#Rencontres | #Janette, toujours au fait

Janette rencontre S.A.R La Grande-Duchesse de Luxembourg

par Paule Kiénert

2 juillet 2024

Son Altesse Royale la Grande-Duchesse de Luxembourg consacre une grande partie de son temps à plusieurs combats liés à des problématiques sociales et humanitaires au Grand-Duché et au-delà des frontières.
Nous la rencontrons, au château de Colmar-Berg,
à l’occasion des 5 ans de l’association Stand Speak Rise Up! qu’elle a fondée dans le but de dénoncer le viol comme arme de guerre, d’empêcher sa prolifération et de soutenir les victimes – femmes et enfants issus de ces viols – dans leur reconstruction et leur besoin de justice.

Vous avez créé l’association Stand Speak Rise Up! en septembre 2019. Comment est- elle née ? Qu’est-ce qui vous a amenée à entamer ce combat ?

C’est une rencontre avec le Dr Mukwege (ndlr : gynécologue surnommé « l’homme qui répare les femmes », militant des droits de l’Homme kino-congolais, il a reçu de nombreuses distinctions pour son engagement contre les mutilations génitales et le prix Nobel de la paix en 2018) qui est venu faire une conférence à Luxembourg. Je suis allée l’écouter, car j’avais déjà vu une émission sur lui à la télévision française et j’avais été bouleversée par la thématique. Après l’avoir entendu à Luxembourg, j’étais encore plus profondément bouleversée. Je lui ai alors demandé s’il avait encore le temps de venir me voir avant de quitter Luxembourg, ce qu’il a très gentiment fait.

Le lendemain, je l’ai reçu et lui ai dit : « Docteur, qu’est-ce que je peux faire pour vous aider ? » Il m’a répondu : « Un groupement de femmes du monde entier sont victimes de viols comme arme de guerre et elles ont besoin de quelqu’un qui soit porteur de leur voix. » Et c’est intéressant, parce que, depuis que je suis jeune, mon idéal est de travailler dans le domaine humanitaire et de justement donner une voix à ceux que personne ne veut entendre. Là, évidemment, il m’a touchée en plein cœur. Je lui ai dit : « Écoutez Docteur, je vais vous aider et je vous propose que nous fassions une conférence pour mieux faire connaitre la thématique en donnant la place centrale à des survivantes. » Et c’est comme cela qu’est née l’idée du forum. Je lui ai dit : « Je ne peux pas le faire sans vous, j’ai besoin de vous à mes côtés. » C’était en 2017.

Je commence donc à préparer ce forum, rejointe par ma conseillère et très grande amie, la militante afghane Chékéba Hachemi, qui est une femme extraordinaire. Elle m’a aidée à réaliser ce forum comme je le désirais, c’est-à-dire en faisant un grand événement international dans lequel toutes les hautes personnalités du monde humanitaire, onusiens, des droits de l’Homme étaient présents, mais aussi des prix Nobel de la paix. Je crois que c’est la première fois à Luxembourg qu’on avait, en une conférence, trois prix Nobel de la paix : j’avais à mes côtés le Docteur Denis Mukwege, Nadia Murad et le professeur Muhammad Yunus, un ami de 30 ans avec qui je travaille sur la micro-finance et les micro-crédits.

Mais le plus important pour moi étaient les survivantes. Ayant participé à beaucoup de conférences internationales, j’ai souvent été interloquée et même choquée de ne jamais voir les personnes concernées, ni invitées, ni prendre la parole. Or, pour moi, ce sont elles qui savent mieux que personne ce dont elles ont besoin et expliquer leur problématique. Donc, j’ai invité à Luxembourg 50 survivantes pendant une semaine, que j’ai passée avec elles. Elles ont été le cœur du forum. Elles ont participé à toutes les conférences. À tous les séminaires, elles prenaient la parole et elles étaient vraiment le centre. Elles nous ont donné les axes d’action.

Pour terminer avec votre première question, lorsque le forum est terminé, en mars 2019, je crée tout de suite, quelques mois après, l’association Stand Speak Rise Up! – du même nom que le forum – parce que je ne pouvais pas laisser tomber ces femmes ! Je me suis dit : « L’indignation ne suffit pas ! On peut trouver cela terrible, mais à un moment donné, il faut être cohérent, on ne peut pas juste resté indigné. Il faut y aller ! Il faut faire quelque chose. Et surtout à la place où je suis. ».

