‘Le meurtre de la crique’, de LJ Ross chez J’ai lu

Pour échapper à un mari violent, Kate arrive en pleine nuit avec son fils au cottage de son grand-père situé sur la côte anglaise. Là, loin des regards indiscrets, elle se dit tout d’abord que personne ne pensera à la chercher là, mais aussi, et surtout, que personne ne posera de questions.

C’est vrai que ce petit village replié sur lui-même n’est fait que de pêcheurs et d’artistes venus y trouver l’inspiration. Du reste, Kate est à ce point inquiète que son époux ne les retrouve, qu’elle évite le plus possible,  de renouer des contacts tous ceux qu’elle a connu quand elle venait passer quelques jours chez son grand-père.

Mais lorsque le corps d’un vieil ami est découvert au bord de la crique, que sa mort ne semble pas accidentelle et que des indices s’orientent vers le passé de Kate, des secrets enfouis remontent rapidement à la surface. Au fur et à mesure, une certitude s’impose : cette fois, il n’est pas question de fuir…

Si ‘Le crime de la falaise’, premier volet de cette série policière enfantée par l’ancienne avocate londonienne LJ Ross a déjà conquis les amateurs du genre en francophonie, il est logique de penser que ce deuxième opus suivra le même chemin. C’est vrai que cette auteure a déjà vendu plus de huit millions d’exemplaires en langue anglaise. Nul doute que son style et sa façon de tisser des intrigues feront de même chez nous.

‘Le tombeau de l’abeille’, de L. B. Hathaway chez Eyrolles Poche

Été 1921. Posie Parker est une enquêtrice de renom. Pourtant, lorsqu’elle doit retrouver la trace d’un célèbre explorateur mystérieusement disparu, elle navigue une fois de plus en eaux troubles. Son seul indice : un mot laissé par l’aventurier.

Entre une famille aristocratique déchirée par la haine, une rivalité amoureuse entre deux amis, une auteure de polar qui s’inspire un peu trop de son quotidien, les suspects se bousculent. Dans cette affaire épineuse, tout le monde a une bonne raison de vouloir la mort d’Alaric.

Au cœur des Cotswolds anglais, le coupable est peut-être plus proche qu’on ne le croit… Qui est cette ombre qui suit Posie jusqu’au bout du monde ? Et où a bien pu disparaître Len, son quasi petit ami et assistant ? Embarquez dans une nouvelle enquête captivante aux côtés de la drôle et intrépide Posie.

Un cosy mystery plein d’action qui vous fera voyager de la campagne anglaise jusqu’aux tombeaux des Pharaons, en passant par le Sud de la France et l’Italie. C’est vrai que si l’intrigue est particulièrement bien soignée et va vous captiver, force est aussi de reconnaître que L. B. Hathaway n’a pas ici son pareil pour vous inviter à effectuer un long périple, sans pour autant quitter votre fauteuil. Tout un art !

‘Sacrifice’, de Joyce Carol Oates chez Philippe Rey

1987, dans un quartier noir délabré du New Jersey, une mère cherche partout sa fille, Sybilla, disparue depuis trois jours. L’adolescente sera retrouvée ligotée, le corps barbouillé d’excréments et d’injures racistes, dans les sous-sols d’une vieille usine abandonnée. 

Emmenée aux urgences, elle accuse des ‘flics blancs’ de l’avoir enlevée, battue et violée. Ce terrible acte de violence choque profondément sa communauté et exacerbe les tensions raciales bouillonnant depuis des décennies. Un pasteur et son frère, avocat militant des droits civiques, récupèrent l’affaire qu’ils exploitent au mieux de leurs intérêts, imités rapidement par le Prince noir, leader du Royaume de l’islam, plus redoutable encore.

La vérité n’importe guère à ces leaders religieux, les médias s’en soucient tout aussi peu, et pourtant les faits se révèlent de plus en plus troubles.

Dans un chœur de voix et de points de vue – des enquêteurs aux médias en passant par la victime et sa famille -, Joyce Carol Oates, par le biais d’une écriture incisive, offre une compréhension des mécanismes du pouvoir et de l’oppression, de l’innocence et de la culpabilité, de la vérité et du spectacle médiatique, de la justice et du châtiment. S’inspirant d’un fait divers, elle explore les lignes de faille d’une société toujours troublée par la question de la race et signe une satire violente, profonde et incendiaire sur les problèmes raciaux qui font encore rage dans la société américaine d’aujourd’hui.

