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Elle a fait un bébé toute seule

par Salomé Jeko

28 mars 2022

Le rêve d’Ana ? Devenir maman envers et contre tout. À 34 ans, célibataire mais bien décidée à ne pas faire une croix sur la maternité, la jeune femme a fait le choix d’avoir un bébé toute seule en entamant un parcours PMA en solo. Rencontre à quelques jours du terme de sa grossesse.

Depuis quelques mois, Ana arbore un joli ventre rond : l’heureux évènement est prévu pour la fin du mois de mars, ce sera un petit garçon. « J’ai beaucoup aimé être enceinte, mais maintenant j’ai très hâte qu’il arrive, je veux le rencontrer », confie-t-elle en nous dévoilant le résultat de son shooting de grossesse. Sur les clichés, sublimes, la jeune femme respire le bonheur et la sérénité, ses longs cheveux retombant sur ses épaules et ses mains tendrement posées sur son ventre. Une future maman débordante d’amour pour le futur homme de sa vie. Et le papa alors ? Il n’y en a pas, tout simplement.

À 34 ans, Ana a fait le choix d’avoir un bébé toute seule. Une décision courageuse dans une société où le modèle familial dominant est le couple de parents, mais que la Luxembourgeoise assume totalement. « J’ai toujours voulu être maman et je me suis toujours dit que si passés mes 30 ans, je n’avais personne dans ma vie pour me permettre de le devenir, je me débrouillerai toute seule. J’étais avec quelqu’un, on avait ce projet, puis l’histoire s’est terminée de façon douloureuse. Dès lors, je n’avais plus envie d’attendre encore et surtout, de dépendre de quelqu’un pour réaliser mon rêve », confie-t-elle. Après y avoir beaucoup réfléchi, Ana demande conseil à sa gynécologue, installée à la clinique Bohler, dans la capitale. « Je n’étais apparemment pas la première à lui demander cela, au contraire. Et c’est comme ça que je me suis intéressée à la procréation médicalement assistée et que j’ai fini par me rendre au Portugal, parce que les tarifs sont moins chers et les délais moins longs qu’ici ou en Allemagne ». À l’instar d’Ana, de plus en plus de femmes célibataires entreprennent ce type de démarche afin d’accéder à la maternité. En quelques mois – un an grosso modo pour Ana – et après une série d’examens, le rendez-vous est donné et deux possibilités de fécondation s’offrent alors à elles : la fécondation in vitro (FIV) ou la procréation médicalement assistée (PMA), toutes deux réalisées à base du sperme d’un donneur anonyme, issu d’une banque de sperme. C’est cette dernière technique qui a été proposée à Ana : une injection de spermatozoïdes dans sa cavité utérine, le jour de son ovulation. Un acte rapide et réalisé sans douleur. « Pour le bébé, il n’y avait pas de possibilités de choisir certains critères comme le sexe par exemple, comme ça peut être le cas dans d’autres pays. Et tant mieux, je n’aurais pas voulu. Je ne sais rien du père non plus, la seule chose qui est prise en compte c’est l’ADN et le physique de la future maman ».

Si Ana vit depuis sereinement sa grossesse, occupée à prendre soin d’elle, mais aussi et surtout à préparer la chambre, la valise et la liste de naissance de son fils, la future maman est bien consciente que son choix peut être sujet à discussion. « Il y a évidemment des préjugés dans la société, mais moi j’assume totalement ma décision d’être maman solo et j’ai eu la chance de ne pas avoir de remarques de la part de mon entourage. Il faut concevoir que d’autres modèles de parentalité peuvent exister. Et élever un enfant seule, ça arrive à plein de femmes qui à la base avaient un conjoint. Je pense que c’est plus plus douloureux pour un enfant d’entendre que son père est parti, l’a abandonné ou s’en fiche de lui, que de savoir qu’il n’a qu’une maman… », argumente-t-elle. Et quand on lui demande si ce n’est pas trop dur de vivre ce bouleversement toute seule, sa réponse est toute trouvée : « Ça ne m’a absolument pas manqué de ne pas avoir un homme à mes côtés durant ces neuf mois. Et quand j’entends des copines se plaindre au sujet du père de leurs enfants, je me dis presque que c’est mieux comme ça ! (rires) Ma grossesse est simple, relax, je ne suis pas stressée, je fais ce que je veux… Et je sais aussi que par la suite, mes parents et mes amis m’entoureront et seront là en cas de besoin ».

À quelques jours du terme, en plein brainstorming quant au design de son faire-part de naissance, Ana n’a qu’une hâte, celle de rentrer en salle d’accouchement et de porter dans ses bras celui qui fait déjà battre son cœur, fière de cette histoire qu’elle lui racontera quand il sera grand. « Je compte lui dire les choses simplement et clairement : ‘Maman voulait un enfant, elle n’avait pas de papa alors elle a demandé de l’aide aux médecins’ ». Les enfants comprennent tout si on le leur explique. Et si je venais à rencontrer l’amour, je présenterai les choses de la même façon à mon nouvel amoureux ».

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