par Charles Demoulin
6 avril 2025
Cette semaine, notre éventail ‘nouveautés’ est fait pour contenter le genre littéraire préféré de chacune d’entre vous. De quoi pouvoir vous évader là où vous le voulez vraiment !
‘Bonne fête des mères, Papa !’, de Roland Perez aux Escales
Comment faire face à l’absence d’une mère ? Avec l’optimisme et la joie de vivre qui le caractérisent, Roland Perez nous raconte comment il est devenu mère en plus d’être un père. Un troisième ‘roman vrai’ après le succès de ‘Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan’ et ‘Ma mère, Dieu et Litzie’.
Litzie, la femme adorée de Roland et la mère chérie de ses trois enfants, vient de mourir. Veuf à quarante-cinq ans, Roland refuse de se laisser abattre. Au contraire, il décide d’enchanter leur vie de famille en la rendant la plus joyeuse possible, tout en faisant vivre le souvenir de leur mère disparue. Harold, Lorie et Ludivine sont la prunelle de ses yeux. Ce qu’il a de plus cher au monde. Sa priorité, quelles que soient les circonstances.
Alors, avec l’aide de ses amis, de ses frères, de ses sœurs et surtout de l’extraordinaire Esther, sa mère, Roland devient non seulement le père, mais aussi la mère de ses enfants. Entre les contraintes de la vie domestique et ses multiples obligations professionnelles, Roland jongle en tentant de garder l’équilibre et d’accompagner au mieux ses petits vers l’âge adulte, pendant que son entourage le presse de s’ouvrir à de nouvelles rencontres…
D’une situation cocasse à l’autre, en passant par quelques crises d’adolescence carabinées, il nous entraîne dans cette folle aventure qu’est le quotidien d’un père célibataire avec trois enfants.
C’est beau. C’est touchant. C’est surtout plein d’amour et de tendresse !
‘Débandade’, de Camille Denant chez Academia
Hétéro : Paul ne peut plus honnêtement se revendiquer de ce mot. Il a perdu l’hétérosexualité comme on perd la foi, une feuille morte qui se détache à l’automne et tombe en silence sur le trottoir.
Il n’a jamais cru nécessaire de déclarer quoi que ce soit aux douanes du genre et du désir. À choisir, il préférerait ne pas être pédé. Alors, il se paie des moments d’abandon. Quelques billets pour une heure en compagnie de filles au grain de voix rauque, ces filles trans venues du Brésil pour se vendre aux Européens comme lui. Après la passe, il n’y a qu’à remonter le col de sa veste et rejoindre la normalité conjugale.
Un jour, il tombe sur Bianca. Elle est belle comme un camion, comme un orage. Paul ne le sait pas encore, mais il va bientôt devoir sortir de sa zone de confort.
Sous titre se cache un roman qui parle d’identité et d’hétéronormativité, de sexe et de mort. Un requiem, en quelque sorte, pour une masculinité n’existant plus que par la force de l’habitude.
Petite mise en garde : avec Camille Denant, un chat est un chat. Du coup, le texte est souvent assez cru et écrit sans la moindre pudeur. En fait, Camille Denant parle vrai… et sans fioriture.
‘Fendre l’azur’, d’Agathe Portail chez Actes Sud
Pilote de chasse, Anthony subit un grave accident lors d’une mission d’entraînement. Ce jour-là, c’est toute son existence qui vole en éclats. Terrassé, ne voyant plus que d’un œil, il peine à se reconstruire. Sa rencontre avec une aiglonne lui permettra, peut- être, de toucher à nouveau au ciel.
Artiste iconoclaste inspirée par l’animalité, Roxane se produit sur scène dans des performances extrêmes, qui ne laissent personne de glace. Lorsqu’un oligarque russe fait appel à ses services, la jeune femme est confrontée à un choix. Éleveuse à l’autre bout du monde, Amaka se bat pour assurer la survie de sa famille et poursuivre coûte que coûte la transhumance de son troupeau dans le froid des montagnes mongoles. Tous ces personnages luttent contre les éléments, leur passé et des désirs contrariés.
Roman d’aventures et du rapport intime au sauvage, porté par un souffle narratif puissant, une écriture sensuelle, minérale et poétique, ‘Fendre l’azur’ explore trois espaces, trois vies qui se télescopent et qui, vues du ciel, n’en forment qu’une, celle d’une humanité en quête d’envol et de liberté.
Une splendide envolée à travers des contrées parfois inconnues. Un ouvrage tout simplement passionnant et passionné.
‘Mademoiselle Spencer’, de Christine Orban chez Albin Michel
Tout, dans la vie de Diana Spencer, attire le récit : ses paradoxes, la transformation de mademoiselle Spencer en princesse de Galles, puis en icône, ses failles, un être entre clarté et obscurité, l’image que l’on veut avoir d’elle et contre laquelle elle luttera en vain.
Sa vie commence avec l’abandon de sa mère, se poursuit sous le signe d’un conte de fées et s’achève en tragédie. En apparence, rien de la courte existence de Diana ne nous échappe puisque ses moindres gestes ont été photographiés ses moments d’intimité volés, ses portraits posés.
Tout, ou presque, a donc été photographié, jusqu’à sa mort. Et pourtant tout échappe : les images ne sont que clichés, elles masquent l’essentiel. Qui était Diana ? Diana veut rétablir la vérité sur son couple, sur sa vie, elle finira par se confier maladroitement devant les caméras de la BBC : comment en est-elle arrivée là ?
