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Joie de lire… joie d’offrir

par Charles Demoulin

29 décembre 2024

En panne de cadeaux, oublié une amie ? Voici quelques titres d’ouvrages qui pourraient vous sauver la mise. Des romans pour tous les goûts allant du thriller à la poésie et l’émotion, en passant par le rire à gorge déployée, le harcèlement sexuel, ou encore l’affrontement entre la peur et le courage. À vous de choisir le type de roman qui correspond le mieux à la personne à qui vous allez l’offrir. À moins que le cadeau soit pour… vous-même !

‘Le barman du Ritz’, de Philippe Collin chez Albin Michel

Juin 1940. Les Allemands entrent dans Paris. Partout, le couvre-feu est de rigueur, sauf au grand hôtel Ritz. Avides de découvrir l’art de vivre à la française, les occupants y côtoient l’élite parisienne, tandis que derrière le bar œuvre Frank Meier, le plus grand barman du monde.
S’adapter est une question de survie. Frank Meier se révèle habile diplomate, gagne la sympathie des officiers allemands, achète sa tranquillité, mais aussi celle de Luciano, son apprenti, et de la troublante et énigmatique Blanche Auzello.Pendant quatre ans, les hommes de la Gestapo vont trinquer avec Coco Chanel, la terrible veuve du Ritz, ou encore Sacha Guitry. Ces hommes et ces femmes, collabos ou résistants, héros ou profiteurs de guerre, vont s’aimer, se trahir, lutter aussi pour une certaine idée de la civilisation.

La plupart d’entre eux ignorent que Meier, émigré autrichien, ancien combattant de 1914, chef d’orchestre de cet étrange ballet, cache un lourd secret. Le barman du Ritz est juif. Philippe Collin restitue avec virtuosité et avec une méticuleuse précision historique, une époque pour le moins agitée. À travers le destin de cet homme méconnu, il se fait l’œil et l’oreille d’une France occupée, et raconte l’éternel affrontement entre la peur et le courage. Un ouvrage remarquablement documenté, avec un auteur restituant à la perfection l’ambiance oppressante de cette période ô combien trouble et troublée que fut celle de l’Occupation ! 

‘Le café des au revoir’, de Toshikazu Kawaguchi chez Albin Michel

Ils sont quatre à enfin se décider à adresser ce message d’amour qu’ils n’ont jamais su, à l’époque, formuler à l’être qu’ils chérissaient. Quatre personnages qui fréquentaient le ‘Funiculi Funicula’, ce café cher à l’auteur Toshikazu Kawaguchi. 

« Je voulais que tu saches que mon bonheur, c’est à toi que je le dois. » Ce sont là les paroles de Monji, décidé à tout dire à sa femme plongée dans le coma. Comme lui, ceux qui fréquentent le ‘Funiculi Funicula’ espèrent aujourd’hui y réparer le passé. Une tasse de café leur permettra de voyager dans le temps et d’adresser à l’absent le message d’amour qu’ils n’ont jamais su formuler à l’époque. 

Ainsi Hikari, qui se sent coupable de n’avoir pas répondu à la demande en mariage de son petit ami, disparu depuis. Michiko, hantée par le souvenir de son père qu’elle a rejeté. Sunao, qui pleure son chien adoré. Toutes ces personnes sauront-elles dire au revoir à l’être aimé et, ce faisant, se réconcilier avec eux-mêmes ? Car pour honorer la mémoire des absents, il faut d’abord trouver la paix en soi. Un roman plein de poésie et d’émotion. C’est vrai que pousser la porte du ‘Funiculi Funicula’, c’est entrer dans un monde qui vous permet de voyager dans votre passé. 

‘Le café des au revoir’, de Toshikazu Kawaguchi chez Albin Michel

‘Méfie-toi’, d’Harlan Coben chez Belfond

Il y a trois ans, Myron Bolitar, le personnage fétiche de l’auteur, prononçait l’oraison funèbre d’un de ses fidèles clients : le légendaire coach de basket Greg Downing. C’est vrai que ces deux-là avaient connu des hauts et des bas. D’abord rivaux sur les parquets de leur jeunesse, ils étaient devenus associés quand Myron avait lancé son affaire d’agent sportif. Toutefois, par la suite, la vie les avait éloignés… jusqu’au décès de Greg.

D’où la stupeur de Myron lorsque deux agents du FBI viennent lui rendre visite pour lui demander des nouvelles du défunt. Plus étonnant encore, lorsqu’ils lui expliquent que l’ADN de Greg a été retrouvé quelques jours plus tôt sur la scène d’un crime particulièrement atroce.

