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Des nouveautés comme s’il en pleuvait

par Charles Demoulin

23 mars 2025

Avec ‘La Foire du livre’ qui vient de s’achever à Bruxelles, on a pu se rendre compte que le livre avait encore de bien belles années devant lui. 85.000 visiteurs sur les trois jours d’ouverture. 300 exposants. 500 maisons d’édition représentées. 1.200 auteurs et auteures présents pour des dédicaces. On parle même de record. Voici, rien que pour vous, quelques ouvrages que vous auriez pu y découvrir.

‘Bienvenue à mes obsèques’, de David Zaoui chez Eyrolles

Il a raté sa vie, il va réussir sa mort Julius Pavlof ! C’est l’histoire d’un homme qui a tout foiré : sa vie de couple, sa relation avec son fils, et même ses amitiés. Seul avec son chien et rongé par l’amertume, il a une idée de génie pour marquer sa sortie : organiser les funérailles les plus mémorables de l’histoire. 

Une cérémonie grandiose, émouvante, un beau moment pour ses proches. Le hic, vu l’état de ses relations avec son entourage, personne ne viendra… Déterminé à tout reprendre en main avant son suicide, Julius décide de réparer ce qu’il a brisé et se lance dans une dernière mission : se réconcilier avec ceux qu’il a blessés et obtenir leur pardon.

Aidé par son infirmier et son voisin, il va orchestrer une fête en bord de mer, dans l’espoir de transformer sa fin en apothéose.

Qualifié par Franz-Olivier Giesbert de ‘fils spirituel de Woody Allen’, David Zaoui signe ici une comédie émouvante et délicieusement caustique, où le chemin vers la rédemption prend des détours aussi drôles qu’inattendus. C’est vrai que son humour grinçant se mélange avec délice à l’encre d’une plume trempée dans la luminosité et l’originalité. Émotions en tout genre garanties. Un livre qui fait du bien ! 

‘La vie sans fondement’, de Nicolas Krastev-McKinnon chez Philippe Rey

Véritable odyssée médicale, cet ouvrage s’impose comme un récit de guérison. À l’âge de vingt et un ans, Nicolas Krastev-McKinnon ressent une douleur aiguë au séant. Douleur qui devient de moins en moins supportable. 

Les visites médicales s’enchaînent, mais le mal persiste et empire. Jusqu’au jour où un spécialiste lui propose de retirer le coccyx. Mais, une fois l’opération effectuée, les catastrophes commencent à pleuvoir sur celui qui est devenu un homme… sans fondement.

Avec l’énergie d’un homme jeune et dévorant la vie, le narrateur y décrit ses effondrements successifs comme ses remontées lumineuses. Passant d’un cancer précoce à une errance hospitalière, dix ans plus tard, liée à un mystérieux problème au coccyx.

Porté par une écriture galvanisante jamais dénuée d’humour, cet ouvrage interroge les périls de la maladie, de la souffrance, et pose une question brûlante : face à un corps qui nous trahit, comment trouver en soi la force de vivre ? Ce que l’auteur trouvera et vous le fera partager ! 

‘La vie sans fondement’, de Nicolas Krastev-McKinnon chez Philippe Rey

‘L’île de l’orgueil’, de NéO chez Albin Michel

Après avoir parcouru le globe et végété 10 ans dans une prison asiatique, Antoine Roquenaud est, à 47 ans, un écrivain raté. Alors qu’il est réduit à s’acheter une tente pour dormir dans la rue, de mystérieux personnages lui font une proposition inattendue : prendre la place de Marc Haubergier, un romancier célèbre dont chaque nouveau livre est affublé de l’insupportable bandeau : ‘Toujours numéro un des ventes !’

Ses interlocuteurs l’installent dans un appartement, renflouent son compte en banque, lui achètent un ordinateur, et surtout lui apprennent à se glisser dans la peau de ce Marc Haubergier dont on ne connaît ni le visage ni la vie. Enfin prêt, Antoine rejoint une île bretonne hantée par le fantôme d’un enfant mort noyé, et sur laquelle vivent l’épouse de l’écrivain et leur majordome. 

Et si ce dernier était autre chose qu’un simple majordome ? Et si cette femme, dont il découvre qu’elle est aveugle, était en train de retomber amoureuse de celui qu’elle croit être son mari ? Et si Antoine Roquenaud se piquait soudain d’écrire réellement un livre, qu’il signerait Marc Haubergier ? Qui manipule qui ? Le roman peut commencer. Hitchcock et Daphné du Maurier ne sont pas loin…

NéO, alias Nicolas d’Estienne d’Orves, entreprend avec cet ouvrage un ambitieux cycle romanesque qui portera sur les sept péchés capitaux. Et il commence par l’orgueil. Sujet d’une actualité très présente si l’on pense à ces ‘malades’ qui gouvernent actuellement certains pays, et non des moindres. Pour le reste, un abord très réussi de ce premier péché capital, qui nous fait attendre avec grande impatience quel péché va poursuivre cette saga.

