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Votre petit coin de BD favori

par Charles Demoulin

13 mai 2025

Parmi les dernières nouveautés bédéistiques découvertes chez mon libraire, vous allez à nouveau voyager dans le temps avec des récits parlant de Lancelot, de Jeanne d’Arc, mais également de la conquête de l’Ouest, de dénonciation durant la Seconde Guerre mondiale, d’un magot planqué dans le Nevada en 1970, ou encore d’un gars qui, tout jeune, adorait déjà les trolleybus et qui, aujourd’hui, est enfermé dans un hôpital psychiatrique.

‘Voie de garage’, de Sophia Adriansen et Arnaud Nebbache chez Dargaud

Quand il était enfant, Paulin admirait les trolleybus qui roulaient dans Lausanne. En dehors de la poésie, l’école ne l’intéressait pas vraiment. Adulte, il sillonne les rues vêtu d’un uniforme de conducteur, au volant de trolleys imaginaires faits de bric et de broc. Les passants s’en amusent, la télévision lui consacre un reportage, et deux de ses véhicules sont exposés au musée d’Art brut de la ville.

Un jour, Paulin se voit soudain interné dans un hôpital psychiatrique après s’être bagarré avec des types qui avaient voulu casser l’un de ses trolleys. Un avocat et un journaliste prennent sa défense, tandis qu’une manifestation populaire s’organise. La question est posée : celui qui réinvente la réalité en jouant à l’autobus est-il une menace pour la société ?

Rythmé par la célèbre chanson de Pierre Vassiliu, ‘Qui c’est celui-là ?’, satire des soi-disant braves gens qui n’acceptent pas la différence, ‘Voie de garage’ nous interroge sur la notion de normalité. Cela tout en se voyant porté par le dessin tout en délicatesse et les coloris tout en douceur d’Arnaud Nebbache.

Quant à Paulin, le héros malheureux de cette histoire, il est inspiré par Martial Richoz – 1962-2024 – figure célèbre et pittoresque des rues de Lausanne dans les années 1980. Un homme qui conduisait un simple chariot bricolé qu’il poussait devant lui, muni d’un volant et d’un faux distributeur de billets. Il fut interné à l’âge de 23 ans.

‘Voie de garage’, de Sophia Adriansen et Arnaud Nebbache chez Dargaud

‘Rédemption’, de Jacques Lamontagne et Thierry Gloris chez Dupuis

On sait que la conquête de l’Ouest ne fut pas l’œuvre d’enfants de chœur. Après ‘Calamity Jane’, ‘Wild Bill’, ‘Scalps en série’ et ‘La boue et le sang’, voici ‘Rédemption’, un nouveau diptyque de cette série qui s’achèvera avec ‘Dolores City’. Dolores City où nous nous trouvons déjà aujourd’hui.  

Dolores City, entre Californie et Nevada. C’est dans cette petite ville que Wild Bill Hickok, Calamity Jane et Charlie Utter se sont installés après la traumatisante traque de Smith, le tueur grimé en Indien.

Devenu shérif et installé en couple, Bill vit désormais une trop tranquille vie de notable pendant que Jane, qui a renoué avec la boisson, fait trembler la ville par ses provocations. Charlie, pour sa part, est devenu postier. Mais aucun ne s’attend au drame qui va secouer Dolores City avec l’innocente arrivée de la famille Ballou, emmenée par la jeune et très séduisante Catherine.

Bandits en cavale dissimulés sous l’identité de paisibles éleveurs, les Ballou vont en effet tomber sur une vieille connaissance, et plonger la ville dans le chaos…

Entre Histoire, fiction et exploration sans concession du mythe américain, le début du nouveau diptyque de ‘Wild West’avec, en guest star, la mythique outlaw Belle Starr ! Gloris et Lamontagne prouvent qu’ils ont encore de sacrées cartouches dans leur barillet ! Mais, à nouveau, il conviendra de mettre en exergue le coup de crayon unique en son genre, les cadrages et les coloris de Jacques Lamontagne. C’est tout simplement incroyable de réalisme et d’intensité.

‘Rédemption’, de Jacques Lamontagne et Thierry Gloris chez Dupuis

‘Lancelot – La ruse de Méléagant’, de Clothilde Bruneau, Carlos Rafael Duarte et Luc Ferry chez Glénat

Sous ce titre se cache le quatrième et dernier volet de la saga de Lancelot, ce chevalier de la Table ronde cher au roi Arthur… et surtout à Guenièvre. Pas de crainte pour ceux qui auraient manqué le tome trois, un résumé de ce dernier figure en début d’album, comme ce fut le cas pour les autres opus.

