#Rencontres | #Janette, toujours au fait

Janette rencontre Veda Bartringer, jazzwoman enjouée

par Paule Kiénert

6 mai 2024

« En mai, fais ce qu’il te plait »… Notre interviewée du mois illustre bien l’exemple d’un choix de carrière libre et passionné. Au Centre des Arts Pluriels d’Ettelbrück où elle vient de donner la « release party » de son nouvel album, Janette a rencontré Veda Bartringer, compositrice et guitariste luxembourgeoise.

Quand et comment votre intérêt pour la musique s’est-il manifesté ?
Il a toujours été là. Ma maman était danseuse, elle m’emmenait avec elle dans ses cours. J’ai aussi deux grandes soeurs qui faisaient de la musique. On avait un piano à la maison qui m’a permis mes premières explorations. Naturellement, j’ai voulu prendre des cours de piano, de guitare classique, de chant lyrique.

Vous avez aujourd’hui 28 ans. Quand avez-vous décidé de faire carrière dans la musique ? 

Au lycée de garçons à Esch, j’étais déjà dans la section musicale. J’ai poursuivi cette voie au Conservatoire Royal de Bruxelles. Là, on nous pousse et on nous forme pour faire carrière dans la musique. J’ai choisi le jazz, car c’était la musique qu m’inspirait et que je me voyais faire toute une vie. Ce que j’aime avec le jazz, c’est qu’il ouvre la porte vers le funk, le blues, la musique brésilienne…

Ce choix d’une carrière artistique vous semble-t-il osé ? 

Oui. Mais mes soeurs ont osé aussi : l’une est médecin spécialisé, l’autre travaille dans les dessins animés. Nos parents nous ont laissé libre choix. Nous avons pu nous aventurer dans ce qui nous plaisait.

Comment êtes-vous devenue compositrice ?
Dans le cursus jazz, on apprend à écrire des mélodies, à faire des harmonies. On s’exerce à comprendre comment ça marche, comment d’autres artistes font.

Et d’où vous vient votre inspiration ?
Elle peut venir comme ça ! Tu cuisines le soir et une mélodie te vient. Vite, tu prends ton téléphone et tu notes. Sinon, un exercice que j’ai appris nous entrainait à reproduire des images, des atmosphères. Et cela fonctionne pour moi.

Votre nouvel album embarque l’auditeur dans l’espace. Pourquoi ce thème ?
Le choix n’était pas arrêté dès le début, c’est venu avec le temps. Avec le single qui est déjà sorti, je me suis dit que c’était autour de ce sujet là que devait tourner l’album. Tout cela a démarré après que j’aie regardé une émission sur Arte. Elle parlait des satellites, et depuis l’un d’eux, une image a été prise et montrait un tout petit point : la Terre. Cette photo m’a marquée, car elle mettait en évidence à quel point nous sommes petits alors que notre Terre est si importante. Pendant très longtemps, j’avais 4 accords et je ne savais pas comment les développer. Je suis restée à ce stade et, un an plus tard, ces 4 accords sont revenus, sur le piano, et l’idée de la suite de la composition m’est arrivée. Ensuite, je crois qu’il faut réussir à suivre son instinct, ce petit ressenti qui dit que c’est parfait, qu’il ne faut plus y toucher.

Le saxophoniste belge Julien Cuvelier, le contrebassiste luxembourgeois Boris Schmidt et le batteur belge Maxime Magotteaux vous accompagnent dans ce voyage sonore. Comment s’est formé votre groupe? 

J’ai rencontré Julien et Maxime à Bruxelles, pendant mes études, et Boris durant un examen. On s’est d’abord parlé en français avant de se rendre compte plus tard qu’on était tous les deux luxembourgeois ! Initialement, j’ai créé un projet pour mon master pour lequel j’ai dû constituer un groupe. Je voulais que ce soit durable et c’est réussi, car le groupe existe encore aujourd’hui, depuis 2021. Nous nous sommes produits lors de petits concerts sur des petites scènes en Belgique. Puis, au luxembourg au festival Like A Jazz Machine, au Blues’n’Jazz Rallye, au Vianden Cinema Club, à la fête de la musique, à l’Arca de Bertrange… Avant la sortie d’un album, cela permet de voir si la musique plait.

Cet album rassemble 11 de vos compositions. Combien de temps vous a pris sa préparation ?
À partir du moment où le premier EP est sorti en 2022, j’étais déjà en train de réfléchir à ce grand projet avec le groupe. Donc, en 2023, j’avais prévu de sortir un album en 2024. J’ai reçu un appel du directeur du CAPE (le Centre des Arts Pluriels d’Ettelbrück, ndlr), Carl Achtensen, en septembre, qui me proposait de venir faire un concert et me demandait où j’en étais dans ma carrière. Je lui ai confié mon projet d’album et il m’a proposé de faire le « release » au CAPE. On a décidé de la date du 19 avril 2024 et c’est à partir de là que le planning s’est mis en place. J’avais des morceaux qui étaient déjà prêts. On a enregistré début novembre. C’est un album réalisé en auto production. Je tiens aussi à dire que le design de l’album a été réalisé par Henri Schoetter.

Quels messages avez-vous à faire passer au travers de votre musique ?
L’amour, ce qui est positif, l’espoir.

Vous proposez alors un jazz « feel good »?
Oui, on peut dire ça comme ça (rires). J’aime surtout que ma musique soit accessible, facile à écouter, « easy listening », avec des mélodies qui restent en tête, des thèmes captivants et dansants, si on veut.

Comment occupez-vous votre temps libre ?
C’est joli le temps libre ! Je vais plutôt vous raconter mes journées. Le matin, je joue de la guitare. Ensuite, je fais du networking, et puis j’organise mes cours, car tous les après-midi, je donne des cours dans différentes écoles au Luxembourg (Leudelange, Bertrange, Hobscheid, Echternach).

Découvrez également « La questionnette de Veda » page 15 de votre magazine.

Actualité :

Son premier album « Deep Space Adventure » est sorti le 19 avril dernier, après une «release party» au CAPE.

Le Veda Bartringer Quartet sera ensuite en concert : à Neimünster, le 9 juin et le 8 décembre, à la Schungfabrik de Tétange, le 6 juillet. Des dates sont également prévues en Allemagne et en Belgique.

L’album est disponible sur les différentes plateformes de streaming, ainsi qu’en CD en boutique au Luxembourg et durant les concerts.

Plus d’informations sur www.vedabartringer.com

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