Qui sont ces femmes victimes de violences sexuelles que vous souhaitez soutenir ? Dans quels pays vivent-elles ?

Malheureusement, on prend une carte mondiale. Sur cette carte, tous les continents sont concernés pratiquement. En Amérique du Sud, vous avez la Bolivie, la Colombie, le Guatemala. En Afrique, il y a énormément de pays concernés : la Somalie, le Soudan, le Congo… Mais aussi en Asie, en Europe. Nous savons ce qui est arrivé en Bosnie-Herzégovine pendant la guerre, au Kosovo aussi. Et depuis 2 ans, nous avons dû ajouter des pays à cette carte !

La thématique est devenue plus connue depuis, tristement, le 7 octobre en Israël et depuis la guerre en Ukraine avant cela. Sachez que, en 2019, quand nous avons fait le forum, nous avions une représentante ukrainienne, victime de viols de la première guerre de 2014 qui témoignait. Cette même survivante aujourd’hui travaille avec nous, avec l’association, pour aider les femmes victimes de viols dans la guerre de 2022.

Vous parlez de violences comme une arme de guerre, de destruction massive. Pouvez-vous l’expliquer ? Quelles sont les atrocités perpétrées ? Quels sont les témoignages qui vous ont marquée ?

Ce qu’il faut comprendre, c’est que quand on parle de viol comme arme de guerre, nous parlons d’une stratégie organisée par des groupes armés qui agissent sur ordres pour détruire des villages entiers. C’est l’arme la moins chère et c’est une bombe à sous- munitions. On ne blesse pas de manière irrémédiable seulement la femme qui est violée, mais aussi tout le tissu social auquel elle appartient et les générations à venir. Donc c’est redoutable.

Vous me demandez les atrocités qu’elles subissent : lorsque l’on écoute les témoignages des survivantes, on se rend compte qu’il ne s’agit pas seulement de viol – ce qui est déjà une horreur – mais ce sont des viols avec tortures et, ça, on ne le dit pas suffisamment. Il y a des femmes qui m’ont raconté qu’elles ont été atro- cement violées, déchirées par des groupes d’hommes et qui, après, les ont blessées avec des armes. Malgré cela, ce qui m’a le plus interpellée, c’est que, quand elles sont venues au forum, elles ont eu le courage de témoigner et elles ont repris confiance. Et c’est cela qui m’a tellement touchée. Parce que personne ne voulait les écouter ni entendre leur histoire, en dehors du Docteur Mukwege qui les a opérées, qui les a réparées, qui les a aidées. Et elles n’osaient pas, au début, simplement me regarder dans les yeux.

Peu à peu, j’ai réussi à leur dire que j’étais là vraiment pour elles, pour les aider. La confiance s’est installée, elles ont fait ce qu’elles ne font jamais : pleurer devant quelqu’un et raconter leur histoire. Elles m’ont toutes raconté leur histoire. Et je les voyais peu à peu relever la tête. Elles sont reparties de Luxembourg et le plus grand nombre d’entre elles, de retour chez elles, ont fondé une association, à la tête de laquelle elles sont, pour aider les autres femmes victimes des mêmes violences. C’est pour moi la plus grande victoire !

Quelles sont les actions concrètes mises en place pour venir en aide à ces femmes ? Vos actions concernent-elles également les enfants nés de ces viols ?

J’allais justement vous en parler.
Au moment du forum, une des femmes venue pour témoigner m’a dit : « Madame, aidez-nous avec nos enfants nés du viol, parce qu’ils sont des « sans droit », sans reconnaissance, aucune. Nous sommes mises au ban de la société et nos enfants aussi. Par exemple, certaines m’ont raconté que, quand elles aillaient au marché pour mendier un peu de nourriture pour survivre, on leur disait : « Partez avec vos enfants qui sont des serpents nés de serpents. »

Une de celles qui est le plus proche de mon cœur, Tatiana, une des survivantes du Congo, une femme extraordinaire qui est justement maintenant à la tête d’une association de femmes victimes de viols comme arme de guerre, raconte – je me permets de le relater, car elle l’a écrit dans le livre qu’elle a publié grâce à l’aide de mon association aux Éditions des Femmes * – qu’elle a dû se prostituer. Elle n’a jamais pu avoir d’enfant car elle a été trop abimée, et elle a dû se prostituer pour survivre !

Comment peut-on « réparer » ces femmes ? Et ces enfants ?

