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Nationalmusée um Fëschmaart : Arthur Unger, l’alchimie des éléments

par Elodie Lambion

28 avril 2023

Revêtant un nouveau nom, mais renouant ainsi avec ses fondamentaux, le Nationalmusée um Fëschmaart consacre une exposition à l’artiste luxembourgeois Arthur Unger. Le feu et l’eau, deux éléments qui s’opposent, deux techniques maîtrisées par l’alchimiste, qui se dévoilent dans deux salles au caractère bien différent.

Dès aujourd’hui et ce, jusqu’au dimanche 15 octobre 2023, le Nationalmusée um Fëschmaart met en lumière le génie créatif de l’artiste luxembourgeois Arthur Unger par le biais d’une sélection représentative de son oeuvre. Jouant avec le feu, mais aussi avec l’eau – d’où une dualité renforcée par la mise en place de deux salles distinctes – depuis les années 70 jusqu’à nos jours, il a su accueillir l’imprévu, expérimenté les matières, être à la fois dans la retenue et la spontanéité. Un artiste dont la sagesse se reflète aussi bien dans son discours que dans son oeuvre, un artiste qui se définit comme un électron libre.

©Tom Lucas

Les opposés s’attirent

Lorsque vous entrez dans la première salle de l’exposition, l’obscurité qui y règne vous plonge dans une atmosphère presque mystique encourageant chaque oeuvre à s’exprimer pleinement. Les mots ne sortent plus, vous êtes comme happée par la technique de l’artiste qui est parvenu à donner d’autres vibrations, d’autres teintes au cuivre grâce à sa maîtrise du feu. Mais c’est aussi Arthur Unger lui-même – présent lors de la présentation de l’exposition – qui captive par son charisme, sa modestie. « J’ai découvert le cuivre par hasard. Cela m’a fasciné de voir ses effets. J’aime jouer avec le feu. Pour en faire une technique, j’ai mis un certain temps. J’exprime quelque chose qui est en moi ! » précise-t-il. Il utilise l’encre de Chine avec générosité, car celle-ci ne brûle pas, c’est l’oxydation du cuivre qui donne vie à des teintes imprévues. « Quand je maintiens bien la flamme, c’est très cosmique. Les différents dégradés que l’on peut obtenir avec le cuivre, c’est extraordinaire. C’est de la magie ! » confie-t-il face à son oeuvre « Voyageur astral ».

Voyageur astral ©Tom Lucas

Justement, le voyage dans l’univers de l’artiste se poursuit dans la seconde salle où la luminosité métamorphose instantanément votre perception visuelle, mais aussi émotionnelle. Dès vos premiers pas dans ce nouvel espace, c’est la rencontre avec l’influent critique d’art Michel Tapié qui pique votre curiosité. Lorsque que votre regard se pose sur l’une des oeuvres exposées, vous constatez que la technique a changé, l’eau a subitement remplacé le feu et les dip paintings sont devenus centraux. Le dessin à l’encre de Chine est séché puis plongé dans l’eau créant ainsi des nouvelles variations, tonalités. « Je ne sais pas comment contrôler cela, mais je sais comment l’obtenir ! » avoue-t-il. L’inspiration, il l’a notamment puisée lors de ses séjours en Afrique : le soleil blanc, les masques africains, etc. « Lorsque j’ai une idée en tête, j’y vais jusqu’à l’épuisement ! » confie-t-il.

Seven in the Sky ©Tom Lucas

Cet alchimiste luxembourgeois, cet électron libre, découvrez-le au travers de cette exposition du mardi au dimanche de 10h à 18h, le jeudi de 10h à 20h (fermé le lundi) ou cliquez ici afin de le voir directement à l’œuvre.

À noter dans votre agenda : le dimanche 4 juin 2023 de 14h à 16h, les Janetons dès 6 ans pourront participer à l’atelier « Code caché ». Brigitte Tesch leur fera visiter l’exposition à l’aide d’une loupe de détective puis ils créeront une oeuvre personnelle à partir d’une petite plaque de cuivre.

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