‘L’île de l’orgueil’, de NéO chez Albin Michel

‘Les Sirènes’, d’Emilia Hart aux Escales

Lucy fuit le mal qu’elle a fait, et celui qu’on lui a fait. Elle part se réfugier auprès de la seule personne capable de la comprendre : sa sœur Jess. Mais lorsque Lucy arrive dans sa maison délabrée perchée au sommet d’une falaise battue par les vents, elle ne trouve personne. Où est passée Jess ?

Lucy se retrouve seule dans une ville côtière où rumeurs et légendes vont bon train. Au gré de ses rencontres, elle découvre les récits d’hommes disparus dans des circonstances mystérieuses et d’un bébé trouvé dans une grotte.

Mais surtout, elle commence à entendre des voix de femmes qui murmurent sur l’écume des vagues… Elles lui chuchotent l’histoire de deux sœurs, il y a deux siècles, dans un monde où les hommes étaient maîtres. Un monde et une histoire qui lui paraissent lointains et pourtant familiers.

Ces bruissements venus des profondeurs de la mer font remonter les secrets du passé à la surface. Poussent-ils Lucy sur le chemin qui la réunira à Jess ? Ou vont-ils les faire sombrer toutes les deux ?

Un roman envoûtant, empreint de magie, avec des héroïnes inoubliables et puissantes qui s’emparent à pleines mains de leur destin. À bien y regarder, une ode à la puissance des femmes.

‘Les Sirènes’, d’Emilia Hart aux Escales

‘Oumar l’Africain’, de Claude Rodhain chez Glyphe

Au Sénégal, Oumar mène une existence difficile dans son village, il veut trouver refuge en Europe. Un jour, il trouve enfin le courage de partir. Il traverse le Sénégal à pied, parvient à se faire embaucher sur un navire en route pour le Maroc et atteint finalement la France. 

À Paris, sans papiers, il fait face à la misère, à la violence et aux dangers de la rue. Mais il rencontre un ancien prêtre qui lui apprend à transformer la haine en fraternité et l’indifférence en sollicitude. Grâce à la lecture et à l’éducation, il obtient son bac… 

Bac qui lui permettra de devenir avocat et de s’engager pour défendre ceux qui ne lui ressemblent pas encore, mais qui lui rappellent ce qu’il fut et demeure, quelque part.

Un récit inspiré par le vécu de l’auteur, et qui se veut d’une brûlante actualité. Mais aussi et surtout, une leçon de courage et un témoignage d’espoir qui démontrent que même en situation précaire on peut arriver à la réussite.

Un livre à mettre dans les mains de tous ces jeunes en grande difficulté et en mal de murs pour vraiment s’appuyer. On ajoutera que cet ouvrage a été préfacé par Rachida Dati, ministre française de la Culture.

‘Oumar l’Africain’, de Claude Rodhain chez Glyphe

‘Le jeu de la vie’, de Dorothée Saint-Paul chez Mazarine

Entre vérités et non-dits, Constance et Victoire sont confrontées à un terrible dilemme qui va définitivement changer leur vie. Élevées dans l’harmonie d’un foyer chaleureux, les deux sœurs ont pourtant pris des chemins diamétralement opposés. Victoire, avide de liberté, se débat dans un monde où les contraintes l’étouffent, tandis que Constance, fille à la vie rangée, s’accroche à sa routine qu’elle croit rassurante.

Mais lorsque le drame frappe à leur porte, leur quotidien implose face au tourbillon d’émotions qui va les révéler l’une à l’autre. Les secrets de famille enfouis et les rancœurs refont surface, mettant à l’épreuve le fil fragile qui les relie. Victoire et Constance affrontent leurs peurs les plus profondes et vont découvrir qu’ensemble elles seront plus fortes que tout.

Ce roman magnifique explore la complexité des relations familiales et met en lumière la force insoupçonnée de l’amour fraternel, même quand on le croit disparu. Un voyage émotionnel, enrichissant, libérateur et épanouissant qui nous rassemble. Une histoire bouleversante pour ne jamais oublier ce qui nous lie.

Une belle découverte que ce premier roman de la Vendéenne Dorothée Saint-Paul, de son vrai nom Dorothée Bulteau.

‘Le jeu de la vie’, de Dorothée Saint-Paul chez Mazarine

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