#Rencontres | #Janette, toujours au fait

Janette rencontre Carisa Dias

par Salomé Jeko

7 avril 2025

Carisa Dias a attendu de nombreuses années pour réaliser son rêve : sortir son premier album. C’est chose faite depuis le mois de mars pour cette chanteuse d’origine cap-verdienne, qui offre avec cet opus de dix titres – dont la plupart écrits par ses soins – un joli mélange éclectique de styles musicaux.

Qui est Carisa, la femme derrière l’artiste ?

Carisa Dias est une femme d’origine capverdienne, née à Lisbonne et arrivée au Luxembourg à l’âge de 8 ans. Ambitieuse et passionnée par la vie, elle est autodidacte, polyvalente, et aime découvrir, expérimenter et profiter de chaque instant. Elle a toujours nourri un rêve : faire de la musique. En mars 2025, elle a enfin pu réaliser ce rêve.

Depuis quand la musique fait-elle partie de votre vie ?

J’ai commencé à chanter dès mon enfance, notamment à l’Église, au sein de groupes de Gospel. Vers l’âge de 17 ans, j’ai collaboré avec un producteur, ici, au Luxembourg sur des morceaux qui n’ont jamais été publiés. Par la suite, j’ai participé à divers projets avec des jeunes rappeurs pour lesquels j’ai enregistré quelques morceaux qui ont ensuite été commercialisés. J’ai chanté à plusieurs reprises lors du Festival des Migrations et à d’autres événements capverdiens. Quand j’ai étudié à Bruxelles, j’ai aussi eu l’occasion de travailler avec quelques artistes et de chanter à des spectacles. La musique a toujours fait partie de ma vie, mais je n’avais jamais encore eu l’occasion de travailler sur un album ou un projet personnel.

Il n’a donc jamais été question de faire de la musique votre profession ?

À un moment de ma vie, oui. En 2011, après avoir obtenu mon diplôme dans le domaine social, j’ai décidé de retourner à Bruxelles pour me consacrer à la musique. Je ressentais profondément que c’était là que je devais être pour suivre ma passion. En parallèle, j’ai entrepris un master. Mais la vie en a décidé autrement, et au fil des années, j’ai endossé plusieurs rôles : travailleuse sociale, présentatrice d’événements, entrepreneuse dans l’industrie des cosmétiques. J’ai également fondé une famille. La musique a alors été mise de côté, jusqu’au jour où je me suis enfin sentie prête à me lancer dans mon propre projet artistique : sortir un album et m’affirmer en tant qu’artiste.

Cette envie est brutalement survenue en 2023. Racontez- nous.

C’est exactement ça. En 2023, j’ai eu une véritable prise de conscience : il manquait quelque chose dans ma vie, je ne me sentais pas entièrement épanouie. Je me suis alors remise à chanter. J’ai participé à la Fête de la Musique, puis à un événement en Suisse. C’est là que mon producteur m’a remarquée et m’a proposé de collaborer. J’ai tout de suite senti que ma saison était arrivée, que c’était enfin le bon moment, et que je devais saisir cette opportunité.

Comment s’est construit ce premier album ?

Le producteur m’a demandé quels genres musicaux j’aimais. Je lui ai envoyé plusieurs morceaux que j’avais écrits, mais jamais enregistrés, et il a beaucoup aimé. Deux de ces morceaux, Imagina et Luz D’Um Menino, ont d’ailleurs été intégrés à l’album. Peu à peu, mon univers s’est dessiné : celui de Carisa, une citoyenne du monde, avec une musique qui fusionne les styles et les cultures. Le travail en studio a démarré naturellement. 90 % des textes de l’album sont de ma propre composition, et il y a une chanson écrite par un grand artiste capverdien surnommé Téofilo Chantre, ce qui est un immense honneur pour moi. Il y a aussi un titre écrit par mon père en 1982.

Votre père, vous dites souvent que c’est lui qui a été votre plus grande source d’inspiration…

Oui, c’est grâce à lui que j’ai découvert la musique. J’ai grandi dans une maison où mon père écoutait divers styles musicaux. J’aime beaucoup raconter une anecdote de mon enfance : quand j’étais petite, il sortait le tourne-disque, le mettait sur le balcon avec des enceintes géantes, et mettait la musique à fond. C’était une véritable fête, tout le quartier dansait. Il était un peu le DJ du quartier ! Il chantait aussi et m’a toujours encouragée à explorer la musique comme forme d’expression.

Quels sont les thèmes que vous abordez dans ce premier album ?

Cet album est très personnel, presque autobiographique. J’y parle de mes expériences, que ce soit en matière d’amour ou des épreuves de la vie. C’est également un message d’espoir, comme dans le morceau There for You, ou même Never be the same qui aborde l’ « empowerment » féminin. Il s’agit de reprendre sa vie en main, de faire le choix d’aller de l’avant et de réaliser ses rêves. C’est aussi un message que je souhaite transmettre aux femmes.

Vous y chantez aussi en plusieurs langues et y mélangez les styles musicaux…

Oui, ma musique est un véritable mélange de genres avec de la morna capverdienne, du fado, de la soul, des balades, de l’électro, de la house, de l’afrobeat, de la pop… Il y a vraiment de tout.

Et comment vous sentez-vous, quelques jours après la sortie de votre album ?

Je suis extrêmement fière de ce projet, car le chemin n’a pas été facile. Il y a toujours des obstacles à surmonter lorsqu’on veut concrétiser un rêve. Mais je suis fière d’avoir tenu bon, d’être restée constante et d’avoir fait confiance à mon équipe, car ce n’est pas toujours facile de trouver une équipe solide avec qui travailler. J’ai cru en ce projet du début à la fin, même si ce n’est pas vraiment la fin, mais plutôt le commencement de quelque chose de bien plus grand. Ce dont je suis très fière, c’est que je me suis retrouvée. Je me suis reconnectée à mon essence, et ça, pour moi, ça vaut plus que tout. Quand je vois l’étincelle dans les yeux de mes parents, ça me touche profondément. Ils sont fiers et se disent : « Enfin, ma fille réalise son rêve ! » C’est une très belle chose.

Que vous souhaiter pour la suite ?

J’ai semé les graines, j’ai accouché de cet album, maintenant je laisse les choses se faire. Mon single Imagina a été diffusé sur MTV Base! Je n’en reviens toujours pas… J’ai envie d’aller encore plus loin, de continuer la musique évidemment et peut-être de la com- biner avec ma passion pour la mode, voire même le cinéma.

Ses prochaines dates

6 juin – Kinneksbond, Mamer

9 août – Dream Festival, Steinfort

20 septembre – Arca, Bertrange

22 novembre – Trifolion, Echternach

les derniers articles Rencontres

picto catégorie post
#Rencontres | #Janette, toujours au fait

Love is the air : welcome to Miami !

LIRE LA SUITE
picto catégorie post
#Rencontres | #Janette, toujours au fait

Le Jano du mois : Ethan Chimienti, révélation du film "La Cache"

LIRE LA SUITE
picto catégorie post
#Rencontres | #Janette, toujours au fait

Janette rencontre Anna Vassileva, un premier roman comme un avertissement

LIRE LA SUITE
picto catégorie post
#Rencontres | #Janette, toujours au fait

"Love is the air" : bienvenue en Bolivie !

LIRE LA SUITE
Janette Magazine
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.