Anvers, 10 mai 1940. Pianiste prodige, Germaine Schamisso s’apprête à fêter ses dix ans au moment où l’armée allemande envahit la Belgique. Benjamine d’une famille d’émigrés juifs russes, elle fuit le pays avec les siens.

Bruxelles, aujourd’hui. L’auteure, Karine Lambert, apprend la mort de Germaine, sa mère qu’elle n’a plus vue depuis au moins vingt ans. Surgit alors chez la romancière le désir de comprendre qui était cette femme qui jamais ne lui a dit qu’elle l’aimait. Ni avec ses mains, ni avec ses yeux, ni avec ses mots. Encore moins avec ses baisers.

Au fil des mois, ses recherches vont la conduire d’Anvers à Odessa, de Marseille à Ellis Island, de New York à Bruxelles. Une longue marche durant laquelle elle va peu à peu découvrir le tumultueux destin de ces ancêtres, leurs déchirures, leurs secrets enfouis. Dès lors, la vie que sa mère ne lui a jamais racontée, Karine Lambert décide l’imaginer et de nous la restituer.

Roman, dans le roman, ce récit, très personnel fait d’une grande profondeur narrative, reconstitue le passé de la mère de l’auteure, tout en lui permettant de reconstruire sa propre histoire. Touchante, bouleversante, cette lecture inspirante et profondément humaine voit le piano y jouer un rôle d’importance. Celui de continuer à se battre afin d’arriver à se reconstruire. Au-delà, par le biais d’une visite guidée çà et là, c’est également un hommage à la ville d’Anvers que vous découvrirez dans ce roman que je vous recommande grandement. 

Roman qui est aussi et surtout, le genre d’ouvrage autobiographique qui démontre à quel point la capacité humaine est susceptible de surmonter des obstacles que l’on pensait insurmontables.