Cette fois, c’est sur Gary, Ivan et Erin qu’elle a jeté son dévolu. Gary, un plongeur professionnel qui vu la spécificité de son métier est appelé un peu partout à travers le monde. Gary qui malgré son boulot d’aventurier, ne rêve que d’une seule chose : créer enfin une famille.

Vient alors Ivan. Un gars qui désormais fuit toute forme d’attache. Pour preuve, après avoir vécu pendant plus de sept ans avec Erin, il l’a brusquement quittée sans crier gare. Du jour au lendemain, et sans lui donner la moindre explication. Mieux, depuis, pas une seule fois il n’a repris contact avec elle.

Détruite côté sentiments, Erin, qui espère pourtant tourner la page, est perpétuellement confrontée au fait qu’elle ne peut plus faire confiance aux hommes qui l’abordent. Quand elle pense à Ivan, elle ne parle pas d’un mort, mais bien d’un disparu. Un mort, on peut lui dire au revoir. Un disparu, non. Un mort, on peut l’étreindre une dernière fois. Un disparu, on ne sait plus rien de lui. Ni où il est. Ni ce qu’il fait. Ni avec qui il est.

Par contre, Gary et Ivan vont se rencontrer au beau milieu de l’océan Indien. Sans rien savoir de leurs différents secrets, ils vont se lier d’amitié et faire quelque peu route ensemble. Mais lorsque Gary explique à Ivan qu’il va regagner la France, ce dernier lui demande une étrange faveur : se rendre à Saint-Malo et lui donner des nouvelles d’Erin, celle qu’il a lâchement abandonnée sans laisser la moindre trace. 

Des liens de sang aux liens du cœur, Agnès Martin-Lugand met en exergue ces liens familiaux, mais aussi le désir d’une reconstruction. Avec habileté et pertinence, mais également grâce à un style inimitable, elle nous envoûte, nous bouleverse et surtout nous emmène dans une odyssée tout bonnement magnifique. Une bien belle découverte de rentrée.