par Charles Demoulin
31 juillet 2022
Édité chez Florent Massot, cet ouvrage, écrit par Lisa S Hilton, romancière bien connue pour sa trilogie de thrillers psychologiques « Maestra », possède une histoire que l’éditeur aimerait vous conter. Alors… je lui laisse la parole.
« Depuis la création de Massot Éditions, je n’ai presque pas publié de romans. On en reçoit beaucoup au comité de lecture, mais la littérature est compliquée à défendre pour une petite structure comme la mienne. Pourtant, après avoir terminé « Les Femmes de mes amants », le publier s’est imposé. C’est pourquoi j’aimerais que vous découvriez aussi ce texte, et que m’aidiez à le défendre. »
Et cet éditeur d’expliquer que ce récit s’impose comme une thématique 100% Massot. « Les Femmes de mes amants est dans la ligne éditoriale de la maison : féministe, libératoire, dérangeant. Lisa écrit sans concession sur la lâcheté, l’égoïsme et les mensonges des hommes dans leurs relations amoureuses. Le patriarcat, très présent dans ce roman anglais (comme dans notre société) est dénoncé de manière flagrante, car l’intrigue tourne autour de ménages à trois. Mais les épouses et la maîtresse, qui apparaissent au début comme opposées, ont finalement beaucoup à partager. Plus, loin d’être les grandes perdantes, elles deviennent les protagonistes de l’histoire, ce sont elles, les héroïnes. »
L’auteure, Lisa S. Hilton, une vraie plume, une romancière talentueuse. Elle est réputée pour sa maîtrise du suspense et ses intrigues très justes au niveau psychologique. Ce roman, comme ses précédents, c’est un page turner. Mais Lisa se révèle aussi, dans ce roman, pleine d’humour « so british ». Il y a des passages comiques, d’autres cyniques, ou remplis d’autodérision.
Et Forent Massot d’expliquer : « Éditer, un acte politique. Lisa parlait avec une amie commune de son impossibilité de trouver un éditeur pour son livre. J’ai trouvé ça quand même étonnant. Sa précédente série, « Maestra » c’est 40.000 ventes rien qu’en France, et une série HBO en cours de réalisation. Est-ce qu’on a vu beaucoup d’auteurs à succès se faire refuser un manuscrit ? On lui disait que c’était un texte trop sulfureux, qu’elle était une sorte de Virginie Despentes. Moi, quand on dit « faut pas », je regarde de plus près. Quand on veut faire taire un auteur, je cherche à comprendre. « Les Femmes de mes amants », qui se déroule dans le milieu littéraire londonien, est basé sur une histoire vraie. Le décor, c’est les librairies et les salons littéraires, les protagonistes, ce sont des écrivains, des agents, des attachées de presse, des assistantes d’édition. Alors, tout le monde a eu peur de ce texte. C’est une forme de censure. C’est grave et je m’y oppose, de la même manière que lorsque je publie un livre politique. Le but de ce roman n’est pas de faire tomber des hommes. Lisa a fait un important travail pour masquer l’identité des personnes dont elle parle. Non pas par peur, c’était plus simple pour elle d’écrire les choses à l’identique, mais par respect. Son but n’est pas de balancer sur la place publique ou dans les médias des noms, mais de dévoiler et de dénoncer des pratiques. On n’est pas dans la vengeance, on est dans l’information.
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