‘Tenebrae’, de David Lagercrantz chez HarperCollins Noir

Cet ouvrage, écrit par ce Suédois qui a signé les tomes 4, 5 et 6 de la série ‘Millénium’, aurait tout aussi bien pu s’intituler : ‘Jusqu’où sommes-nous capables d’aller pour protéger un secret ?’ En fait, ce ‘Tenebrae’ est aussi le troisième volet de la série qu’il dédie aux enquêteurs Rekke Hans et Micaela Vargas. Troisième volet totalement indépendant des deux premiers.

À la fin des années 80, deux jeunes hommes traversent l’Europe au volant d’une décapotable. Ils enchaînent les fêtes, les excès, et refont le monde en citant Céline, Hemingway ou Leonard Cohen. Mais, quand leur voyage les entraîne jusqu’au Pays basque, tout dérape.

Vingt ans plus tard, à Stockholm, le professeur Hans Rekke se voit confier un cold case glaçant : le meurtre sauvage d’une jeune femme en Espagne. Avec la policière Micaela Vargas, il remonte la piste… et découvre d’autres crimes similaires au Danemark et en Finlande. Chaque victime porte une marque étrange. Comme les chiffres d’un compte à rebours macabre

Les indices finissent par les mener là où ils ne l’auraient jamais imaginé : au cœur du monde littéraire de Stockholm, un univers feutré, mais impitoyable. En fait, derrière les faux-semblants une vérité dérangeante les attend. Un secret qui lie deux hommes depuis des années. Et un assassin prêt à frapper à nouveau.

Savamment construit, avec un suspense de tout instant, ce roman, envoûtant au possible, tient absolument toutes ses promesses. De quoi attendre avec la plus grande des impatiences l’arrivée du prochain titre.

‘Crime sur le paillasson’, d’Alan Bradley chez Verso

Été 1950. Entre les murs délabrés du manoir familial de Buckshaw la jeune Flavia de Luce consacre tout son temps à ses deux grandes passions : la chimie et l’étude des poisons.

Mais son quotidien va être bouleversé par une série d’événements mystérieux, à commencer par la découverte d’un oiseau mort, sur le bec duquel est empalé un étrange timbre…

Très vite, les choses prennent une tournure encore plus inquiétante (et excitante) : après avoir assisté à la mort d’un inconnu dans son potager, Flavia décide de mener sa petite enquête.

Sachez tout d’abord que Flavia de Luce qui mène l’enquête n’a que onze ans. Qu’elle est attachante, malicieuse et sacrément énervante vis-à-vis de ses deux sœurs qui le lui rendent bien. Que sa mère s’est tuée accidentellement et qu’elle vit avec son père et ses deux sœurs dans une vieille demeure ‘so british’ !

Que vous dire encore ? Qu’il est question de philatélie dans ce roman. Que l’humour y est plus que présent. Qu’en fin de ce récit, vous découvrirez une autre petite enquête sous forme de bonus. Enfin, que ce premier tome de la série cosy mystery, best-seller aujourd’hui dans quelque 40 pays, se voit adapté par Netflix, avec diffusion prévue début 2026. C’est dire que ce ‘Crime sur le paillasson’ est du genre petit bonbon à déguster sans modération.

‘L’heure du crime’, de Jean-Alphonse Richard avec Justine Vignaux chez L’Opportun

Chaque jour, sur RTL, Jean-Alphonse Richard et ses invités reviennent avec minutie sur les affaires qui ont marqué l’histoire des faits divers.

Ce livre regroupe 30 histoires les plus emblématiques de l’émission : l’actrice Marie-France Pisier, retrouvée au fond de sa piscine, le milliardaire Alfred Loewenstein, disparu en plein ciel, Mary Bell, meurtrière à 11 ans, la dernière maîtresse de Kennedy,  le régisseur de Coluche, l’iconique Jean Seberg, retrouvée dans sa voiture…

Mort violente, disparition soudaine, assassinat, règlement de compte familial, chaque histoire est unique ! Certaines enquêtes permettent d’identifier les coupables en quelques mois, mais d’autres piétinent et rejoignent la triste famille des cold cases.

Jean-Alphonse Richard refait pour vous chacune de ces enquêtes, aidé par ceux qui les ont faites : gendarmes, policiers, magistrats, experts, avocats, famille de victimes…

Un ouvrage passionnant, instructif, mais qui offre aussi l’avantage de présenter de nouveaux témoignages qui s’en viennent parfois donner une autre orientation à certains points sur lesquels, à l’époque, l’enquête est venue buter. C’est vrai qu’on a affaire ici à des ‘cold cases’.

‘La légende des disparus’, Johanna Dijkstra et Pierrick Guillaume chez Mazarine

Dans cette nouvelle enquête captivante, la capitaine de police Carmen Ricci se lance sur la piste d’un tueur en série. Ce criminel maniaque laisse volontairement, sur chaque scène de crime, un mystérieux indice qui va compliquer la tâche des enquêteurs.

