Rouen. Avril 1983. « Papa a tué maman ». Du haut de ses sept ans, Ophélie a tout vu. Ou presque ! Toutefois, pour elle, son père n’est pas le seul coupable, car un autre homme, assistant social de son état, aurait pu sauver sa mère. Mais voilà, ayant mieux à faire, l’homme a jugé bon d’ignorer les appels au secours d’une femme agressée sauvagement, et qui allait bientôt rendre son dernier soupir.

Jugé coupable, le père d’Ophélie dit ne se souvenir de rien. Quant à la gamine, placée en foyer, devenant par la suite une collégienne rebelle puis une étudiante évoluant sous une fausse identité, elle n’aura de cesse que d’accomplir sa vengeance en retrouvant les pièces d’un puzzle qui la conduira à la vérité. Dès lors, chaque étape de sa vie sera marquée par cette quête obsessionnelle et bouleversante.

Dans ce suspense qui mêle récit initiatique, roman d’amour et d’amitiés, rebondissements et twist final, Michel Bussi, via une structure narrative d’une incroyable intensité, dessine une fresque sociale inédite des années 1990. Le rythme est infernal. Et le lecteur va se fourvoyer plus souvent qu’à son tour. Il est vrai que l’auteur n’a pas son pareil pour l’éloigner de la réalité, ne lui offrant que petit à petit, et avec une parcimonie démoniaque, les pièces d’un puzzle qui lui permettront d’enfin découvrir la vérité. Bref, un ouvrage au suspense total, où il sera question de violences familiales, de féminicide, mais aussi d’un regard scrutateur lancé aux assistants sociaux. Le type de thriller qu’on ne sait pas lâcher !