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Muse : Rachel Carson, révolutionnaire écologique

par Jane Doe

27 mai 2022

Biologiste américaine, elle s’est battue contre la pollution et les pesticides. Ses écrits ont inspiré les défenseurs de la nature et entrainé un changement sociétal profond en faveur de l’environnement.

Rachel Louise Carson naît le 27 mai 1907 dans une ferme de Pennsylvanie aux États-Unis. Robert Warden Carson, son père, est vendeur d’assurances. Sa mère Maria Frazier (McLean) élève leurs trois enfants. Elle leur inculquera l’amour de la nature. Dès son plus jeune âge, Rachel passe beaucoup de temps à explorer la propriété familiale (26 ha). Lectrice passionnée, elle écrit à 8 ans ses premières histoires impliquant souvent des animaux, et publie à 10 ans ses premiers récits dans des magazines pour enfants. Entrée au Pennsylvania College for Women (aujourd’hui Chatham University) avec l’intention d’étudier la littérature et de devenir écrivaine, elle s’oriente vers la biologie. À 22 ans, Rachel poursuit des études de zoologie et de génétique à l’Université Johns Hopkins, mais doit terminer sa dernière année au Pennsylvania College for Women pour raisons financières.

ÉCRIVAINE DU MONDE MARIN 

Alors qu’éclate la Grande Dépression (crise économique américaine de 1929), elle abandonne son projet de doctorat et l’université pour un poste d’enseignante à temps plein et subvenir aux besoins de sa famille. Son père et sa sœur meurent. Afin de s’occuper de ses deux nièces orphelines et de sa mère vieillissante, Rachel rejoint l’agence gouvernementale «Fish and Wildlife Service», comme rédactrice à temps partiel. Elle rédige des textes radiophoniques pour une série d’émissions éducatives hebdomadaires, ainsi que des articles et des brochures sur la vie marine. Elle est ensuite promue biologiste aquatique à temps plein dans l’institution américaine, qu’elle quittera 15 ans plus tard comme rédactrice en chef des publications du service. Dès le début de sa carrière, Rachel se consacre à la protection environnementale et publie un premier livre «Under the Sea-Wind», largement salué pour sa prose élégante et lyrique, ainsi que sa précision scientifique et sa rigueur. Suit «The Sea Around Us», best-seller national, lauréat du National Book Award, qui sera traduit en 30 langues, puis «The Edge of the Sea». Son livre le plus marquant, «Silent Spring», sensibilise alors le monde entier aux dangers de la pollution environnementale. D’abord publié en feuilleton dans The New Yorker, il devient un best-seller. CBS lui dédie une émission spéciale suivie par 15 millions de téléspectateurs.

IMPACT SOCIÉTAL INDÉLÉBILE

Ses écrits accusent les géants de l’industrie agro-chimique de désinformation et les responsables publics d’accepter les affirmations de ces derniers sans esprit critique. Les grands groupes chimiques cherchent alors à la discréditer, l’accusant de communiste et d’hystérique. En dépit des pressions et des menaces de poursuites judiciaires, Rachel maintient ses avertissements sur les conséquences de l’utilisation aveugle de pesticides sur l’homme et la nature. L’ouvrage est à l’origine de nombreux mouvements écologiques et conduira à l’interdiction du DDT dès les années 1970, dans de nombreux pays dont la France. Inspirée des travaux de Rachel, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) naît en 1970; elle instaure en 1972 la Loi fédérale sur les insecticides, les fongicides et les rodenticides. Atteinte d’un cancer du sein, Rachel meurt à 56 ans. Son combat et son œuvre laisseront un impact dans le monde sur la conscience écologique et l’activisme environnemental. Elle eut également une influence dans la montée de l’écoféminisme et sur de nombreuses scientifiques féministes.

Dates clés :

  • 27 mai 1907 : naissance à Springdale (Pennsylvanie, États-Unis)
  • 1941 : « Under the Sea-Wind »
  • 1951 : « The Sea Around Us »
  • 1955 : « The Edge of the Sea »
  • 1962 : « Silent Spring »
  • 14 avril 1964 : décès à Silver Spring (Maryland, États-Unis)