Est ce que l’écriture a toujours été une évidence pour vous ?

Oui, mais inavouée pendant longtemps car cela a d’abord été la lecture, je lis depuis toujours. Mes grands-parents lisaient beaucoup aussi, ma grand-mère était très créative. J’ai d’ailleurs récemment retrouvé des cartons de livres pour enfants que je fais découvrir aux miens aujourd’hui et, c’est fou, car je me rappelle de chaque couverture de manière très frappante ! J’ai écrit une petite histoire à l’âge de 12 ans que j’ai fait lire à ma maman et que j’ai ensuite mis directement à la poubelle. Ce premier écrit a été le début d’une évidence, mais je l’ai immédiatement considérée comme impossible à réaliser. Comment être en mesure d’écrire un récit de 300 pages ?

Quel a été l’élément déclencheur pour démarrer l’écriture ?

C’est bien plus tard, lorsque j’ai fait un burn out diagnostiqué deux ans après la naissance de mon enfant que l’écriture est revenue à moi et ne m’a plus quittée. Je travaillais depuis huit ans, j’aimais ce que je faisais, mais cela ne me suffisait plus. Je me suis dit : « Tente, réalise ce rêve ». Finalement et avec le recul, ce burn out a été une expérience très positive dans ma vie puisque c’est grâce à cela que l’idée de ce roman est née.

Vous avez obtenu la seconde place du prix du roman bien être 2023, comment est né ce projet ?

Par hasard ! Mon roman était déjà écrit, mais je ne savais pas encore si j’avais envie de le publier et passer par le douloureux processus d’envoi à des maisons d’édition et essuyer des refus. Initialement, mon projet était d’écrire par plaisir et par passion, pas forcément de publier mes écrits. Et un jour, une amie me parle de ce concours, de ses conditions et il s’avère que je cochais toutes les cases. Gagner ce prix a été merveilleux, une incroyable surprise.

Le livre aborde des thèmes « challengeants » pour les femmes, tels que la carrière, l’ambition, la maternité, pourquoi ces choix ?

Cela découle directement de mon expérience personnelle. Avant d’être maman, mon projet était d’aller loin dans ma carrière professionnelle, de gravir les échelons. La maternité a tout bouleversé dans ma vie et j’ai dû me poser les bonnes questions, je n’étais pas préparée. Aujourd’hui, j’ai pu rééquilibrer ma vie et je suis heureuse de rencontrer des femmes qui ont lu mon livre et qui me disent que, grâce à cette lecture, elles se sont remises en question. J’ai l’impression de porter un message utile pour les femmes, pour que les générations futures soient mieux préparées à ces moments de vie.

Est-ce que ce livre est directement inspiré de votre vie ?

Le questionnement et les visions que j’ai pu avoir de ma vie sont des sources. Mais l’histoire en elle-même n’est pas la mienne. Je ne suis ni totalement l’une de ces femmes, ni totalement l’autre ! Il y a des anecdotes ressemblantes, il y a un peu de moi et de ma façon de voir la vie.

Avez-vous eu le sentiment, à un moment donné, de devoir faire un choix entre vie
de famille et carrière professionnelle ?

Dès la naissance de mon premier enfant, je me suis posé beaucoup de questions autour de ma carrière et de ma maternité. Est-ce que je pourrai poursuivre ma carrière telle que je l’imaginais ? Est-ce que je veux envisager ma maternité autrement et pas en fonction de ma vie professionnelle ? De ce questionnement sont nés les deux extrêmes dans mon livre : la femme carriériste qui n’a que son travail et la femme qui a tout plaqué pour vivre sa maternité à 100%.
Donc oui, clairement, sans appel. Pour moi, on ne peut pas être à 100% dans les deux aspects. Par exemple, je n’ai pas encore rencontré une femme qui travaille 12 heures par jour et qui fait des jeux de société le soir avec ses enfants. Cela a été un choix difficile, qui me semblait une montagne à l’époque, mais j’ai fait celui de passer à 80% après mon deuxième enfant.

