Lorsqu’on appartient au sexe faible, vouloir braver les convenances dans l’Angleterre de la Régence, celle qui se déroule de 1811 à 1820 pendant la maladie et la folie qui frappent le roi George III, tient de l’utopie et surtout du jamais vu. Et pourtant…

À quarante-deux ans, les sœurs Coleebrook n’ont épousé que leur destin. Si Lady Augusta, dit Gus, rejette le mariage, Julia, sa jumelle, pleure la mort de son fiancé. Reléguées au statut de ‘vieilles filles’, toutes deux revendiquent toutefois leur sacro-sainte liberté dans une société entièrement dirigée par les hommes.

Aussi, lorsque leur amie Lady Charlotte Davenport aux prises avec un amant qui l’a fait chanter sollicite leur aide, les sœurs Coleebrook n’hésitent pas un seul instant pour voler à son secours. Sauf que bientôt c’est une aristocrate séquestrée par son mari, puis une orpheline kidnappée par les tenanciers d’une maison close qui s’en viennent frapper à leur porte.

En s’improvisant détective et aventurière, y a-t-il une meilleure manière pour nos jumelles de rendre justice aux femmes maltraitées, violentées, enlevées, soumises à un chantage… qu’en prouvant envers et contre tout qu’elles sont les égales des hommes ?

Un roman qui mêle plusieurs genres littéraires et qui aborde parfois avec un certain humour des thèmes aussi actuels que le féminicide, la prostitution, la misogynie ou encore celui de la santé mentale de toutes ces femmes subissant des sévices en tout genre. En mettant pertinemment en lumière le quotidien du sexe dit faible, ce livre propose également diverses pauses ‘cosy’, avec des dialogues savoureux, des situations cocasses et, last but not least, ce franc-parler joyeusement sympa qui caractérise Augusta. Entre Jane Austen et James Bond, voilà un roman farouchement féministe qui a l’art de bousculer tous les clichés romantiques.