Entrepreneuriat au féminin: les enfants et la liberté d’abord!

par Janette

22 octobre 2021

Quand une future maman abandonne son métier de traductrice, sûr et bien payé, pour une activité de coach indépendante, afin de prendre du temps pour elle et ses fils, et de valoriser son expérience de vie auprès d’autrui… Une reconversion calculée et en douceur que nous raconte Anne-Marie.

Comment réaliser simultanément ses propres aspirations de vie personnelle, s’offrir le temps d’éduquer et de voir grandir sa progéniture, et poursuivre un projet professionnel épanouissant ?

Anne-Marie (40 ans), traductrice dans une institution européenne y songeait depuis plusieurs années. Son projet entrepreneurial : se lancer comme coach indépendante pour accompagner les futures mamans à bien vivre leur grossesse, puis leur nouvelle existence de mères.

L’idée émerge en 2017 : « La naissance de mon fils m’a vraiment poussée dans cette direction » ,se souvient-elle. Elle se laisse toutefois le temps de mûrir son projet, de se former aux techniques de coaching ; elle lit les études les plus récentes dans son domaine, rencontre des futures mamans et écoute leurs besoins et leurs anxiétés, se nourrit de sa propre expérience et de celles des mères d’enfants plus âgés.

Elle, et son mari lui aussi salarié, économisent pendant deux ans, afin de se constituer une réserve pécuniaire, qui lui servira à payer les futures formations, le matériel et les livres nécessaires à son travail, et qui lui permettra de voir venir…

Fin 2018, avant la venue de son 2ème garçon, elle décide de basculer. Après la naissance, elle prend d’abord ses congés maternité et parental, puis obtient de son employeur un congé sans solde jusqu’au 31 décembre 2021. « Les enfants ont été pour moi le moteur du changement de mes vies personnelle et professionnelle », explique-t-elle. « Car je ne m’imaginais pas les mettre au monde sans les voir grandir ». L’autre raison principale qui l’a poussée à se lancer dans l’entrepreneuriat a été la liberté, à laquelle elle accorde « une valeur très forte ».

Préparation mentale

Travaillant à son projet depuis la maison, ses journées sont selon Anne-Marie « assez atypiques », comparées au rythme de son quotidien de salariée précédent : elle les commence vers 8h00 quand ses enfants partent à l’école ; et termine à 16h00, dès leur retour. Puis elle retourne à son projet dès 19h30, jusqu’à 22h00. « De 16h00 à 18h30, je consacre tout mon temps de qualité avec eux », précise-t-elle.

Chaque matin après le départ de ses fils, elle s’offre une préparation mentale d’une heure environ : à base de méditation, de yoga et d’affirmations positives de soi. Une démarche sur soi conseillée par ses coaches : « Cela me stimule et fait partie intégrante de mon travail », confie-t-elle.

En novembre prochain, elle lancera son activité et son programme d’accompagnement. Avec toutefois quelques mois de retard sur la date prévue, pour cause de pandémie, qui a gelé le projet durant de longs mois. « A toute chose, malheur est bon », admet-elle. « Car le confinement m’a permis de bien profiter de mes enfants. »

Désormais, et afin de bien ficeler son projet et de se préparer (physiquement et moralement) à cette nouvelle vie, elle partira s’isoler une semaine, sur la Côte belge, sans enfants ni mari, mais en se connectant au wifi… avec modération.

Démarrer l’esprit en paix

Si c’était à refaire ? «  Je me serais laissée plus de temps après mon accouchement pour préparer et mettre sur pied mon activité », avoue-t-elle. « Je pense que six mois de pause sont nécessaires après une naissance ; car lancer un projet d’entreprise, c’est comme mettre au monde un nouvel enfant. Et afin de mieux concilier ces deux activités, il est donc préférable de travailler en amont le mental et le développement personnel, et de bien définir ses objectifs d’affaires. »

Parmi les apprenties-entrepreneures qu’Anne-Marie a pu croiser durant ses différents séminaires et coachings, la plupart ont raccroché et sont retournées à une activité salariée. Faute d’avoir mis en place un dispositif de développement mental et personnel, selon cette dernière. Mais aussi faute de ressources financières suffisantes. « Il faut faire des économies avant de lâcher son salariat et de se lancer : cela confère une certaine paix d’esprit », conseille-t-elle. « Si on est en mode panique, c’est très compliqué, surtout avec des enfants. Hormonalement et physiologiquement, une mère protège sa progéniture, et reste maman avant tout ! ».

Cependant, le fait de ne générer aucun chiffre d’affaires la stimule : « Cela me pousse à bosser et à avancer dans mon projet », justifie-t-elle. Arrivant bientôt au bout de ses économies, elle décide malgré tout de demander à son employeur un nouveau congé sans solde de 6 mois, qui lui est accordé jusqu’à fin juin 2022.

Elle part donc très confiante : « Il n’y a aucune raison que cela ne marche pas : mon plan d’affaires est concret, il y a une demande et des clients potentiels… Le seul risque d’échec réside entre mes deux oreilles, à savoir si je m’auto-sabote », insiste-t-elle. « J’ai donc décidé de miser sur moi, et de me dire : ‘Anne-Marie, tu peux et tu dois réussir !’ ».

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