Cette impression est à ce point vrai, que l’héroïne de cet ouvrage se prénomme elle aussi Heddi. Or, lors d’une fête estudiantine, cette Heddi va rencontrer Pietro, brillant étudiant en géologie qu’elle n’oubliera jamais. Car, dès l’entame de ce récit, on sait déjà que leur idylle ne sera pas du genre : « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » Dès lors, c’est à un voyage dans son passé napolitain que l’auteure nous invite à la suivre. Un voyage à travers les Quartiers espagnols de Naples qui sont de véritables labyrinthes où l’on se perd aisément, mais où Heddi se perdra… sentimentalement parlant.

Malgré leurs origines différentes – Heddi est une sorte de nomade américaine et Pietro un fils de paysans italiens – leur histoire d’amour sera pour chacun d’eux une véritable libération. Car si Heddi recherche des racines qu’elle n’a jamais eues, Pietro lui, voudrait se défaire du lien profond qui le rattache à la terre de ses ancêtres. Et justement, grâce à ce que représentent les Quartiers espagnols de Naples, tout ce qu’ils espéraient était désormais devenu possible. Jusqu’à ce que leur belle histoire se délite.

Aujourd’hui, âgée de 50 ans, Heddi Goodrich, qui vit en Nouvelle-Zélande, tient à nous démontrer dans cet ouvrage qu’elle a écrit en italien et que Françoise Bouillot a traduit de bien belle façon, que ce qui fut son amour de jeunesse, la poursuivra tout au long de son existence. Certes, il y eut cet amour fou pour Pietro, mais aussi plus fou encore pour cette ville de Naples et ses vieux quartiers. Des lieux qui aujourd’hui restent à jamais ancrés dans cœur et qu’elle décrit à merveille.