Au fil des pages de cet ouvrage, Dorothy Day, qui s’est par ailleurs convertie au catholicisme romain, rue dans les brancards, gueulant tantôt devant l’injustice, pleurant tantôt devant sa propre impuissance. Avec elle, le lecteur va se retrouver aux quatre coins de l’Amérique, visitant les usines et les champs de coton, observant surtout de l’intérieur, un pays dont l’atmosphère est proche de celle des romans de Steinbeck.

De quoi comprendre qu’aux yeux de la bourgeoise américaine et des puritains, Dorothy Day est une femme scandaleuse. À la lire, et à bien des égards, elle apparaît aussi scandaleuse à nos yeux. Elle dérange nos visions politiques et sociales contemporaines. D’autant que ni les progressistes ni les conservateurs ne peuvent la ranger dans leur camp. Elle n’est ni pro ni anti. Elle, elle nous invite plus volontiers à un engagement radical afin de créer une société ‘où il serait plus facile d’être bon’.

À la lire, c’est essentiellement contre cette misère que nous côtoyons au quotidien qu’elle aimerait que l’on se tourne. Cette misère qu’elle a vécue au milieu des plus démunis puisque, accompagnée d’un paysan français du nom de Peter Maurin, elle a fondé des ‘maisons d’hospitalité’ dont 249 rayonnent encore de par le monde. Des maisons où l’on y trouve un réconfort matériel, intellectuel et même spirituel pour ceux qui en manifestent le désir.

Un livre « coup-de-poing » qui nous interpelle grandement dont notre manière de faire face à la pauvreté et surtout la mendicité.