Laquelle des deux héroïnes vous ressemble le plus ?

La détermination d’Agathe me ressemble, cette façon qu’elle a de se dire : « J’ai décidé, donc j’essaie ». Je n’aurais jamais pu arrêter de travailler comme Claire, même si la maternité sera toujours ma priorité et l’élément le plus important de ma vie.

Avez-vous de nouveaux projets d’écriture ?

Depuis l’écriture de ce premier roman, en juillet 2022, je n’ai pas passé plus de 2 mois sans écrire. Je suis en train de terminer mon cinquième livre et j’ai encore plein d’idées ! Par la suite, j’aimerais écrire un roman semi historique qui me trotte dans la tête depuis un moment, mais cela demande un certain niveau de recherche. Sinon, j’ai deux idées : un thriller et un récit de vie sur l’acceptation de son corps, mais je n’ai pas pour projet de publier tous les livres que j’écris.

Janette se demande quelles sont vos astuces pour écrire cinq livres en un peu plus de deux ans avec un travail et trois enfants ?

J’écris pendant mes pauses déjeuner, ce sont les seuls moments où je peux être seule, m’y consacrer pleinement et être dans le calme complet, sans enfants et sans mari (rires). Et en fonction du programme, je peux parfois écrire une ou deux heures le week-end.

Souhaitez-vous vous consacrer pleinement à l’écriture ?

Je travaille toujours dans le domaine de la finance, mais je suis désormais à 50% pour pouvoir consacrer du temps à mes 3 enfants et à l’écriture. Je ne pense pas arrêter de travailler, car c’est un rythme de travail beaucoup plus lent et qui implique d’être seule toute la journée. Le rythme de la finance, la stimulation intellectuelle me manquerait.

Quelles sont vos inspirations ?

Le Petit Prince et la saga Harry Potter m’ont beaucoup inspirée, ils ont été la base de tout ! Je ne suis cependant pas axée sur un genre littéraire précis, ce que j’aime avant tout ce sont les histoires qui emportent le lecteur. J’adore les romans historiques, le fantastique, la science fiction, les romans policiers. Ce que je retiens de mes lectures, ce sont des figures de style, un genre narratif, du vocabulaire parfois. L’inspiration en elle-même vient d’une image, d’une phrase prononcée et qui s’impose dans mon esprit. Récemment, j’ai été marquée par certaines découvertes comme Marie Vareille, Serena Giuliano.

Transmettez-vous votre passion des livres à vos enfants ?

Oui absolument, j’y tiens beaucoup. Ma fille a 6 ans et on écrit des histoires toutes les deux. Cela me tient à cœur, avec elle plus particulièrement, car c’est l’ainée et j’ai envie qu’elle voit le champ des possibles en tant que fille et femme plus tard.

Vous rencontrez déjà des lectrices, quel est leur retour ?

À ma première séance de dédicaces, le livre était sorti depuis 2 semaines, et une dame m’a beaucoup émue car elle m’a dit : « Merci, il fallait que quelqu’un l’écrive. ». Cela m’a beaucoup touchée, car je pense que quand on a la chance d’avoir une vie relativement privilégiée, on doit absolument essayer de le rendre. C’est mon moyen de faire du bien autour de moi. D’autres personnes sur Instagram m’ont dit que ce livre était arrivé au bon moment dans leur vie. C’est énorme d’avoir ce genre de retour.

Avez-vous un message à faire passer à nos lectrices ?

Écoutez-vous et tout ira bien. C’est ce qui permet de vivre sa vie en fonction de qui on est. Si vous avez des enfants, regardez les, voyez-les évoluer, car le temps passe vite. Les voir grandir est une grande richesse.

Où peut on vous rencontrer ?

Je serai en séance de dédicaces le samedi 7 décembre à la Fnac de Luxembourg, le 14 décembre chez Club à Arlon et le 21 décembre chez Ernster à la Belle Etoile.

« Le sac à main d’une autre vie » paru aux éditions Jouvence, est disponible dans les librairies Ernster, Fnac Luxembourg et en ligne.