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« Faux pas »

par Charles Demoulin

29 août 2021

J’adore, et je suis loin d’être le seul, thrillers et polars écrits par des auteur(e)s scandinaves. C’est donc avec une joie non dissimulée que je propose, à tous les fanas du genre, et pourquoi pas à tous ceux et celles qui ne sont pas nécessairement friands de ce genre de littérature, ce ‘Faux pas’ écrit par la Suédoise Maria Adolfsson, et paru en français chez J’ai lu. C’est du solide. C’est du lourd. C’est d’une qualité rare. En fait, c’est une belle réussite que cette intrigue tordue faite de personnages pour le moins complexes.

Ce thriller de haute facture a pour cadre une des îles de l’archipel du Doggerland. Un endroit situé entre le Danemark, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Mais ne le cherchez pas sur la carte, il paraît que depuis des siècles la mer a englouti cette contrée. Or donc, à Heimö, l’île principale de Doogerland, vient de se dérouler la grande fête de l’Oïstra, ou si vous préférez celle de l’huître. Une journée vachement festive dont la dégustation de ces mollusques n’est qu’un prétexte pour excuser des libations excessives de bières et autres alcools locaux. Ce qui n’explique pas pourquoi l’inspectrice de police Karen Eiken Hornby se réveille dans une chambre d’hôtel avec une gueule de bois phénoménale, aux côtés de Jounas Smeed, son supérieur hiérarchique. Un gars avec qui, pourtant, les relations de travail ne sont guère au beau fixe. Faut vraiment pas que ce moment d’égarement revienne aux oreilles de ses collègues. À peine chez elle, qu’elle se voit chargée d’une enquête relative à la découverte du corps d’une femme assassinée. Et là, c’est la cata, puisque ce cadavre n’est autre que celui de Susanne Smeed, l’ex de son chef. Son chef qui va être le premier suspect de l’affaire. Or, pas question pour Karen de vouloir le mettre hors cause, car ce serait avouer à l’ensemble de son commissariat ainsi qu’aux instances supérieures qu’à l’heure du crime, elle couchait avec lui.

L’enquête n’avance guère. C’est vrai que les indices potentiels ne sont pas nombreux. De plus, chaque fois qu’une piste s’avère intéressante, elle se referme définitivement peu après. Par contre, le cheminement que nous fait prendre l’auteure tout au long de ce gros volume de quelque 510 pages est tout bonnement machiavélique. Avec, qui plus est, un dénouement totalement inattendu. À tel point, que les Sherlock Holmes en herbe et autres Agatha Christie n’auront, eux non plus, rien vu venir. Ajoutons encore, qu’en Suède, l’inspectrice Karen Eiken Hornby a connu depuis deux nouvelles enquêtes. Espérons qu’elles seront elles aussi traduites en français.

Pour ma part, je suis preneur. Et vous ?