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Sexperte ! Traité sur l’utilité du fantasme

par Sophie Pilcer

17 août 2015

Il est 11 heures du matin, elle suit cet homme sur l’autoroute, une pulsion, une envie irrésistible, irrépressible, il lui plait, il l’attire, où va-t-il? Peu importe, le suivre, l’approcher, le toucher, le sentir…

Un motel loin de tout, elle n’a pas peur, elle n’a pas honte, elle monte les escaliers, il est derrière elle, son odeur, sa respiration la mettent déjà en émoi, elle se sent femme. Elle l’approche, pas un mot n’est échangé. Il sent l’homme et transpire une odeur de mâle, de sexe, d’interdit, une promesse de plaisir ou peut-être un danger imminent. Elle est pourtant fidèle, très fidèle, et mariée… très mariée, mais elle a envie de toucher ce corps, d’être touchée, désirée, l’homme commence à la déshabiller, elle…

Oh! Oh! On se réveille chère Janette, ce n’était qu’une explication imaginée et donc fort pédagogique -semble-t-il- d’un fantasme sorti tout droit des premiers Marc Dorcel des années 70 (pour les plus jeunes allez voir sur Wikipédia! Pour les quadras ressortez vos vieilles VHS).

Allez, un peu de sérieux et de sexpertise pour sortir de ces images de cougar en mal de sensations fortes. Le fantasme est selon Laplanche et Pontalis dans le vocabulaire de la psychanalyse, « un scénario où le sujet est présent et qui figure de façon plus ou moins déformée, l’accomplissement d’un désir et en dernier ressort d’un désir inconscient ». Le fantasme est donc un scénario imaginaire que l’on peut se passer ou repasser à loisir, et qui nous permet de nous évader de notre réalité quotidienne, et surtout de stimuler notre excitation sexuelle.

Dans le fantasme, tout est permis, tout est possible. Vous savez que faire l’amour avec deux hommes est une image qui déclenche en vous une jouissance folle, mais vous n’osez pas en parler à votre partenaire? Peu importe, appuyez sur cette image gachette, elle déclupera votre envie de faire l’amour.
Vous avez perdu la fougue des premiers temps (cela dit, rassurez-vous, vous êtes une femme normale)? Le fantasme est là, Madame, pour vous, comme le meilleur des amants. Il vous connaît, il sait ce qui est bon et sexy pour vous. Bref, vous avez une zone érogène intrapsychique. Et c’est ça le fantasme: une zone érogène intrapsychique. Et c’est ça le fantasme : une zone érogène dans votre cerveau, que vous pouvez faire vibrer comme vous le souhaitez.

Alors, chère Janette, appuyez sur ces boutons érogènes, explorez vos scénarios les plus inavouables, expérimentez le plaisir que vous procure ces images! Racontez-vous des histoires, laissez venir les images. Elles vous prépareront à l’excitation, participeront à la survenue de celle-ci et à sa montée en intensité.
Votre partenaire n’est pas très doué en préliminaires, au risque d’en choquer certaines : on s’en moque. Les meilleurs préliminaires, c’est vous qui en avez la clef, ce sont ces histoires qui vous rendent objet sexuel. Ah non, s’il vous plait Mesdames, pas de féminisme mal placé! On peut se rêver ligotée ou fouettée, sans être une femme soumise dans la vraie vie. Dans les fantasmes, pas de place pour le politiquement correct. Il n’y a que l’érotiquement correct qui compte!

Ces fantasmes ne sont en aucun cas des déviations. Non, vous n’êtes pas en train de devenir une femme perverse, mais vous êtes une femme qui a envie de jouir. Cela dit, dans la sexualité, il n’y a pas de norme et encore moins d’obligation à fantasmer. Le fantasme n’est pas une prescription normative, mais il est chaudement recommandé pour toutes celles et ceux qui ont envie d’une sexualité plus intense. A bonne entendeuse…

Illustration – Gustave Klimt

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