Serait-il encore vivant ? Aurait-il simulé sa mort ? Et puis pourquoi ? Myron a besoin de réponses. Avec l’aide de Win, son fidèle acolyte, il va partir pour une enquête de tous les dangers sur les traces de celui qu’il croyait connaître. Cela tant il est vrai que réveiller les morts à un prix. Et notre duo d’enquêteurs pourrait bien le payer au prix fort.

Du grand Harlan Coben avec, comme à son habitude, des rebondissements aussi nombreux qu’inattendus.

‘Méfie-toi’, d’Harlan Coben chez Belfond

‘Soufre’, de Nicolas Druart chez HarperCollins Noir

L’Homme-Allumettes… Dites trois fois son nom et priez pour rester en vie.
Cette légende urbaine, le capitaine Antoine Aubert n’y accorde aucun crédit. Mais lorsqu’il hérite du meurtre filmé de deux adolescentes, ses certitudes vacillent. Celui-ci défie toutes les lois de la physique : dans une cabine du téléphérique toulousain, perchée à cinquante mètres au-dessus du vide, l’Homme-Allumettes semble surgir de nulle part. Seule une odeur de soufre persiste dans l’air.

L’affaire, déjà inédite, prend des proportions vertigineuses quand une youtubeuse célèbre consacre une vidéo sur cette histoire horrifique, et que des milliers de personnes réalisent son invocation. Et pour rien arranger, des phénomènes étranges se déroulent à la fête foraine de la ville.

Une question primordiale demeure  : comment traquer un individu qui a plus de traits communs avec un fantôme qu’avec un être humain ? Et quel est le lien entre l’Homme-Allumettes et le milieu des forains ?

Inspiré par l’univers des creepypastas, ces légendes urbaines horrifiques diffusées sur le web, l’auteur joue avec les codes du thriller et avec ses lecteurs dans la microsociété de la fête foraine.

Au-delà, vous serez complètement bluffés non seulement par l’écriture envoûtante de l’auteur, mais également par la manière dont il vous obligera à détricoter cette intrigue qui vous réservera quelques sacrés frissons.

‘Soufre’, de Nicolas Druart chez HarperCollins Noir

‘Les perles du 17’, de Philippe Baccus chez l’Opportun

Disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, le 17 est un numéro à composer seulement en cas d’urgence… ou pas ! Certains usent et abusent de ce numéro connu de tous pour confier leurs peurs, dénoncer un voisin, prédire l’avenir ou se soulager de leurs névroses en tous genres. 

Philippe Baccus est à l’autre bout du fil quand la sonnerie retentit, et il prend soin de noter les appels les plus loufoques pour notre plus grand plaisir ! Au menu, des anecdotes toutes plus drôles les unes que les autres. Entre celui qui ne sait plus où il a garé sa voiture, celle qui signale un vol de doudou, celui qui voudrait mettre son fils en garde à vue pour qu’il se calme, ou encore celle qui aimerait que son voisin arrête de faire du poisson tous les midis… Bref, vous avez le choix ! 

Philippe Baccus, policier à Toulouse, a pris le temps de réunir dans ce livre les appels les plus drôles, les plus incongrus et les plus étonnants de sa carrière. Entre théories du complot, signalement confus, requêtes lunaires et demandes d’intervention pour des problèmes de plomberie, le 17 reçoit tous les jours des appels qui valent vraiment le détour ! 

À signaler que l’intégralité des droits d’auteur de ce livre sera reversée à l’association Ophéopolis qui œuvre pour le soutien des orphelins de policiers et des familles endeuillées. 

‘Les perles du 17’, de Philippe Baccus chez l’Opportun

‘Tout est chaos’, de Carmen Bramly aux Presses de la Cité

À 24 ans, Paloma Madar est conceptrice-rédactrice pour le département luxe d’A.T.K., prestigieuse agence publicitaire. Elle apprend les ficelles du métier sous la houlette de son responsable, le charismatique et singulier Benjamin Esposito. Le soir, entre rencontres sans lendemain et amants épisodiques, elle consomme les hommes à l’envi.

Mais l’ambiance s’envenime au sein de l’agence quand son mentor adulé est accusé de harcèlement sexuel. Paloma se trouve alors aux prises avec un dilemme qui provoque chez elle une remise en question. 

Dans un style sans fioritures, l’auteure nous livre une réflexion sur les dommages collatéraux de l’émancipation #MeToo, mais également une peinture 2.0. du milieu de la publicité, et plus généralement de notre société, qui rappelle avec ironie que rien n’a changé. Au-delà, c’est également une immersion dans la génération Z, entre désenchantements des années 2000 et biberonnage numérique. Une belle surprise que ce roman.

‘Tout est chaos’, de Carmen Bramly aux Presses de la Cité

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