‘Lune de miel T1 – Le baiser du sphinx’, de Bastien Vivès, chez Casterman

Sophie et Quentin, en vacances sur une île grecque, sont bien décidés à oublier pour quelques jours, boulot et enfants. Mais lorsqu’ils croisent par hasard Olivier Troimil, une vague connaissance de soirées parisiennes aujourd’hui publicitaire, ils mettent le doigt dans un engrenage infernal.

Invités à dîner à bord d’un yacht de luxe, ils y seront témoins d’une rencontre au sommet de barons de la pègre, qui tourne vite au règlement de compte ! Règlement de compte rythmé par un sphinx, mystérieux papillon sorti d’une sorte de sceptre égyptien que conserve jalousement le copain Olivier.

Ce premier volet d’une série qui aura pour titre : ‘Lune de miel’, se déroule à une cadence aussi effrénée que haletante, dans le cadre enchanteur d’une île grecque. Reste que l’enchantement ne sera bientôt plus de mise.

Le dessin de Bastien Vivès est exactement celui qu’il fallait pour ce type de récit qui n’est pas sans rappeler les films d’action familiaux des années 1980 et 1990 : ‘Crocodile Dundee’, ‘À la poursuite du diamant vert’… Le scénario vous emporte d’emblée grâce à un découpage qui ne souffre la moindre critique. Bref, vivement ‘Le Secret de Coatlicue’, second volet de cette série prévu pour mai 2025.

‘Même pas morts’, de Wilfrid Lupano et Ohazar chez Dargaud

Sous ce titre se cache le troisième opus de la saga burlesque que les auteurs dédient aux ‘Vikings dans la brume’, un petit monde où l’absurde le dispute à la dérision. 

Les séjours en famille, c’est bien joli, mais ça trouve vite ses limites. Surtout pour un Viking. Car chez ces rudes guerriers, rien ne remplace le souffle de l’aventure, l’exaltation du danger et le bonheur du pillage. « Ces hivers à la maison, ça nous ramollit », résume joyeusement l’un d’eux.

Le problème, c’est que les raids sauvages et les razzias au long cours ne sont plus ce qu’ils étaient jadis. La nouvelle expédition de Reidolf et de ses hommes s’avère un réel fiasco. Leur maigre butin se limite à un troupeau de moutons faméliques et à un Christ en bois sur une croix, avec une hache plantée au milieu de la tête. Et pour ne rien arranger, Arnulf, le fils du chef, semble avoir été changé en canard. Bref, le retour au foyer s’annonce difficile d’autant qu’un chef concurrent a l’outrecuidance d’enlever des membres du clan de Reidolf. Du coup, ce dernier va montrer de quel bois il se chauffe !

Entre crise de foi et crise de rire, les frères Lupano nous livrent un 3^e tome hilarant ! Face à un monde qui change, le concept du ‘vikisme’ a du plomb dans l’aile, et les Vikings sont bien les derniers à le comprendre. Pas question pourtant de leur jeter la pierre, car, après tout, cette tendance à ne pas voir ce qu’on a sous les yeux est souvent partagée par nos contemporains.

‘La couronne de France – T2 De Charles VII à Charles VIII, de Jean-Pierre Pécau, Marco Pizi et Roberto Jorge Viacava 

Cette vaste série, prévue en cinq albums, relate pour la première fois plus 500 ans d’histoire de la royauté en France, de 1165 à 1774, de Philippe II Auguste à Louis XV !

La sainte et le dauphin 1403-1461. Charles VII le Victorieux. C’est la fin de la guerre de Cent Ans, l’irruption de Jeanne d’Arc et la victoire française, le royaume est rétabli dans ses frontières. La Guerre folle 1470-1498. Charles VIII l’Affable. C’est la tentative de conquête de l’Italie et le début de la Renaissance, le royaume déborde de ses frontières ‘naturelles’ et devient une grande puissance européenne.

Le destin d’une nation s’écrit dans l’ombre des forêts et sous l’éclat des couronnes. Les grands souverains capétiens, tels que Philippe II Auguste, Louis VIII Le Lion, Charles VII le Victorieux ou Louis XV le Bien-Aimé, ont forgé l’identité d’un royaume en pleine transformation. Leurs ascensions ont été rythmées par des croisades, des luttes incessantes contre l’Angleterre et l’Empire germanique, et des intrigues de cour. 

Mais l’histoire de ces rois n’est pas uniquement celle des victoires. C’est aussi un récit de sacrifices, de batailles perdues et d’une paix toujours éphémère.

La Couronne de France est une BD de Jean-Pierre Pécau qui se distingue par sa précision historique remarquable. Le trait réaliste des illustrateurs, tels que Milan Jovanovic et Marco Pizi, met en valeur les costumes, les expressions faciales et les décors médiévaux, plongeant le lecteur dans une époque riche en détails. La palette de couleurs joue un rôle central dans l’atmosphère du récit, alternant subtilement entre des tons chaleureux pour les moments de grandeur et des teintes plus sombres pour les intrigues et les conflits.

