Hiver 1943. Dans le petit village de Ragam, au nord de l’Albanie, Kajan, sept ans, observe le monde changer à la hauteur de ses yeux d’enfant. Ses parents, partisans communistes, sont partis dans les montagnes combattre l’envahisseur nazi. Ce qui explique que le gamin vit dans la ferme de son grand-père à l’abri des atrocités de la guerre.

Tout cela jusqu’au jour où un déserteur allemand du nom de Cornelius s’en vienne frapper à leur porte afin d’y demander asile. Pianiste émérite, ce soldat va bientôt fasciner Kajan. Au point que le petit garçon va très rapidement décider de jouer de cet instrument. Cela d’autant plus qu’il va très rapidement se révéler un élève à la fois discipliné, mais qui plus est, incroyablement doué. Et ce qui devait arriver arriva, il se lie d’une amitié indéfectible avec Cornélius.

Aujourd’hui, les années ont passé. Kajan est devenu professeur de musique grâce à son don prodigieux. Mieux, il semble désormais promis à un avenir radieux. Mais c’est sans compter sur Enver Hoxha qui va imposer à l’Albanie une dictature communiste ultra répressive qui opprimera non seulement le peuple, mais aussi toute forme de contestation. 

Dans une Europe fracturée par la guerre froide, la guerre que Kajan croyait terminée, se voit sur le point de recommencer, mais sous une nouvelle forme. À chaque coin du pays, de chaque région, de chaque ville, de chaque rue, se cachent des ombres et des dangers qui vont inéluctablement pousser notre prodige hors d’une voie qu’il pensait désormais tracée.

Outre un récit bien documenté qui nous retrace un pan de l’Albanie de l’après-Deuxième Guerre mondiale, avec notamment cette chape de plomb instaurée par un régime ultra communiste, l’auteur nous livre un roman captivant dans lequel la musique s’en vient panser les plaies les plus profondes de l’Histoire.