En ce mois d’avril 1945, la jeune Hilde, qui s’en revient à Wiesbaden, a du mal à croire en sa chance. Non seulement la guerre est enfin terminée, mais le Café Engel, l’entreprise familiale, a été miraculeusement sauvé de l’enfer du conflit mondial. Un vrai bonheur.

Désormais, Hilde n’a plus qu’une seule idée en tête, rendre à ce café le prestige emblématique qui était jadis le sien. Il faut savoir qu’à l’époque, dans cette grande ville thermale, le Café Engel réunissait artistes et personnalités influentes. Toutefois, aujourd’hui, pour réaliser ce projet ambitieux, Hilde ne pourra compter que sur elle-même. Sa mère peinant à reprendre goût à la vie suite à la disparition du paternel sur le front français.

Pourtant, grâce à un marché noir florissant, notre héroïne parvient à rouvrir le café. Et qui plus est, les clients affluent. Que ce soit des soldats américains ou de nombreuses femmes allemandes. Mais ne voilà-t-il pas que le père de Hilde refait surface. Prisonnier, il a été libéré et est désormais de retour à la maison. La joie des retrouvailles sera toutefois de courte durée, car, à peine rentré, il reprend les rênes du café et relègue Hilde au rôle de serveuse.

Pour couronner le tout, il y a l’arrivée de la cousine Luisa, une superbe jeune femme qui s’était réfugiée en Prusse orientale. Une Luisa qui va faire non seulement chavirer le cœur de tous les villageois et des habitués du Café Engel, mais également celui du violoniste Fritz Bogner, l’amour de jeunesse de Hilde, et lui aussi de retour d’un camp de prisonniers. Ce que les deux rivales ne savent pas, c’est qu’elles ont bien plus en commun que ce qu’elles imaginent.

Par le truchement d’une plume fluide et très agréable à lire, Anne Jacobs nous offre ici le début d’un roman choral passionnant dans lequel se croise une multitude de personnages tous plus attachants les uns que les autres. Bref, de quoi vous inciter à aller boire un verre dans ce Café Engel qui commence à présent une nouvelle ère.