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« La Goulue »

par Sophie Quinet

26 juillet 2020

Il y a quatre-vingt-dix ans mourait ‘La Goulue’. Une femme qui, selon Maryline Martin l’auteure de cet ouvrage paru aux Éditions du Rocher, était un personnage terriblement contemporain, pouvant volontiers être comparée à une star de la télé-réalité. Pour mener à bien cette biographie, Maryline Martin s’est plongée dans le journal intime de la célèbre danseuse du Moulin Rouge. Une femme attachante, immortalisée par de nombreux tableaux et affiches signés de la main d’un certain Toulouse-Lautrec.

Outre la lecture du journal intime de ‘La Goulue’, l’auteure a également consulté les archives de la société des amis du Vieux Montmartre, le service des affaires culturelles de la préfecture de Police, ainsi que divers documents des bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris.

Ce faisant, elle a pu dessiner, en le cernant au plus près, le portrait tendre et intimiste d’une figure incontournable des nuits parisiennes et de la Butte de Montmartre en particulier. Le portrait d’une femme libre, fantasque, généreuse et attachante, devenue la muse de nombreux artistes de l’époque. En parcourant la vie de la plus célèbre danseuse de chahut, l’ancien nom du french cancan, c’est également aux grands bouleversements qu’a connu la France entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle que Maryline Martin nous invite à la suivre. Cela à travers la vie de celle qui, à 16 ans, était blanchisseuse.

Sauf que le nuit, Louise Weber, alias La Goulue, ‘empruntait’ les robes des clientes pour courir à l’Élysée-Montmartre. Là où elle se fera rapidement remarquer par sa gouaille et son culot. C’est vrai qu’à l’époque il était interdit aux femmes d’entrer dans un lieu public sans être accompagnées par un mâle. Du coup, elle arriva au Moulin Rouge avec un… bouc tenu en laisse.

Immortalisée par Toulouse-Lautrec ou encore Renoir, elle s’imposera rapidement dans le milieu mondain où on la retrouvera aux côtés du prince de Galles, du shah de Perse ou encore de baron de Rothschild. Cela avant de devenir dompteuse de fauves et de tomber en disgrâce. Il fallait que ce soit Maryline Martin, une journaliste littéraire aimant s’interroger sur la place et le rôle des femmes dans l’Histoire, qui rende hommage à une femme qui bouffait la vie, aimait la danse, son corps, le sexe et les hommes. « Une femme moderne dans un monde d’hypocrisie », écrivait Gérard Collard, grand chroniqueur littéraire français.

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