Il y a dix ans : une triste date

Catastrophe industrielle la plus meurtrière de l’histoire de la confection de vêtements, l’effondrement du Rana Plaza – immeuble hébergeant six ateliers de confection – au Bangladesh, le 24 avril 2013, ayant causé la mort de plus de 1 100 personnes et blessé plus de 2 500 autres, a choqué le monde entier et a montré à quel point productivité et compétitivité étaient plus importantes que des vies humaines dans notre société.

Dix ans après, le changement semble bien minime vis-à-vis des conditions de travail, de la sécurité des travailleurs dans les ateliers où les vêtements que nous portons sont fabriqués d’où la nécessité de sensibiliser le grand public à un niveau national et international lors de la Fashion Revolution Week.

D’ailleurs, l’initiative « Garment Workers Diaries » a récemment partagé des chiffres toujours aussi interpellants. Une enquête menée auprès de 1.300 travailleurs de l’industrie textile au Bangladesh, dont 75% de femmes, a révélé que le nombre d’heures de travail mensuel des couturières était en moyenne de 248 heures entre décembre 2021 et décembre 2022 (contre 254 heures pour les hommes). La moitié des couturières (41 % des couturières) rapportent des intimidations verbales et de menaces, 3 % (2 %) de violences physiques et 1 % (0 %) de violences sexuelles.

Sensibiliser au Luxembourg

Le mardi 18 avril dernier, dans le cadre de la campagne de sensibilisation « Rethink Your Clothes », campagne menée conjointement par l’ONG Fairtrade Lëtzebuerg et Caritas Luxembourg, par le biais de la une performance réalisée par la chorégraphe Nora Hoffmann, le grand public a été confronté à la réalité de l’industrie textile actuelle.

Ce mercredi 26 avril 2023, l’Upcycling Fashion Show mettra en lumière quelques designers qui ont fait le choix de l’upcycling, de s’engager dans une démarche créative, originale, éco-responsable et éthique. Un événement pour découvrir la mode autrement.

Chaque année, le souvenir de la catastrophe du Rana Plaza rappelle que chaque Janette, chaque Jano, en faisant des choix raisonnés et conscients en matière de vêtements, en privilégiant la seconde-main, l’upcycling, les vêtements issus du commerce équitable, peut créer le changement, celui qui mènera au respect des droits humains, au développement durable.