Via trois personnages et un accouchement qui tourne mal suite au décès de la maman, l’auteure explore les différentes questions éthiques que pose la GPA. Pour ce faire, elle va alterner et nous livrer magistralement les points de vue des différents protagonistes.

Alexandre et Ada forment un couple heureux. Ils s’apprêtent surtout à accueillir un enfant. À l’heure de partir pour la maternité, Ada confie son autre enfant à leur voisine Sandra. Une libraire féministe célibataire qui a décidé depuis longtemps qu’elle ne serait jamais mère. Malheureusement, Ada meurt en couche et Alexandre se retrouve seul. Non seulement avec le nouveau-né, mais également avec ce fils qu’avait eu Ada d’une première union.

Quelques années après ces événements, sur un site de rencontres, Alexandre va faire la connaissance d’Alba, une enseignante qui l’impressionne par sa beauté et sa volonté de fer. Une femme d’un tout autre gabarit que celui d’Ada et dont une exigence très particulière va fortement perturber notre homme. Ajouter à cela que durant tout ce temps, Sandra, qui à l’époque avait gardé le premier fils d’Ada, conservait toujours une affection indéfectible pour ce jeune garçon.

On l’a compris, c’est autour de ces trois piliers que sont Sandra, Alexandre et Alba, qu’Alice Ferney construit son roman qui aborde des thèmes comme l’intimité homme-femme, le mariage, la maternité , la monoparentalité, la fécondation in vitro… Et cela en nous révélant les aspirations, les craintes, les hésitations, les choix de ces différents protagonistes.

Ce faisant, elle orchestre une polyphonie où s’illustrent les différentes manières de vivre à deux et d’être parents… ou de ne pas l’être. Alternant les points de vue pour déplier toutes les réalités d’un projet ou d’une certitude, elle ausculte superbement une société qui sans cesse questionne ‘le bonheur familial’, et repousse les limites de la nature pour répondre aux quêtes individuelles. Un ouvrage actuel construit de manière intelligente.