Même si certains estiment que le crop top pouvait déjà être nommé comme tel lorsque les pin-up nouaient leur chemisier au-dessus de leur nombril après la révolution sexuelle, ce n’est autre que dans les années 80, au pays de l’Oncle Sam, qu’il est véritablement né ! Des joueurs de football américain (Oui, oui, des hommes, des vrais !), ne supportant plus la chaleur étouffante provoquée par leurs entraînements intensifs et physiques, ont déchiré leurs t-shirts jusqu’au-dessus du nombril. Cette technique, alliant confort et fraicheur, a rapidement trouvé de plus en plus d’adeptes au point même qu’une célèbre marque de sport proposait, à l’époque, une gamme de crop tops à destination de la gent masculine. Dans les films et les séries, il n’était pas rare de constater que les acteurs étaient également partisans de ce vêtement. Chez les femmes, le phénomène mondial, l’aérobic, a conduit de plus en plus d’entre elles à le porter lors de leurs séances rythmées.

Lorsque nous le croisons dans la rue ou sur les podiums, nous ne pouvons nous empêcher de replonger dans un des clips des éternelles rivales des années 90/2000, Britney Spears et Christina Aguilera. Le souvenir que nous avons de ce dernier lors de cette décennie n’est pas des plus flatteurs, car il était souvent associé à un côté « vulgaire », « provoquant », voire à l’hypersexualisation. Serait-ce d’ailleurs cette évocation durablement ancrée dans le collectif qui causerait, actuellement, bien des discordes ?

Depuis plusieurs mois, notamment vu le retour de la mode liée aux années 2000, dans les cours de récréation, les adolescentes sont nombreuses à adopter ce haut court et les garçons ne sont pas en reste. C’est d’ailleurs cette omniprésence qui crée la polémique et qui a amené les parents, les adolescents et même les politiques à se poser la question de la légitimité de porter un tel vêtement, particulièrement dans l’enceinte scolaire. Il faut savoir que ce questionnement n’est pas nouveau, car déjà dans les années 80, le port de celui-ci était interdit dans certains lieux publiques aux Etats-Unis puisqu’il était considéré comme indécent.

Actuellement, sur les réseaux sociaux, les adolescentes revendiquent le droit de porter le crop top en toutes circonstances et n’hésitent pas à créer des hashtags pour défendre leur position. Cette génération féministe, qui ose plus, qui se montre, qui s’assume et s’accepte, notamment grâce au « body positive », ne comprend pas en quoi montrer son nombril apparait comme choquant. Pour certains adultes, la zone dévoilée par le crop top est considérée comme sexualisée et c’est cet aspect qui les interroge sur son bien-fondé, notamment dans le milieu scolaire. Enfants et parents, personne n’a tort et personne n’a raison. C’est pourquoi la solution reste, comme toujours, la communication et les compromis.

Pour celles d’entre nous qui aimeraient succomber à cette tendance, au retour fracassant, portons-le, en soirée, en dessous d’un tailleur-pantalon (autre grande tendance du moment) pour un côté sophistiqué sans trop en dévoiler.

Ne coupons pas court à cette impulsion, mais adaptons-la à chaque situation !