Un récit qui va sans nul doute vous captiver. C’est vrai qu’il est à l’image de celle qui a fait chavirer bien des cœurs du côté des sujets de sa très gracieuse majesté la reine Élisabeth II.
‘La journée de l’amour et de la lessive’, de Fanny Gayral chez Eyrolles
En apparence, la famille Bordier a tout de ce qu’on appelle un foyer modèle : une mère aimante qui gère le quotidien, un père tendre et bricoleur, une grande sœur étudiante à Paris, une jeune sœur passionnée par la nature. Mais à bien y regarder, la mère rumine en silence des idées noires, le père, Lucien, est accro au travail et ne sait pas faire une lessive, la grande sœur cache son agoraphobie à ses parents, tandis que la cadette joue les intermédiaires pour tout le monde.
Lorsque Lucien découvre que sa femme a réservé en secret un aller simple pour la Guyane, les langues commencent petit à petit à se délier… Par l’action conjointe du nettoyage de la salle de bains, de podcasts de déconstruction féministe, de psychanalyses de palier et autres explorations des forêts locales, les Bordier s’apprêtent à mettre au jour des vérités parfois douloureuses, mais aussi les clés de leur bonheur futur ensemble.
Un roman qui fait du bien. C’est vrai qu’à l’instar de sa cover, il est drôle et rempli de soleil, mais, et bien au-delà, il est touchant, passionnant et empreint d’une sensibilité émotionnelle. Le type de roman à ne pas passer à côté.
‘La fille de Jonathan Becker’, d’Antoine Renand chez HarperCollins noir
Au cours des dernières quarante-huit heures, les forces de l’ordre avaient envahi le camp des Vents-Doux. Notamment la maison qu’elle avait occupée avec son père durant une partie de l’été, ainsi que la grande forêt derrière, dédale de végétation enchevêtrée, par endroits escarpée.
Des réponses aux interrogations, abominables, avaient été données. Des corps, découverts. Mais juste une partie. Et le mystère du camp des Vents-Doux, celui de l’été 2004, ne faisait que débuter sans que les premiers enquêteurs chargés de l’affaire soupçonnent qu’on en serait presque au même point vingt ans après.
Antoine Renand nous emporte entre deux époques, avec une plume d’une efficacité redoutable, dans la tête d’une femme que tout accable et qui se bat pour découvrir les vérités d’hier et d’aujourd’hui. Un roman vertigineux dont l’héroïne, Jessica Becker, est rattrapée par un passé abominable qu’elle tente de fuir à tout prix : elle est la fille de l’un des pires tueurs en série emprisonnés, et fut, enfant, impliquée dans son mode opératoire. Elle a refait sa vie, cherchant à oublier… et à se faire oublier. Mais lorsque le sang se remet à couler, Jessica Becker se trouve de nouveau au cœur de l’orage.
Dès les premières lignes, le lecteur est capté par l’histoire. Chose qui permet à l’auteur de s’amuser à le manipuler et à l’embarquer sur des chemins de traverse. Tout cela pour lui offrir une fin en forme de feu d’artifice, qu’il était bien loin d’avoir imaginée.
‘Nos étoiles filantes’, de Laure Manel chez Michel Lafon
Fanny est une survivante. Seule rescapée d’un accident de voiture qui a coûté la vie à son fiancé, la jeune femme peine à faire son deuil et à se remettre du drame. Mais ne serait-ce que pour honorer la mémoire d’Hadrien, la jeune femme se bat pour retrouver le goût de vivre.
Après avoir pris la décision d’un mariage posthume, elle choisit de partir s’installer au Québec. Fuite de sa famille trop présente, poursuite du rêve de son mari, Fanny n’est pas sûre de se retrouver de l’autre côté de l’Océan pour les bonnes raisons..
Pour autant, elle trouvera dans ce voyage, dépaysant et ponctué de rencontres, plus de réponses qu’elle n’en cherchait.
Avec Laure Manel comme cicérone, vous allez vous offrir une incroyable balade dans ce Canada où les saisons sont encore bien distinctes, offrant chacune leurs charmes saisonniers. Le type de roman avec lequel on se ressource.
‘Le cinquième diamant’, d’Éric Faye chez Seuil
Alors qu’un climat de guerre froide influence de nouveau la marche du monde, d’étranges lumières dans le ciel provoquent la mise en sommeil de missiles nucléaires russes.
Armes nouvelles de l’adversaire ? Complotisme ? À la CIA comme à la Maison-Blanche, on s’inquiète, car on sait bien que l’armée américaine n’est pour rien dans ce qui a touché la base russe. Dans le même temps, Janet et Mike, un couple d’astrophysiciens américains spécialistes des exoplanètes, repèrent au cours d’une nuit d’observation un objet intersidéral entré dans le
Système solaire, dont la nature exacte déclenche une vive polémique entre scientifiques.
À travers une enquête qui nous entraîne des confins de la Russie jusqu’à Washington, en passant par un palace des Alpes suisses, Éric Faye explore les mystères de l’Univers dans un roman qui emprunte aussi bien aux codes de l’espionnage qu’à l’actualité récente des dossiers déclassifiés par le Pentagone.
Si vous aimez ce genre de roman, vous allez à coup sûr, vous régaler.
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