par Janette
1 mars 2017
Leurs tubes tournaient en boucle dans les Discmans de tous les adolescents des années 90. Garbage, groupe précurseur s’il en est d’un style pop-rock, a squatté le top des charts anglais et américain pendant deux décennies. Janette a rencontré la charismatique chanteuse du groupe, Shirley Manson.
Il est 15h30 à Luxembourg, 6h30 à Los Angeles quand nous interviewons Shirley Manson. Elle est encore au fond de son lit avec son chien Veela pendant que son mari lui prépare du thé dans la cuisine. Sa journée marathon débute : « C’est un peu la folie en ce moment, entre la promotion pour la sortie du nouvel album et les répétitions pour la tournée. »
Un rire franc, une joie de vivre communicative, la belle rockeuse revient avec engagement et ferveur sur sa place au sein du groupe et sur sa carrière. Echange avec une rockeuse au caractère entier et sincère.
Enragée
Tout a commencé par hasard pour la belle Ecossaise qui était dans la musique depuis 10 ans avec les « Goodbye Mr McKenzie ». Alors que son groupe battait de l’aile et qu’elle pensait tout arrêter, Duke Erikson, Steve Marker et Butch Vig, trois producteurs et musiciens de talent la découvrent sur MTV.
Butch Vig, qui vient de produire « Nevermind » de Nirvana, invite la sulfureuse rousse en guerre contre le monde et elle-même dans le Wisconsin pour qu’elle pose sa voix sur un titre. L’alchimie prend, elle ne quitte plus le studio, Garbage est enfin lancé et connaît un succès instantané.
C’est l’alliance improbable entre ces trois amis qui ont grandi ensemble et cette rousse explosive qui fait la force du groupe. Pendant une dizaine d’années, Garbage va enchaîner les succès, les tournées, avant de s’épuiser, de se disperser et de disparaître des radars fin 2005. Il faudra attendre 7 ans et la possibilité d’un concert avec le Los Angeles Philharmonic Orchestra au Hollywood Bowl pour que le contact soit rétabli et que le groupe renaisse de ses cendres. Les membres retrouvent une envie commune et retournent en studio. « Nous avons une manière assez unique de travailler ensemble, il n’y a pas de règles, c’est assez étrange », confie Shirley. « Chacun apporte ses idées, nous ne sommes pas les meilleures musiciens, je ne suis pas la meilleure chanteuse, mais nous avons suffisamment de talent pour exprimer nos émotions », ajoute-t-elle.
Le quator a fêté l’an passé les 20 ans de la sortie de son premier album, vendu à plus de 4 millions d’exemplaires. « En 20 ans, tout a changé, nous sommes arrivés dans l’industrie musicale à un moment où l’on devenait vite célèbre sans avoir accompli de grandes choses. Nous refusions d’être dans les tabloïds, nous avons rejeté cet aspect de la notoriété, nous voulions simplement être des artistes. », explique Shirley.
Une seule chose reste immuable, sa fougue et son engagement : « Je suis toujours l’élément externe au centre du désordre, et nous sommes tous toujours des enfants dans un certain sens. »
Leur nouvel album, enregistré à Los Angeles, marque le retour du melting-pot punk et pop proposé par Garbage. « Pour moi, bizarrement, ce disque a plus à voir avec le premier qu’avec n’importe lequel de nos albums plus récents. Il revient à cet état d’esprit du début. Qui résulte en partie du fait de n’avoir personne à qui rendre des comptes », révèle-t-elle. « La ligne conductrice était de rester frais, et de se fier à notre instinct pour les paroles et la musique. »
Engagée
Shirley, est aussi mais surtout une fille qui a une confiance absolue en elle. « La vie est une lutte, un challenge, mon père m’a appris à devenir une femme forte pour m’imposer, à lutter contre le sexisme. », affirme-t-elle. L’interprète de « Stupid Girl » a viré un fan de l’un de ses concerts à Atlantic City le 25 mai 2012 parce qu’il tapait sur une fille dans le public, n’hésitant pas à s’interrompre au milieu de sa chanson. C’est aussi l’artiste qui remet Kayne West à sa place en lui écrivant une lettre ouverte. Pour rappel des faits, lors de la cérémonie des Grammy Awars en 2015, le rappeur a demandé devant les médias que Beck, récompensée dans la catégorie « album de l’année », remette son prix à Beyoncé. Elle n’hésite pas à monter à créneau pour se battre contre le sexisme et les injustices.
Qu’on se le dise, la rockeuse, emblème de l’indépendance féminine, est« toujours folle de rage »!
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