La première chose : l’écoute.

Elles me l’ont dit à la fin du forum: « Vous êtes la première qui nous a écoutées, qui nous respecte et qui nous reconnait dans notre souffrance. Personne, aucune instance, nationale ou internationale n’a jamais reconnu publiquement ce que nous avons vécu. Sans cette reconnaissance – ce qu’on comprend très bien – , nous ne pouvons pas avancer. » Alors, le soir, à la Philharmonie, j’ai pris la parole – devant les Prix Nobel, devant les 1500 personnes présentes et devant toutes nos survivantes – pour reconnaitre publiquement le fait qu’elles avaient été victimes, violées de manière atroce, et qu’elles étaient des femmes extraordinairement fortes. C’était la première fois que quelqu’un, publiquement, reconnaissait ce qu’elles ont vécu. Elles m’ont dit : « C’était la condition numéro un pour que nous puissions commencer à relever la tête et à nous sentir exister, de nouveau. » C’est une petite réparation, mais c’est un début de réparation.

Concernant les enfants nés de ces viols, au moment du forum, j’ai présenté à Madame Bachelet, qui représentait à l’époque les droits de l’Homme aux Nations Unies, et à Pramila Patten, qui est Représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, une demande pour qu’ils fassent quelque chose pour les enfants nés du viol. Parce que, même les autorités onusiennes n’étaient pas conscientes de la problématique.
Et à la suite de cela, sachez qu’ils ont fait passer la résolution 2467 qui a été adoptée par le Conseil de Sécurité de l’ONU en 2019 et qui reconnait les risques et les atteintes spécifiques aux enfants nés du viol et souligne l’importance de la prise en charge spécifique de leurs besoins par les états. Et ça, c’est suite à notre forum.

L’avancée symbolique a été faite en Bosnie en 2022 où les enfants nés du viol pendant le conflit ont le statut aujourd’hui de victimes civiles de la guerre. Ils ont un droit à réparation. En théorie. Cela ne veut pas dire, qu’en pratique, cela se fait forcément. Mais c’est acté, et cela a été un des grands résultats du forum.

Quelles sont les actions sur le terrain ?

Sur le terrain, nous menons plusieurs actions différentes. Une des principales est un projet de construction de maisons en RDC (République Démocratique du Congo, ndlr). Nous achetons les lopins de terre pour rendre les survivantes propriétaires. Pour elles, c’est un statut, surtout en tant que femme, d’être propriétaire d’un terrain et d’une maison. Avec cuisine, toilettes, chambres individuelles, c’est une petite maison simple, mais qui leur donne une reconnaissance et un niveau de vie dont elles n’avaient pas l’habitude puisqu’elles habitaient dans les endroits les plus pauvres, dans des cases qui étaient ouvertes, permettant à tout le monde d’entrer, sortir, de leur faire du mal, à elles et à leurs enfants. Et là, ça leur donne une sécurité supplémentaire, vous voyez. Tatiana m’avait dit : « Avoir un toit, c’est être quelqu’un. Cela donne de la puissance. »

Des personnalités reconnues et engagées dans le monde entier soutiennent Stand Speak Rise Up!. Qui sont-elles ?

Mon conseil d’administration réunit deux prix Nobel, le Dr Mukwege et le professeur Yunus, deux hautes personnalités. Le professeur Heisbourg est un luxembourgeois très connu à Paris, expert sur les questions géopolitiques. Il y a, en fait, énormément de personnalités dans le conseil d’administration comme Stéphane Bern, secrétaire général, Chékéba Hachemi, qui en est la trésorière, ou encore Pramila Patten, membre honoraire de l’association et secrétaire adjointe de l’ONU.

Tatiana et Olena, deux survivantes, font également partie du conseil d’administration. C’était important qu’elles y soient. Vous savez, mon leitmotiv pendant le forum, était : « Nothing about us, without us », pour les survivantes.

Journalistes, juristes, experts nous soutiennent également. Aussi, pour m’aider, Carla Bruni et le chanteur Amir ont fait le clip de Stand Speak Rise Up! avec d’autres acteurs**. Et beaucoup de femmes extraordinaires m’accompagnent, comme Charlotte de Turckheim.

Pour les 5 ans de votre association, un agenda spécial est-il prévu ? Quels sont les projets de Stand Speak Rise Up! ?

