliser avec prudence et discernement.

Ainsi, la prise de conscience de cet excès et de ses conséquences sociales et sanitaires très négatives, a fait naître le désir chez de nombreux utilisateurs de ne plus utiliser leurs outils sans fil quelques temps, afin de se sevrer de cette dépendance. Des sociétés proposent désormais des stages de « détox numérique » ou « digital detox », offrant à leur client un week-end sans écran pour se « reconnecter » à soi et au réel. Le slogan employé le plus souvent est « déconnectez pour vous reconnecter ». Plusieurs cafés parisiens ont décidé de ne pas activer de box Wifi et invitent leurs clients à se parler entre eux, dans le monde réel !
On trouve également, de plus en plus souvent dans les kiosques, des magazines expliquant « comment bien déconnecter pendant les vacances » et donnant de bonnes adresses pour passer des vacances sans Wifi et si possible le plus à l’écart des antennes-relais de téléphonie mobile.
Ce désir de détachement au mobile provient du sentiment d’être débordé par la technologie, d’être harcelé, de ne plus pouvoir se détendre et consacrer du temps aux choses présentes autour de soi, lorsque l’on est en vacances ou dans la vie de tous les jours.

Et vous, Janette, quelle est votre solution pour que vos amis ne passent pas toute la soirée sur leur smartphone ?

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