par Charles Demoulin
8 avril 2025
Lorsqu’on écrit ‘des bandes dessinées pour les jeunes de 8 à 88 ans’, cela ne signifie en rien que le grand frère ou la grande sœur, voire papa ou maman, ne vont pas jeter discrètement un regard sur l’une ou l’autre BD qui, vu sa cover, paraît plus volontiers destinée aux Janetons. Alors… Voici des BD faites pour grands et petits, mais qui peuvent plaire aux deux !
‘On peut rire de tout sauf de sa mère’, de Constance Lagrange chez Dargaud
Rions des juifs, avec les juifs. L’humour, la dérision, la plaisanterie, le mot d’esprit font partie intégrante de la culture juive depuis des siècles et ce livre peut être considéré comme une introduction ou initiation à cette culture, laquelle ne saurait être confondue avec les tragédies et les larmes.
Chez les juifs comme chez les autres, il y a un temps pour pleurer et un temps pour rire : Constance Lagrange, avec la complicité d’Ivan Jablonka, a choisi le second. Rions pour être ensemble, parce qu’on ne peut pas pleurer tout le temps et parce que le rire est la dernière chose qui nous reste !
Ivan Jablonka retrace dans une bien jolie préface, l’histoire de cet humour pour mieux en réaffirmer l’urgence et la nécessité. Un ouvrage très drôle en ces temps de morosité !
‘Quelques battements d’ailes’, d’Anaëlle Hermans et Tiffanie Vande Ghinste chez Delcourt/Mirages
Dans ce livre, les histoires d’insectes servent de métaphores au vécu intime d’une adolescente qui a tant besoin de la reconnaissance des autres, et racontent les relations toxiques dans lesquelles elle se trouve.
À 19 ans, Ophélie n’aime ni l’ennui, ni la banalité, ni les êtres fades, comme sa mère. Elle est fascinée par son amie Clémence, qui lui fait rencontrer son petit copain. Cette admiration se transforme bientôt en emprise, jusqu’au jour Ophélie enfreint la loi et doit effectuer des travaux d’intérêt général.
Accueillie dans la structure du Musée d’Histoire naturelle, et plus particulièrement dans la section entomologie, elle a pour première mission d’épingler toutes sortes de mouches sur une planche. Mais trouvant cela trop dégoûtant, elle n’y arrive pas.
Dirigée vers un autre travail, elle va peu à peu s’ouvrir aux autres et, par le truchement de la vie des insectes qu’elle va apprendre à connaître, elle regardera sa vie tout autrement et parviendra enfin à trouver où se situe sa vraie place dans la société.
‘On a mangé la mer’, de Maxime de Lisle et Olivier Martin chez Futuropolis
En France, les mers qui bordent nos côtes ont été vidées de 80% de leurs poissons de fond. On les a mangés. D’un appétit vorace et aveugle. Par des décennies de politique de surpêche, de consommateurs mal informés demandant plus de poissons à des prix moindres, et d’industriels courant derrière la croissance.
C’est une histoire qui nous concerne tous, où la responsabilité de chacun est engagée. Les pêcheurs n’en sont que le bras armé, ils n’agissent que comme exécutants des attentes de la société.
‘On a mangé la mer’ est une plongée dans le système qui tue, chaque année, des centaines de milliers de tonnes de poissons en France.
Réalisée par Maxime de Lisle, président de l’ONG Seastemik et coordinateur de l’International Panel for Ocean Sustainability et sous le pinceau d’Olivier Martin, cette bande dessinée documentaire explore la complexité de la crise de la pêche, et montre comment la responsabilité partagée de la surconsommation de poissons, des pratiques non durables et des politiques publiques menace l’océan, tout en soulignant l’espoir de préserver notre patrimoine marin.
‘Les filles des marins perdus T3’, de Teresa Radice & Stefano Turconi chez Glénat
Dans ce troisième volet, nous retrouvons Tess, la jeune fille qui a quitté les draps du Pilar pour rejoindre le beau Yasser, capitaine Last Chance. En passant par Alger et Naples, les deux protagonistes croiseront les destins de Layla et Carolina.
Yasser Allali, notre fameux capitaine, sera confronté à son passé tourmenté et ses secrets cachés qui pourraient avoir de terribles conséquences sur son avenir… Plus que jamais, les deux nouvelles histoires qui composent cet album et qui peuvent se lire indépendamment de la série, nous replongent dans l’univers du’Port des Marins Perdus’ et sentent bon l’air du large et le souffle de l’aventure !
À mettre toujours en exergue, le dessin précis plein de romantisme et de poésie de Stefano Turconi. Un dessin qui magnifie le récit.