‘Julie Wood – Mortel Rodéo’, de Pelaez et Stassi chez Graton

La jeune Julie Wood vit avec ses deux frères, Indy et Phil, chez leur oncle Chris, garagiste les ayant recueillis depuis la mort de leurs parents. Addict au ‘Flat Track’, une discipline de moto-cross par laquelle elle espère percer sur les circuits pros, Julie traîne avec ses potes motards, mais aussi sur les réseaux sociaux, où elle poste des vidéos à l’adresse de sa communauté. 

Mais ce quotidien plein de rêves et de ‘runs’ se trouve soudain chahuté par la visite de deux policiers. Car un certain Mason Green, motard assassiné au cours d’un rodéo urbain à Los Angeles, avait sur son portable un étrange message, où il était question de la famille Wood. Peut-être de quoi éclairer la disparition des parents de Julie sous un jour nouveau…

Dans ce premier volet d’une série qui porte le titre générique de ‘Saison 2’, vous allez retrouver Julie Wood, la mythique motarde enfantée par Jean Graton en 1976, pour un nouveau tour de piste dans un reboot moderne et fidèle !

Pelaez, à l’aise dans tous les registres, conjugue le background codifié par Jean Graton à un polar moderne. Quant au dessin très académique de Claudio Stassi, il est totalement différent de celui de Graton, mais il est vrai, très lisible. Bref, une Julie Wood new-look qui donne envie de la suivre dans ses prochaines aventures.

‘Joe la Pirate’, de Hubert et Virginie Augustin chez Glénat poche

C’est l’histoire vraie d’une petite fille née en 1900 à Londres, qui se sentait déjà ‘queer’ dans la matrice. En grandissant, elle a fait le tour du monde, elle a lancé sa compagnie de taxis féminins, elle a fait la guerre, elle a battu des records de vitesse dans des courses de bateau, elle a régné en monarque éclairé sur une île des Bahamas, elle a eu pour meilleur ami et confident une poupée… 

Vivant plusieurs vies, elle a porté plusieurs noms. À sa naissance, on l’appelait Marion. Puis, à 5 ans, après une chute de chameau, elle a choisi le pseudonyme de Tuffy. Enfin, c’est très vite dans le prénom Joe qu’elle s’est vraiment reconnue. Et c’est en homme qu’elle a forgé sa réputation et créé sa légende… 

Amoureuse de la compétition, de la vitesse et des conquêtes féminines, Joe Carstairs a vécu une existence fidèle à son personnage : explosive, impulsive et excentrique. Suivez la destinée d’une femme richissime au charme incandescent, pleine d’une confiance inébranlable et pour qui la vie ne fut qu’un long feu de joie. 

Dernier livre écrit par Hubert aux éditions Glénat, premier et unique biopic de son œuvre, ‘Joe la Pirate’ est un roman graphique enlevé, virevoltant, cinglant et sans tabou comme un film de Billy Wilder. Inspirée par la ligne claire d’Yves Chaland, Virginie Augustin réinvente une nouvelle fois son style, sans rien sacrifier de l’efficacité redoutable de sa narration ni de sa science de la mise en scène. 

‘La chandelle du bon Roy Henri’, de Philippe Charlot et Éric Hübsch

Thibault est un jeune homme idéaliste, amoureux de l’amour. La ‘mèche’ au vent, il présente avec son ami Alaric un numéro de suggestion mentale qui amuse follement  les badauds du Pont-Neuf.
Henri, lui, est un roi comblé : la ‘mèche’ du cierge qui a célébré sa dernière conversion a été la bonne, et le voici enfin dans sa capitale. Reste à séduire Parisiens et Parisiennes. Un étalage de ses qualités athlétiques fera l’affaire, s’il n’est pas gâché par d’incessantes envies pressantes.

Mathilde, suivant la prédiction de sa sorcière de tante, parcourt Paris à la rencontre du galant, saltimbanque ou monarque, qui saura allumer la ‘mèche’ de son tempérament de feu. Quoi qu’il en soit, il n’en reste pas moins que si Paris vaut bien une ‘mèche’, encore faut-il trouver laquelle.

Dialogues savoureux, situations cocasses, personnages flamboyants… Une ‘chandelle’ dans la grande tradition française des aventures historiques, qui vous tiendra en haleine de bout en bout ! Quant à Éric Hübsch, son dessin semi-réaliste est tout aussi incroyable que son talent à mettre en place des scènes souvent très complexes. Et ce en parfaite fluidité avec la narration. C’est vrai que ses dessins vous scotchent !