Alors qu’il est tout proche du Pont sous l’eau, Lancelot est victime de la ruse d’un nain et se retrouve prisonnier de Méléagant, sans pouvoir quitter le pays de Gorre. Pendant ce temps, ses jeunes écuyers s’inquiètent de son absence et alertent sire Gauvain. Ce dernier se lance à la recherche de Lancelot, assisté du roi Baudemagu qui envoie ses hommes aux quatre coins du royaume. Mais personne ne trouve trace du vaillant chevalier. Le roi Arthur, tout comme la reine Guenièvre, que Lancelot a délivrée avant de disparaître, se désolent de cette perte.

Alors qu’un grand tournoi se prépare à la cour du souverain, Méléagant décide de construire une tour inaccessible pour enfermer Lancelot au sommet ! Qui portera secours à notre héros pour qu’il puisse prendre part au tournoi tant attendu et triompher de ses ennemis ? 

Un ouvrage fait pour tous les accros au Moyen-Âge, mais également à toutes ces légendes qui parlent du roi Arthur, de ses chevaliers, de l’enchanteur Merlin et de tournois en tout genre. Une époque que les dessins de Duarte nous retransmettent savamment et de bien belle manière.

‘Lancelot – La ruse de Méléagant’, de Clothilde Bruneau, Carlos Rafael Duarte et Luc Ferry chez Glénat

‘L’or du Spectre’, de Matz et Philippe Xavier au Lombard

Nouveau-Mexique, 1970. Après avoir purgé cinq ans, Chuck sort de taule, retrouve Kat, sa partenaire, qui l’a gentiment attendu.  Ensemble, ils vont récupérer le magot que Chuck a planqué dans une bourgade abandonnée au milieu de nulle part. Désormais, et après avoir quitté le Montana, et traversé le Wyoming et le Colorado, ce sera pour eux la grande vie !

Mais rien ne se passe comme prévu. Beaucoup trop de gens s’intéressent à cet argent, sans parler du spectre d’un vieux cow-boy à la gâchette facile qui hante la ville fantôme… 

Un polar sans concession signé par le duo qui vous a donné ‘Le serpent et le coyote’. Un polar sous forme de petit joyau tant le scénario de Matz est savamment tissé afin de donner à Philippe Xavier l’occasion de s’exprimer pleinement via un dessin qui magnifie décors et personnages. Cela à tel point, que parfois, il n’y a pas besoin de dialogues, tant le trait est là pour expliquer à lui seul tout dialogue. C’est génial !

‘L’or du Spectre’, de Matz et Philippe Xavier au Lombard

‘L’étoile filante’, de Thierry Dubois et Jean-Luc Delvaux chez Paquet

Jacques Gipar, le journaliste-enquêteur cher au duo Dubois-Delvaux, est de retour dans un douzième opus. Un opus qui va plonger le lecteur dans une période sombre de l’Histoire : l’Occupation. Octobre 1956, Gipar aperçoit une silhouette qui lui rappelle Paris en avril 1944, époque où il était livreur du journal l’Indépendant.

Apprenant qu’il est sous le coup d’une dénonciation, il décide de se cacher et de partir à la campagne. Mais alors qu’il rentre chez lui prendre des affaires, une famille juive de son immeuble fait l’objet d’une arrestation. Malgré lui, Gipar va sauver la toute jeune Sarah, qui a réussi à se cacher. Une longue cavale commence alors, vers le sud et la ligne de démarcation…

Un Gipar de derrière les fagots, porté par un scénario captivant, et où le dessin de Delvaux fait à nouveau merveille. Notamment quand il s’attaque aux décors et aux véhicules de l’époque.

‘L’étoile filante’, de Thierry Dubois et Jean-Luc Delvaux chez Paquet

‘Jeanne & cierges’, de Karibou et Josselin Duparcmeur chez Pataquès

Dieu n’en a que faire des Anglois ou du royaume de France et la Pucelle a tout compris de travers. Il s’incarne alors en lui-même, un vieil homme barbu, ce qui a le don de décevoir Jeanne qui s’attendait à un beau mec bien musclé, et décide d’accompagner la jeune fille dans son périple, avant tout pour tenter de tempérer son ardeur.

Mais il se fera bien entendu dépasser par la ferveur de Jeanne qui a décidé de libérer le royaume de France de ses envahisseurs. Jeanne qui va de ce pas annoncer à sa famille la teneur de sa mission. De quoi laisser les siens pour le moins abasourdis. Vous vous rendez compte : Dieu qui s’en vient donner des ordres à Jeanne !

Après leurs parodies dédiées à Jules César, Napoléon et Ulysse, le duo Karibou-Duparcmeur se lance à l’assaut de la Pucelle d’Orléans dans un ouvrage plus que jouissif où l’objectif est de mettre à mal la saga de Jeanne.

Vous ne serez vraiment pas déçu par cet album hilarant au possible qui vous donnera même l’envie d’accompagner Jeanne afin d’affronter avec elle, cette bande d’Anglois qui ne pensent qu’à guerroyer.

‘Jeanne & cierges’, de Karibou et Josselin Duparcmeur chez Pataquès

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