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Muse : Simone Veil, une vie de luttes et de courage

par Jane Doe

13 juillet 2022

Survivante de l’Holocauste, haute fonctionnaire et ministre, elle a œuvré pour les droits des femmes, la légalisation de l’avortement et la construction européenne.

Simone Jacob naît à Nice le 13 juillet 1927, dans une famille juive d’origine lorraine. Son père André est architecte. Sa mère, Yvonne Steinmetz interrompt ses projets d’études de chimie pour se consacrer à ses enfants : Madeleine (surnommée Milou; 1923-1952), Denise (1924-2013), Jean (1925-1944) et Simone. La famille s’installe à Nice. Deux jours après avoir passé son baccalauréat, Simone Veil est arrêtée par les Allemands. Elle a 16 ans. Elle est déportée avec Yvonne et Milou à Auschwitz-Birkenau puis à Bergen-Belsen. Milou, Denise et Simone seront les seules survivantes de la famille.

« LES DROITS DES FEMMES SONT DES DROITS HUMAINS. »

Simone Veil entame alors des études de droit et de sciences politiques, puis devient magistrate. En 1945, elle rencontre Antoine Veil à l’ENA, qu’elle épouse et dont elle prend le nom en 1946. Ils auront trois fils: Jean (né en 1947), Nicolas (1948 – 2002) et Pierre-François (né en 1954). De 1946 à 1974, Simone Veil occupe divers postes qui lui permettent de promouvoir les droits des femmes et de revaloriser notamment leurs conditions. Administratrice nationale du pénitencier au ministère de la Justice, elle améliore le traitement des femmes incarcérées, elle fait transférer en France des prisonnières algériennes exposées aux mauvais traitements et aux viols et des hommes menacés de la peine capitale. Directrice ensuite des affaires civiles, elle renforce les droits généraux et le statut des femmes : elle fait instaurer le double contrôle parental des questions juridiques familiales et le droit d’adoption pour les femmes.

EUROPÉENNE, IMMORTELLE

Ministre de la Santé, Simone Veil se bat pour faire cesser les diverses formes de discrimination à l’égard des femmes. Elle fait voter la loi sur le voile, et fait élargir la couverture santé, les allocations mensuelles pour la garde des enfants, les prestations de maternité. Elle présente au Parlement non sans subir injures et menaces, le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), qui dépénalise l’avortement. Le texte entre en vigueur en 1975. Candidate aux premières élections parlementaires européennes au suffrage direct, elle devient la première présidente du Parlement européen. Elle poursuit une carrière parlementaire européenne avant de revenir au gouvernement comme sous-secrétaire aux Affaires sociales, à la Santé et aux Questions urbaines. Elle siège ensuite au Conseil constitutionnel avant de rejoindre l’Académie française. Simone Veil meurt le 30 juin 2017, à 89 ans à Paris. Un hommage national lui est rendu aux Invalides le 5 juillet 2017. Sa dépouille est transférée au Panthéon. 

DATES CLÉS

  • 13 juillet 1927 : naissance de Simone Jacob à Nice
  • 1944 –1945 : déportation
  • 1956 – 1974 : haut-fonctionnaire au ministère de la Justice
  • 1974 – 1979 : ministre de la Santé
  • 1975 : loi sur l’avortement
  • 1979 – 1982 : première présidente du Parlement européen
  • 1998 – 2007 : membre du Conseil constitutionnel
  • 2008 : élection à l’Académie française
  • 30 juin 2017 : décès à Paris
  • 1er juillet 2018 : son cercueil est transféré au Panthéon

ANECDOTES

Créé en 2018 sous l’impulsion d’Emmanuel Macron et en son hommage, le Prix Simone-Veil de la République française récompense chaque année une personnalité ou un collectif luttant pour la cause des femmes dans le monde.