Oui, on a énormément d’activités, de plaidoyers. J’ai un rendez-vous après l’autre ! Par exemple, nous avons été invités, par le Barreau de Paris, à présenter notre association. Après avoir parlé de la problématique avec les avocats, ceux-ci ont voulu commencer une action pour nous aider dans notre plaidoyer par des groupes de travail, ce dont nous sommes très reconnaissants.

Nous voulons fêter nos 5 ans par l’action. L’association fonctionne sur deux plans. Sur le plan du plaidoyer – c’est un peu ce que je fais avec vous aujourd’hui. C’est de faire connaitre la problématique au plus grand nombre, de demander à vos lecteurs, à vos lectrices de nous accompagner, de nous aider dans notre combat, et par le plaidoyer et par les dons si elles peuvent le faire. C’est le nerf de la guerre, nous avons besoin de moyens pour faire ces actions. Par le plaidoyer aussi, nous essayons d’amener en justice, devant des cours pénales internationales, les responsables de ces horreurs. On travaille aussi avec des associations d’avocats.

L’autre plan est celui des actions. J’ai toujours travaillé dans une vision holistique. C’est-à-dire qu’on n’aide pas juste dans un domaine. On essaie d’accompagner la personne dans tous les domaines de sa vie, du début jusqu’à ce qu’elle soit indépendante et autosuffisante. Et c’est pour cela que nous apportons un accompagnement psychologique, médical, social, de formation professionnelle, et après, de micro-crédit. J’aime beaucoup le micro-crédit, c’est un moyen fantastique pour aider une personne à se mettre debout seule et à commencer à s’en sortir. C’est ce que nous faisons dans les différents pays où nous sommes présents.

Par exemple, en Ukraine, Olena, est une gynécologue que nous aidons à aider d’autres femmes victimes de viols dans cette guerre- ci. Nous sommes en contact avec nos survivantes et avec toutes celles qui font appel à nous, et nous allons directement vers elles. L’aide est directe. Et, chacune dans leur domaine, nous les encourageons à aider les autres. Nous leur donnons les moyens pour cela. Et c’est la meilleure manière, car elles nous disent : « Le problème que nous avons en Ukraine, c’est celui-ci. Le problème que nous avons au Congo, c’est celui-là. » En Amérique du Sud, c’est encore un autre. Il faut écouter. Je reprends le principe de mon forum. Il faut écouter les personnes concernées, sur le terrain, qui savent le mieux nous dire ce dont elles ont besoin.

Au Grand-Duché, nous sommes généralement loin de ces atrocités. Pensez-vous que les populations privilégiées perdent de vue certaines réalités ?

Je crois qu’elles ne peuvent pas s’imaginer ce qui arrive si elles n’ont pas d’informations. Moi, j’ai été sensibilisée par le Docteur Mukwege. Notre tâche principale à l’association est de faire connaitre, d’informer sur ce qui arrive dans d’autres parties du monde et sur ces atrocités. Je vois une très grande empathie des gens qui sont informés, qui savent ce qui se passe. C’est très rare de trouver quelqu’un qui n’est pas touché par cette thématique ou qui ne réagit pas.

Beaucoup de jeunes, surtout, viennent vers moi, me demandent de venir parler dans les lycées. Je vais souvent parler dans les lycées, parce qu’ils veulent savoir ce que je fais, ce que fait mon association. Je trouve cela magnifique. C’est surtout les jeunes qui m’interpellent et me demandent de les informer.

En parlant des plus jeunes, quelles valeurs avez-vous souhaité transmettre à vos enfants, vos petits-enfants avant tout ?

Je crois que l’essentiel, c’est le respect de la dignité humaine, le respect de l’autre. Dans tout ce qu’il est, dans toutes ses différences, dans toute sa dimension. L’empathie, aussi, très important. Et l’honnêteté.

Vous êtes Grande-Duchesse depuis 2001. Avez-vous la sensation que votre statut occulte parfois le fait que vous êtes aussi une femme, une mère de cinq enfants ?

Effectivement. C’est une très bonne question. Disons que – je le dis souvent – nous, toutes les femmes, nous devons porter beaucoup de casquettes différentes.