Carmen se retrouve alors plongée dans le monde fascinant de la bande dessinée à la poursuite de ce tueur cruel qui s’acharne sur les oubliés de notre société. En pleine discorde avec ses collègues de la PJ, elle peut compter sur le soutien de son ex-amant.

Le couple devra affronter à la fois ses peurs pour se retrouver sentimentalement, mais aussi ses ennemis, dont les attaques les plus blessantes ne proviennent pas des actions frontales, mais des conspirations sournoises.

Duo particulièrement efficace, Johanna Dijkstra et Pierrick Guillaume nous offrent un polar noir de chez noir, avec une enquête sous haute tension, menée entre rivalités et jalousies professionnelles. Une nouvelle série qui a un bel avenir devant elle.

‘Dur comme fer’, de Cécile Baudin aux Presses de la Cité – Terres de France 

Les méandres des mines au cœur de la Lorraine, où les malédictions poursuivent les hommes jusqu’au plus profond des galeries.

1901. Pour fuir la violence d’une famille mafieuse, Nando Russo quitte l’Italie et s’exile en Lorraine. Comme des milliers de ses compatriotes, il devient mineur et apprend à extraire le fer de la montagne. Mais son passé le rattrape et le replonge dans une spirale meurtrière irrépressible.

1913. Antonio Russo arrive à son tour dans la vallée de la Chiers. Huit ans plus tôt, sa mère et lui ont brutalement perdu tout contact avec Nando. Antonio a rapidement connaissance du destin tragique qui a frappé son père et des crimes sordides qu’on lui a imputés. Convaincu de son innocence, le jeune homme reprend une enquête biaisée par l’époque troublée. 

Avec l’aide d’un journaliste et d’une prostituée, il va s’enfoncer dans la mémoire de cette année charnière que fut 1905. Il va creuser dans les faits et les faux-semblants, comme jadis son père dans les filons ferreux et les tunnels obscurs. 

C’est un univers nouveau que Cécile Baudin nous permet d’explorer aujourd’hui. Dans ce roman en deux parties, elle nous décrit dans un premier temps un homme qui fuit, puis, dans un deuxième, son fils qui s’en va à recherche. Il y a de l’historique dans ce suspense.

‘Meurtre à la page’, de T. A. Williams chez City

C’est enfin l’heure d’une retraite bien méritée pour l’inspecteur Dan Armstrong. Ses collègues, un brin taquins, lui ont offert un cadeau de départ auquel il ne s’attendait absolument pas : un séminaire d’écriture de littérature érotique dans une villa en Toscane.

Ce n’est vraiment pas comme ça qu’il comptait passer ses vacances. Mais, quelques jours seulement après son arrivée, un écrivain est retrouvé poignardé à mort avec une dague en argent. L’inspecteur reprend du service avec l’aide du seul témoin du crime : Oscar, l’adorable labrador.

Entre l’épouse trompée, le maître d’hôtel aux allures de Dracula et une troupe d’auteurs en herbe qui ont tous de vilains petits secrets, les suspects sont légion… Pas de temps à perdre pour Dan qui doit démasquer le tueur avant qu’il n’écrive un nouveau chapitre en lettres de sang…

Drôle, haletante et délicieuse, une nouvelle série de cosy mysteries en Toscane. Le genre de roman qu’on lit les doigts de pieds en éventail au bord de la piscine ou sous un parasol. Le genre d’enquête qui va vous plaire.

‘Requiem pour la Dame Blanche’, d’Eric Fouassier chez Albin Michel

Le front de la Somme, automne 1916. Alors que les soldats succombent par milliers dans les tranchées, la mort frappe de façon plus singulière ailleurs, mais avec tout autant de cruauté.

C’est d’abord une chanteuse célèbre d’avant-guerre, la Dame blanche, soupçonnée d’espionnage et sommairement exécutée par des justiciers improvisés. C’est ensuite Albert Saulx, un as de l’aviation française, retrouvé mystérieusement poignardé par une baïonnette allemande, au retour d’une mission aérienne, des roses rouges répandues dans le cockpit de son appareil.

Quinze ans plus tard, six personnages étroitement liés à ces événements se trouvent réunis à nouveau. Dans un huis clos oppressant, derrière les murs d’une grande maison isolée et bloquée par la neige, ils vont devoir affronter le poids du passé et leurs propres démons intérieurs.

Un nouveau roman policier historique signé par l’auteur de la série à succès du Bureau des affaires occultes, où crimes impossibles, mystères et ambiance baroque s’inscrivent en marge de la grande Histoire.