par Céline Molitor
11 avril 2022
Si devenir parent est possible pour la majorité d’entre vous, le mode d’emploi pour des rapports parents-enfants sereins est parfois moins intuitif ! Même en vous appliquant jour après jour à donner la meilleure éducation possible, il arrive que cris, frustrations et vengeances soient devenus les mots qui résument le mieux le chaos qui règne à la maison. Mais, avez-vous déjà entendu parler de la pédagogie bienveillante ou positive ? Le retour au calme pourrait en découler…
Eduquer sans crier est-ce être laxiste ?
À la lecture du titre ci-dessus certains d’entre vous ont peut-être grincé des dents et ont par ailleurs eu raison de le faire ! Il n’y a rien de plus agaçant que d’entendre des personnes faire l’amalgame entre « parentalité positive » et « laxisme ».
En effet, les parents pratiquant l’éducation bienveillante peuvent donner la fausse impression de « tout laisser passer », de ne pas cadrer leurs enfants ou même de ne pas leur rendre service allant même jusqu’à formuler des phrases telles que : « ne t’étonnes pas si un jour ton enfant devient un délinquant ». Ces remarques sont d’une extrême violence, d’autant plus lorsque l’on sait à quel point ce type d’éducation demande une remise en question de la part des parents ainsi qu’une ouverture d’esprit.
Voici donc quelques astuces pour parvenir à modifier votre modèle éducatif traditionnel et rendre celui-ci plus agréable pour tous.
Première étape d’une éducation positive : s’occuper de soi !
Ce n’est un secret pour personne : lorsqu’on est bien avec soi-même, on est bien avec les autres. Cette adage bien connu peut aussi s’appliquer en matière d’éducation. En effet, si vous prenez soin de vous, respectez vos besoins et déléguez certaines tâches ménagères à votre conjoint pour vous relaxer dans un bain moussant, sachez que cela aura un impact positif sur l’éducation que vous donnez à vos enfants.
À contrario, si vous êtes stressée, énervée, fatiguée et frustrée, les enfants (véritables éponges émotionnelles) vous renverront en effet miroir vos propres émotions. Voyez ce que cela donne lorsque vous êtes fâchée et en colère.
Deuxième étape d’une éducation positive : prendre sa part de responsabilités
Lorsque vos enfants sont en demande d’affection à l’extrême, lorsqu’ils vous suivent partout ou se montrent jaloux de leurs frères et sœurs, prenez le temps de vous demander s’ils ont tout ce dont ils ont besoin. Les siestes ont-elles été respectées ? Les câlins ont-ils été suffisants ? Les repas ont-ils été pris en temps et en heure ? Bien souvent le comportement de vos enfants n’est que le reflet de manquements de votre part. Soyez donc vigilants.
Troisième étape d’une éducation positive : ouvrez-vous à ce que votre enfant voit
Pour ce faire, intéressez-vous au processus de développement de l’enfant. Connaître les étapes de développement vous permettra d’adapter vos réactions, vos exigences et votre autorité à ses besoins et ses compétences en fonction de son âge. Si ce principe de base est respecté, vous éviterez bien des pleurs et bien des cris.
Par exemple, sachez que lorsque votre enfant hurle ou chouine, inutile de lui asséner un « Chuuut » ou de le mettre au coin. À ce moment précis, il vous donne une information sur lui et ses besoins, laissez-le donc crier, même si cela met vos nerfs à rude épreuve et de temps à autre demandez-lui s’il souhaite venir décharger sa colère dans vos bras, vous verrez qu’il finira par vous répondre « oui ». Les enfants n’ont pas la capacité de mettre en mots leurs émotions, donc aidez-les du mieux que vous pouvez.
Quatrième étape d’une éducation positive : un peu de neuroscience
Les enfants n’intègrent pas les formulations négatives. C’est prouvé. Pour eux, une phrase telle que : « Ne te mets pas debout sur cette chaise » n’aura aucun impact. Privilégiez plutôt « Assieds-toi, s’il te plaît ».
Cet exercice n’est pas évident car nous vivons dans un monde qui privilégie la formulation négative. Vous ouvrir à ce type de discours positif changera significativement la dynamique éducative mais favorisera aussi votre propre mieux-être.
Cinquième étape d’une éducation positive : riez et relativisez
Lorsque votre enfant frappe, mord, etc., il essaie d’évacuer une émotion qu’il ne maitrise pas. Plutôt que de lui interdire les choses, dites-lui qu’on peut tous ressentir des émotions différentes mais qu’il est préférable de mordre dans un objet, de serrer très fort les poings ou encore de taper dans un cousin. Montrez-lui comment procéder, ce faisant vous rendrez son émotion ludique à ses yeux et vous lui ferez comprendre que ce qu’il ressent est naturel et qu’il vous arrive aussi de ressentir ses émotions.
Enfin, relativisez ! Il renverse du riz ou fait de votre salle de bain une piscine : prenez cela comme un apprentissage. Il découvre des textures différentes, explore son environnement. S’il ne teste pas chez vous, où le fera-t-il ? Un enfant est un être vivant et non une poupée de porcelaine. Laissez-le découvrir les choses à son rythme. Dans le pire des cas, il vous suffira d’aspirer, éponger… !
Pratiquer la pédagogie positive n’est pas inné, il existe bien des livres et vidéos à ce sujet. La rédaction de cet article a été inspirée par le blog « cool parents make happy kids » ou encore « les supers parents » ainsi que par la célèbre Tarisayi de Cugnac, formatrice en éducation positive et coach. Enfant, parent, à chaque âge ses apprentissages !
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