Combien de fois la crise d’adolescence ne l’a-t-elle pas poussé à hurler au monde entier qu’il se réjouissait de quitter le foyer ? Quelque temps seulement après que ce jour tant attendu – parfois il faut l’avouer, sans aucune animosité ni méchanceté, espéré des deux côtés – soit enfin arrivé, grand Janeton se voit contraint et forcé de retrouver la chambre d’enfant qu’il avait quittée le coeur léger. Ce revirement de situation – décrié il y a de cela quelques années seulement – est devenu monnaie courante et porte même un nom hautement symbolique : la génération boomerang, c’est-à-dire qui revient à son point de départ lorsque le but n’est pas atteint.

Mais comment expliquer un tel renversement ? Si, auparavant, regagner le nid après l’avoir quitté était quasiment inconcevable, c’est le contexte actuel qui pousse les jeunes, généralement à regret, à revenir à la case ‘départ’. Difficultés à trouver un emploi stable, augmentation du prix des loyers, obstacles rencontrés par rapport à l’achat d’un bien immobilier, ruptures sentimentales, les défis à relever sont conséquents et peuvent parfois paraître insurmontables. D’ailleurs, dans notre société, il n’est pas rare que les parents doivent donner un coup de pouce, financier, à leurs Janeton lorsque ceux-ci décident de s’envoler vers d’autres contrées.

Si refuser un tel retour au bercail est inenvisageable, un problème de taille existe : cette cohabitation ne s’apparentera pas à celle déjà vécue. En effet, parents et enfants auront pris de nouvelles habitudes, il va falloir trouver un nouvel équilibre familial et fixer des règles au sein du foyer. Hôte ou invité, choisissez la phrase que vous préférez : partir pour mieux revenir ou revenir pour mieux repartir ?