Pour moi, il y a la casquette d’épouse de chef d’état. Il y a la casquette de femme engagée et de militante, parce que je me considère aussi militante. Il y a la casquette effectivement de mère, de grand-mère. Mais surtout, il y aussi la femme. Et nous avons tendance, nous les femmes, à nous mettre à la dernière place de la liste des priorités. Je pense que c’est une chose à laquelle nous devons faire attention. Je travaille dessus ! J’essaie de me dire de temps en temps : « Maintenant, c’est toi qui a la priorité ! » (Rires.) Dans le fond, si l’on ne pense pas un peu à soi-même, on ne peut pas être là pour les autres.

Votre notoriété vous permet de servir de grandes causes. Le fait d’être une personne publique, avec un devoir d’exemplarité vous sont-ils parfois difficiles à porter ?

Ce n’est pas difficile à porter. Ce qui est plus compliqué, c’est le statut de personnalité publique. C’est plutôt cela qui peut parfois être lourd, dans le sens qu’on n’a pas toujours la liberté de nos priorités. Et ça, c’est parfois difficile.

Votre livre « Un Amour souverain », co-écrit avec Stéphane Bern et paru aux Éditions Albin Michel en octobre 2021 voit ses droits d’auteur reversés à 100% à l’association Stand Speak Rise Up! Pouvez-vous nous en dire un mot ?

C’est un livre très touchant. Nous l’avons fait, avec Stéphane, pour les 40 ans de mariage, de mon mari et moi-même. À cette occasion, on a voulu faire un livre original : mon mari a écrit un texte sur ce que représentent nos années de mariage pour lui, et moi, j’ai écrit un texte de ce que cela représente pour moi. C’est déjà original, et costaud ! (Rires.) Après, l’ouvrage est un assemblage de photos de vie, de notre vie à tous les deux, de notre vie de famille, notre vie privée, notre vie publique, notre vie tout court, mais parsemé de citations de personnalités amies et connues qui ont eu la gentillesses d’écrire quelque chose sur nous. C’est très touchant, c’est un livre très original.

Stéphane y a aussi écrit de très jolis textes sur sa vision de la monarchie, ce à quoi nous pouvons servir, sur ce que nous sommes comme famille. Stéphane est un ami de longue date. Quand je l’ai rencontré la première fois, je crois que j’avais mes trois ainés, cela devait être dans les années 80, fin des années 80.

Avez-vous un message à faire passer aux lectrices de Janette Magazine ?

Les message que j’ai à faire passer aux lectrices, c’est l’importance pour nous, les femmes, de vraiment faire entendre notre voix, de revendiquer notre place dans la société. Cela parait peut-être basique ce que je dis, mais je trouve que ce n’est pas encore suffisamment le cas. Je pense qu’il faut aussi qu’elles n’aient pas peur d’élever la voix et de se manifester lorsqu’il y a des injustices.

Et, surtout, je leur demanderais si elles veulent bien m’aider et m’accompagner, justement face à cette injustice atroce qu’est le viol comme arme de guerre, d’en parler et de nous accompagner à l’association, parce que nous en avons besoin. Nous avons besoin de mieux faire connaître la thématique pour mieux aider ces femmes qui sont d’un courage absolument extraordinaire.

Comment nos lectrices peuvent-elles aider Stand Speak Rise Up! ?

Je pense qu’elles peuvent d’abord m’aider en parlant de la thématique, en faisant que ce ne soit plus un tabou. Vraiment qu’on en parle et qu’on n’ait pas peur de dénoncer. C’est la première chose.

La deuxième chose, c’est aussi en nous aidant à travers des dons. Je le redis, malheureusement, l’argent est le nerf de la guerre et c’est ce qui nous permet de mener des actions à travers le monde, là où c’est nécessaire.

Je dirais aussi une chose qu’on oublie trop souvent. Ces violences terribles, qui sont faites à l’étranger, rejoignent mon combat, ici, chez nous, pour les femmes victimes de violences domestiques, pour les enfants victimes de violences. De la même manière, nous avons un projet en Afghanistan, et nous devons, nous les femmes, crier notre horreur. 28 millions de jeunes filles emmurées vivantes ! Le seul pays au monde où elles n’ont pas le droit d’aller à l’école ! Que fait la communauté internationale ? Nous avons beaucoup de raisons, aujourd’hui, malheureusement, d’élever notre voix et de dire: «Ça suffit!».

* Livre de Tatiana Mukanire Bandalire, survivante congolaise : « Au-delà de nos larmes » aux Éditions des Femmes, préfacé par le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix

** Visionnez le clip de l’association ici

Pour suivre les actions de S.A.R. la Grande-Duchesse de Luxembourg :

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