‘Khorgan – La cité d’Ampaar’, de Corbeyran et Nenadov chez Kalopsia
Khorgan Moorlanh est de retour chez lui après des années de servitude. Mais l’accueil que lui réservent les siens est loin d’être celui auquel il s’attendait. C’est à peine si on le reconnaît. Le peuple Bolsaan aurait-il la mémoire courte ? Malvenu chez lui, Khorgan quitte son pays à regret et, en proie au désespoir, se jette sur les chemins de l’errance. S’en remettant au hasard, il prend la route pour Där-Hennthäl, la cité de fer.
Là, il fait la connaissance de Mona, une voyante, qui le met aussitôt en garde contre la duplicité du margrave qui commande la région. Ce dernier confie aussitôt une mission très risquée au voyageur : des secousses ont récemment ébranlé la montagne sur laquelle est bâtie la cité de fer et il est à craindre que des monstres resurgissent des entrailles de la terre, comme ce fut déjà le cas par le passé. Khorgan est invité à se rendre au cœur de la montagne pour se rendre compte de la situation. Mais ce qu’il découvre dans les profondeurs ténébreuses de la roche est pire encore…
Un univers cruel et barbare où se croisent légendes, magies, superstitions… et force physique.
‘Révolutionnaires ! T4 Tous à Machecoul !’, de Régis Hautière et Xavier Fourquemin au Lombard
C’est à Machecoul que nous retrouvons Léodatie et Mélina, sur la piste du marquis de Valoire et de son fils qui accompagnent les troupes royalistes. Et tandis que ce dernier se retrouve emporté par les machinations de son père, bien décidé à conserver ses privilèges, la tension monte et Machecoul semble sur le point de s’embraser. Il ne manquerait qu’une étincelle royaliste pour que la campagne se révolte, et c’est peut-être bien l’objectif de Valoire et de ses complices.
Pour contrer cette menace, Lambert recrute deux cents soldats au pied levé et les envoie vers Machecoul. Titor et Pince-Mitraille, libérés de la prison où nous les avions laissés dans le tome précédent, sont quant à eux enrôlés comme tambours dans un second bataillon, qui doit servir de renfort aux troupes envoyées dans le Pays de Retz pour appliquer la levée en masse…
Petite et grande Histoire s’entrecroisent plus que jamais dans ce quatrième tome de la saga historique du duo Fourquemin-Hautière. Un chamboulement à grande échelle vu à hauteur d’enfant, où tension et aventure se mêlent aux prémices de ce qui va bientôt devenir les guerres de Vendée. Avec, comme toujours, un complément historique fourni et détaillé qui ravira les plus curieux lecteurs.
Jeunes ou moins jeunes, vous allez grandement apprécier l’efficacité du graphisme de Xavier Fourquemin, qui n’a pas son pareil pour croquer les trognes des différents protagonistes qui fourmillent dans ce nouvel opus.
‘Tara’, de Guillaume Tauban chez Paquet
Avez-vous déjà songé à toutes ces créatures, parfois invisibles, qui peuplent l’océan ? On les appelle le microbiome marin. Cet ensemble de micro-organismes, de bactéries et de virus essentiels au maintien de la vie sur Terre est aujourd’hui au cœur de l’étude sur le dérèglement climatique.
Guillaume Tauran nous invite à embarquer à bord de la goélette Tara sur les côtes d’Afrique de l’Ouest, à la découverte de ce peuple invisible et méconnu. De l’Angola jusqu’en Gambie, suivez toute l’équipe embarquée sur Tara, en mer et sur les fleuves africains, pour deux mois et demi d’une navigation unique.
Ouvrage réalisé en collaboration avec la Fondation Tara Océan qui, depuis plus de 20 ans, a l’ambition de soutenir la connaissance de l’Océan tout en renforçant la prise de conscience de son importance vitale au quotidien auprès des décideurs, du public et des plus jeunes. Elle milite aussi chaque jour pour la protection de l’Océan et de la santé de sa biodiversité garante de l’habitabilité de la planète.
‘Rubine – Super Tuesday’, de Mythic, De Sano et Walthéry au Tiroir
Lors d’un déjeuner pris dans un restaurant du loop de Chicago, Rubine découvre, dans la poche de son imperméable, un smartphone qui ne lui appartient pas. Un message, présenté sous forme d’un film vidéo, lui enjoint de se rendre à la gare ferroviaire désaffectée de Moon Flower pour échanger une chose qui serait en sa possession contre la vie d’une fillette terrifiée, ligotée dans un hangar sinistre.
Il va sans dire que Rubine n’a jamais commencé une enquête avec aussi peu d’éléments en sa possession. Qui est la fillette ? Qui est la personne à qui était destiné ce message ? Quelle est la contrepartie mystérieuse demandée par le kidnappeur ?
Attachez vos ceintures, car les poursuites en voiture vont laisser quelques traces sur les carrosseries. Surtout quand c’est un camion qui surgit soudain devant vous ! De quoi nous rappeler ces incroyables crashs que signait le regretté Maurice Tillieux.
À signaler que Bruno Di Sano a annoncé qu’il s’agira de son dernier album en tant que dessinateur, car il a décidé de se consacrer à d’autres projets.
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